lundi 29 septembre 2014

La petite cloche au son grêle - Paul vacca

La petite cloche au son grêle, de Paul vacca

163 pages
Le Livre de Poche
Année de parution : 2008

4ème de couverture :
    « Un soir, tu entres dans ma chambre alors que je me suis endormi. Le livre m'a échappé des mains et gît sur ma descente de lit. Tu t'en saisis, comme s'il s'agissait d'un miracle.
– Mais tu lis, mon chéri ! souffles-tu en remerciement au ciel.
Incrédule face à ce prodige, craignant quelque mirage, tu palpes l'objet. Non, tu ne rêves pas : ton fils lit.

Intimidée, tu ouvres le livre, fascinée à ton tour... »
    Quand la découverte de Marcel Proust bouleverse la vie d'un garçon de 13 ans, de ses parents cafetiers et des habitants de leur petit village du Nord de la France.
Des jeux innocents aux premiers émois de l'amour, de l'insouciance à la tragédie : l'histoire tendre et drôle des dernières lueurs d'une enfance colorée par le surprenant pouvoir de la littérature...


     Comment ne pas accrocher avec un tel quatrième de couverture ? L'auteur nous promet, et Proust, et la lecture en sujet phare de son livre !

     J'avoue que je me suis un peu demandée dans quoi j'avais mis les pieds au bout de quelques pages. Le début me semblais si loin de ce 4ème de couverture.
    Et enfin, un petit évènement qui fait basculer l'histoire : notre jeune narrateur voit la femme qui occupe ses pensées, un livre à la main allongée dans l'herbe. Fait banal me direz-vous, moins quand la lectrice oublie son livre et que notre jeune ami le ramasse et le garde.
    Commence alors pour lui un rituel secret, où le soir il se confronte à ce livre, peut-être un peu trop compliqué pour lui. Ce livre c'est Du côté de chez Swann de Marcel Proust.
    Non ce n'est pas un livre plus compliqué qu'un autre, c'est seulement un livre qui se lit autrement. Mais lorsque l'on a 14ans, que l'on ne lit pas et que les cours de français sont un calvaires, on peine un peu à rentrer dedans. C'est ce qui se passe pour notre narrateur qui s'endort sur son livre un soir, ce qui permet à sa maman de découvrir ce petit secret et de partager son amour de la littérature avec lui.
    Très complices déjà, ils vont partager de très bons moments ensemble autour de l’œuvre de Proust, au point de celui-ci prend une place centrale dans la famille. Le père, un peu dépassé par les évènements, se sent obligé de se renseigner un peu plus sur cette "Recherche" et va devoir ruser pour partager leur passion.

    Ce livre n'est pas seulement tourner vers Proust, c'est avant tout un hommage d'un fils envers sa mère. Cette mère qui partage tant de choses avec lui à chaque instant, qui rit et qui vit pleinement chaque instant, alors qu'elle cache un lourd secret.
    Mais tous les secrets ne peuvent être gardés, et notre jeune ami n'est pas dupe.

    J'ai apprécié la simplicité avec laquelle ce texte est écrit, comme si le coeur parlait plus que les mots. Paul Vacca va à l'économie, car plus aurait été inutile. Il a su dès le début du livre instaurer cette sensation d'un cocon doux et confortable dans lequel la joie et le bonheur s'épanouissent. Tant et si bien que chaque mot que le narrateur a pour parler de sa maman, vibre en nous avec force et tendresse. 

    "La Recherche du temps perdu" est presque un personnage à part entière dans ce roman. Tout repose à travers elle, le narrateur en se souvenant se repose sur le mécanisme du souvenir de Proust, créant ainsi des ponts entre l'oeuvre littéraire et sa propre vie.
    Je crois que je n'ai jamais lu de plus bel écho à la madeleine de Proust. Et je crois que j'apprécie d'autant plus que les styles d'écriture des deux auteurs sont diamétralement opposé : Proust avec ses phrases riches, chargées de mots et parfois un peu "alambiquées" et Vacca avec des phrases légères chargées d'émotions dans le vocabulaire le plus simple.

    Je conclurais en disant que c'est un petit livre qui se lit bien, léger et positif, qui laisse un joli souvenir à ses lecteurs.

    " - Tu vois, il suffit d'un goût, d'un parfum, d'une sonorité, pour que les êtres que l'on a aimés se mettent comme par magie à revivre en nous. Mon Chéri, les êtres que l'on aime ne meurent pas tant que leur souvenir reste vivant... Cette madeleine, c'est justement ça. Une sensation quasi palpable, inattendue et fugace, mais porteuse d'éternité. C'est drôle jusqu'à présent, je croyais être la seule à avoir ressenti cela... Quel plaisir de retrouver ce que l'on a vécu dans un si belle description, si profonde, si vraie ! Tu es encore petit, mais plus tard tu verras, tu vivras cela toi aussi, j'en suis sûre..."

    "Les jours sans toi sont longs. Après le cours de Melle Jeannin, plus interminables que jamais, je reviens du collège et, lorsque je pousse la porte du bar, hélas, la petite cloche ne m'annonce plus ton sourire.
Je tente une escapade dans notre coin au bord de l'eau. Mais les fleurs s'ennuient et les villas demeurent tristement inhabitées sans toi. Même la Solène semble se morfondre en ton absence.
Le livre aussi reste enfermé dans son tiroir, attendant ton retour."


     "Je ne la reconnais pas tout de suite. Par quel miracle sa frêle sonorité a-t-elle été épargnée par les années ? Ensevelie par le brouhaha, timorée, presque imperceptible parmi les éclats de voix, elle est pourtant là.
La petite cloche !
En poussant la porte, je l'ai réveillée."

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Livre lu dans le cadre des challenges : (cliquez sur les images pour voir les challenges) 

http://www.lalecturienne.com/2014/01/challenge-abc.html*http://www.lalecturienne.com/2014/07/challenge-un-mois-une-lettre.html

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1 commentaire:

  1. Tu me donnes envie de lire ce livre.
    Je me le rajoute à ma wish-list ;)
    Bonne journée !

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