jeudi 1 août 2013

Mon ennemi mortel - Willa Cather

Mon ennemi mortel, de Willa Cather

Tarduction de Marc Chénetier
110 pages
Editions Rivage poche
Année de parution 1992

4ème de couverture :
"Je rencontrai Myra Henshawe pour la première fois lorsque j'avais quinze ans, mais, aussi loin que remontent mes souvenirs, j'avais toujours entendu parler d'elle." Ainsi Nellie raconte-t-elle l'histoire de l'éblouissante Myra Henshawe. Naturellement élégante, étonnamment douée, douilletement élevée dans une petite ville du Missouri, Myra avait été charmée par Oswald Henshawe et l'avait suivi à New York. Elle y régna. Son raffinement, sa beauté, son goût des arts attiraient, son étrangeté séduisait. Des années plus tard, Nellie la retrouve malade, pauvre, luttant contre d'invisibles démons, dans un hôtel médiocre de la côte ouest. Contre quel ennemi mortel se débattait-elle ?"

Voici un autre livre déniché à la bibliothèque. C'est son titre qui m'a attirée puis son résumé au dos. 
Au résultat je ne sais trop que penser de ce livre, mon sentiment est mitigé.

Ce livre se compose de deux parties, une première partie, où Nellie nous narre ses souvenirs de rencontre avec Myra Henshawe. Ce sont des souvenirs d'adolescence, où jeune fille, elle découvre cette femme, amie de sa tante dont les aventures occupent la conversation lors des repas de famille. Myra, jeune fille, s'était enfuie pour épouser l'homme qu'elle aimait malgré l'interdiction de son ongle. Je vous laisse découvrir tous les détails de l'histoire dans le livre ! Nellie est destabilisée par cette femme a qui tout semble réussir et au fort charisme.
Dans la seconde partie, Nellie retrouve Myra, des années plus tard. La femme mondaine, adulée et puissante a alors disparue, laissant place à une vieille femme au comportement aigri. Son mari est toujours auprès d'elle, et pourtant elle ne semble pas heureuse. 
Qu'est-ce qui torture Myra ainsi ? C'est ce que Nellie essaye de découvrir, c'est ce qu'elle nous raconte à demi-mots, nous laissant le soin de comprendre par nous même.
Dès les premiers mots, nous sommes plongés dans l'Amérique du début du XXème siècle, du moins je l'ai ressenti ainsi. L'Amérique des campagnes, avec ses villages et petites villes, et sa grande New York. Myra a quitté son village pour rejoindre la grande cité, Nellie viendra la découvrir chez elle. 
Myra est le personnage central de cette histoire. Elle est énervante au début, puis touchante pour être passablement agaçante à la fin. Son histoire débute comme un conte de fées : elle épouse l'homme qu'elle aime et qui l'aime plus que tout, ce dernier travaille dur pour lui apporter du confort dans son existence, elle est entourée et possède un grand nombre de relations... Mais à la fin de sa vie, le bilan n'est pas aussi idyllique, du moins pas pour Myra. Son mari sera resté toute sa vie à ses côtés, à l'aimer et à la chérir. Mais peut-elle encore lui rendre tout cela ? Peut-être se juger heureuse de sa propre existence ? Peut-elle être exempt de regrets ? 
Nellie quant à elle, n'est là qu'en tant qu'observatrice passive, elle ne fait pas grand chose, elle reste même dans la seconde partie cette adolescente un peu nunuche qui vient de sa campagne. 
Je crois que j'ai plaint le mari de Myra tout du long. Et je me suis dit que si l'histoire se déroulait à notre époque, il y a fort à parier qu'il n'y aurait pas eu d'histoire du tout ...

Dire si j'ai aimé ou non ce livre m'est impossible. C'est une lecture que je juge intéressante, les personnages sont bien décrits, tout en simplicité et en réalisme. J'ai juste été déçue par la traduction qui par moment ne m'a pas semblée de très judicieuse.

Ce livre soulève des questions personnelles. Est-on sûr des choix que nous faisons ? Ne les regretterons-nous pas à la veille de notre mort ? Sommes-nous bien à notre place dans notre vie ? Est-on heureux ? Restons-nous bien dans notre vie par réel choix personnel ? ou est-ce pas obligation sociale ? par peur d'être jugé ? parce que notre éducation nous pousse à y rester ? les conventions ? les contraintes matérielles ?

Pourtant notre vie nous appartiens, nous sommes libres, libres d'en faire ce que bon nous voulons, et nous n'aurons aucuns droits de la reprocher à ceux qui nous entourent. 

"Bien qu'elle ne fût pas plus grande que moi, je me sentais écrasée par sa présence, stupide aussi, désespérément maladroite et stupide."

"Les gens peuvent très bien être à la fois amants et ennemis, vous savez."


 

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