jeudi 29 août 2013

La Maladie du sens - Bernard Noël

La Maladie du sens, de Bernard Noël

91 pages
Editions P.O.L
Parution : 2001

4ème de couverture :
"...Il avait fait de moi le miroir grâce auquel il se voyait exister. Il était devenu si impersonnel que j'étais la preuve de sa personne. Il s'apercevait lui-même en venant dans notre lit, où il entrait en me priant de murmurer son nom. Il me surprenait chaque fois par cette demande car j'avais tout naturellement pour lui des syllabes plus amoureuses. Il disait : Appelle-moi par le nom que tu tracerais sur une enveloppe si j'étais absent."





     C'est à nouveau un livre que j'ai croisé par hasard à la bibliothèque. Je ne sais pas vous, mais moi j'aime flâner au hasard des rayons et me faire attraper par des titres dont j'ignore tout, et qui finissent de me séduire avec leur 4ème de couverture.
     Mais parfois, ces deux derniers sont bien trompeurs. C'est le cas de celui-ci. Niveau titre, rien d'extraordinaire, le résumé, qui en réalité est un extrait, lui, me paraissait prometteur... Et bien en fait, pas du tout ! Il m'a fallu toute la motivation du monde pour poursuivre ma lecture au bout des dix premières pages, et que je déteste abandonner un livre, pour persévérer jusqu'à la fin. J'ai fini par lire les 50 dernières pages à voix haute pour essayer de rester concentrer.
     Ce livre ne raconte pas grand chose. Il serait, d'après ce que j'ai compris, la réflexion de la femme d'un poète farfelu, obsédé de son art, qui vient de décéder et qui n'a rien laissé à sa femme que des notes éparses avec l'ordre de brûler ces dernières, car pièces inachevées de son Oeuvre, elles ne doivent pas lui survivre. Cette femme essaye de comprendre l'homme qui a vécut auprès d'elle pendant toutes ces années, le détestant de son silence et l'approuvant tour à tour pour celui-ci.
     Réellement le personnage du mari est détestable et ce narrateur invisible devient vite insupportable, car sa réflexion tourne en boucle sur elle-même, n'apportant rien de nouveau, se répétant régulièrement...
      Je n'ai pas réussit à comprendre ce que peut apporter ce récit, il ressemble à un texte écrit d'un seul jet et publié sans relecture, car les répétitions textuelles sont trop nombreuses à deux pages d'écart pour justifier d'un travail soigné d'écriture.
      La fin survient brutalement, sans crier gare, comme si il fallait que l'auteur, après avoir rempli 75 pages, doive absolument conclure là. La conclusion en elle-même ne me parait pas satisfaisante.

     Ce que je reproche le plus à ce texte est son essence même : c'est à dire son écriture. Il faut s'accrocher pour lire ces phrases lourdes, un texte académique ou savant serait plus simple à lire et à comprendre !
Il fait parti de ces textes qui se veulent élitistes et hors de portée.
      Je ne sais pas si c'est un effet de style voulu par l'auteur dans cet ouvrage, ou si c'est son écriture habituelle, mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire une autre de ces oeuvres pour vérifier ... Je crois que j'ai eu ma dose de "littérature indigeste" pour quelques temps !

     " Il était persuadé que la voie n'existe pas, qu'il suffirait de trouver et de prendre : on chemine, on projette, et s'y l'on trouve, c'est brusquement dans la précipitation d'une rencontre qui ressemble à la mort parce qu'elle survient comme elle d'un moment à l'autre."

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