lundi 29 juin 2015

C'est lundi que lisez-vous ? [53]

 
"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du  22 au 28 juin 2015
Je reprends petit à petit le goût des soirées lecture au calme à la maison, et je dois dire que cela m'avait manqué ! Un thé ou une tisane, un plaid et un livre, que demander de mieux ? Ce sont des petits plaisirs du soir qui sont si doux...
Cette semaine j'ai fini Mémoire de ma mémoire, dont la lecture n'a pas été "confortable", sûrement à cause du sujet. Il a fallu que je me fasse violence pour me replonger dedans, mais c'est une lecture très intéressante que je suis contente d'avoir pu découvrir. Il faut parfois sortir un petit peu de sa zone de confort.
Et puis j'ai enfin pris le temps de dévorer ce livre qui me faisait de l'oeil depuis longtemps, depuis son acquisition en juillet dernier en fait : Cinquante centimètre de tissu propre et sec. J'avoue avoir une impression mitigée sur ce livre. La chronique arrivera bientôt... je crois qu'il fait parti de ces livres qu'il faut laisser décanter un petit peu en nous avant de pouvoir en parler.


http://www.lalecturienne.com/2015/06/memoire-de-ma-memoire-gerard-chaliand.html

- Mémoire de ma mémoire, de Gérard Chaliand
- Cinquante centimètre de tissu propre et sec, de Michèle Fitoussi

Ce que je suis en train de lire : 
 
J'ai commencé un essai : Livres pillés, lectures surveillées, je pense que je le lirai petit à petit, car c'est un énorme pavé et que son contenu est très riche et dense.
Je suis en train de reparcourir rapidement Fahrenheit 451, lu il n'y a pas si longtemps, mais qui fait l'objet d'un club de lecture auquel je participe.


 - Fahrenheit 451, de Ray Bradbury
- Livres pillés, lectures surveillées, de Martine Poulain 
    4ème de couverture : Dans la France de 1940 à 1944, une France qui est à la fois celle de l'occupant nazi et celle du régime de Vichy, les livres sont pillés. À la différence des archives des ministères (Guerre, Affaires étrangères, Intérieur, Justice) et des musées, peu de bibliothèques publiques sont l'objet du pillage par l'occupant, à l'exception des alsaciennes et des mosellanes, germanisées et propriétés du Reich. Le vol de masse, nazi mais aussi vichyste, frappe en revanche, dès juin 1940, les bibliothèques institutionnelles - juives, slaves, maçonnes - mais aussi privées, celles des premiers ennemis du Reich (les grandes familles juives, les Allemands exilés, les hommes politiques du Front populaire). Puis le pillage accompagne ordinairement les rafles. Plus de dix millions de livres prennent le chemin de l'Allemagne. Le régime de Vichy, de son côté, surveille les livres, les bibliothèques et les lecteurs, sous la houlette d'une Bibliothèque nationale devenue le parangon de l'ordre nouveau, instrument de la collaboration d'État aux mains de Bernard Faÿ. En regard, Martine Poulain esquisse les portraits de quelques grandes figures, notamment Jean Laran, conservateur des Estampes, administrateur de la Bibliothèque nationale lors de l'invasion et de la Libération, et Marcel Bouteron, inspecteur général, deux délicieux érudits à l'éthique infaillible, qui surent, face à la brutalité, à la bêtise et à la mesquinerie des temps, prendre le chemin juste et agir dans la droiture.
 
 Mes prochaines lectures :

Je pense que je vais rapidement choisir un livre plus léger à lire en parallèle de cet essai, mais je n'ai pas encore choisi lequel.

Et vous que lisez-vous ?

dimanche 28 juin 2015

Mémoire de ma mémoire - Gérard Chaliand

Mémoire de ma mémoire, de Gérard Chaliand

107 pages
Editions Points
Année de parution : 2014


4ème de couverture :
La mémoire de ma mémoire n'est pas ce que j'ai vécu mais ce dont j'ai hérité. L'écho d'un passé. Elle est la partie immergée de mon histoire. L'amont nocturne de ma saga. Le caillot que j'avais dans le poing au jour de ma naissance et dont, enfant, on m'a transmis la tragédie. Et que j'ai voulu oublier.





    Dans ce livre Gérard Chaliand nous raconte des souvenirs, qui sont en fait un héritage. Plus que ses souvenirs propres, il rapporte ceux des veuves du génocide qui ont bercé son enfance. Il entremêle aux souvenirs des autres, les quelques siens, des notes d'histoire et des réflexions plus personnelles. Notamment ses interrogations et les liens de ce pan d'histoire avec d'autres faits historiques.

    Gérard Chaliand est un homme qui a choisi très jeune de prendre de la distance avec cet héritage de mémoire, pour se positionner dans d'autres combats du présent qu'il a choisis. Ce chemin de vie parcouru, lui a permis de revenir des années après sur ce bagage de souvenirs laissés en héritage. Il a alors assez de recul pour le comprendre, l'accepter, ou non, du moins pour en parler librement.
    Il est le dernier de sa famille, ses parents sont décédés lorsqu'il entreprend la rédaction de ce livre dont l'écriture s'étalera sur plusieurs années.
    Ecrire ce livre comme un devoir de mémoire ? Un petit peu, car ce qui est écrit laisse une trace et se partage. Mais surtout, c'est le chemin personnel d'un homme vers une réconciliations avec ce passé qui lui paraissait trop lourd, et qui a pourtant fait de lui, une partie de l'homme qu'il est devenu.

    Dans ce livre, il n'y a pas de parti pris, seulement des faits. Il n'était pas là, il ne peut pas savoir. Il relate des faits historiques et les souvenirs des autres.
    Parfois, tout de même, il se glisse dans la peau d'un de ces hommes qui s'est battu pour une Arménie libre ; parce que ça il sait. Il sait ce que c'est que de vivre la peur au ventre, caché, avec son fusil pour seul salut, et des idées pour seules compagnes. Au cours de sa vie, il a choisi de mener des combats auprès de peuples qui l'ont mené jusque là. Et pour tout homme pour qui la seule chance de salut est un tir précis et sans pitié, la sensation reste la même, animale : un de nous ne survivra pas, autant que ce soit l'autre.
    Alors dans ces moments là, Gérard Chaliand, par sa plume, devient un de ces arméniens d'autrefois. Mais jamais plus de quelques lignes ou paragraphes.
    Ce n'est pas SA mémoire, alors il rend la parole aux autres, à ceux qui y étaient, et à l'Histoire, dans sa plus simple chronologie de dates et de faits.

     Il n'est pas simple de vivre avec un tel héritage. Ne pas se focaliser dessus toute sa vie ne veut pas dire qu'on l'oublie pour autant, bien au contraire. La mémoire reste là. Mais le passé est le passé, il faut avancer vers demain, et un jour peut-être passé et présent résonneront d'un seul écho pour le détenteur de l'héritage.

    Il y a un devoir de mémoire, et un devoir de vie, Gérard Chaliand a choisi la Vie. Pour mieux revenir à la mémoire...

    C'est le second livre sur le génocide que je lis, et il n'a pas été plus agréable que le premier. Outre les faits rapportés, l'écriture n'est ici pas très fluide ou agréable. Un instant j'ai mis cela sur le compte d'une mauvaise traduction, avant de me rendre compte que ce livre n'est pas traduit.
    J'ai peiné à avancer dans ma lecture, notamment parce que j'appréhendais ce qui allait suivre : je suis une lectrice très facilement choquable... J'ai fini par adopter la lecture à voix haute, et cela à très bien fonctionné. Ce qui n'est guère étonnant si on y réfléchis bien : la transmission du passé et des souvenirs se fait d'abord par la parole, des anciens aux plus jeunes.

    Le génocide arménien est un sujet délicat à aborder, mais aussi un sujet très riche. A travers ce livre Gérard Chaliand nous délivre des clefs pour comprendre ce peuple sur plus d'un siècle, ce qui s'avère nécessaire pour comprendre ce qui semble seulement resté en mémoire : les massacres et les déportations dans le désert, or le passé des arméniens est plus remplis que cela !
    C'est un livre de découverte, qui donne envie d'aller creuser un peu plus les pourquoi-du-comment.

     "Au moment où je prends la mesure du temps et où tout le monde est mort, il est temps de se souvenir de cette histoire et de rendre aux ancètres ce qui leur est dû.
    Aujourd'hui, je salue votre désir de durer et de rester vous-mêmes, que je respecte sans le partager. Mon chemin a été autre. J'ai lutté avec des peuples de trois continents, j'ai partagé leur existence. Peut-être vous ai-je mieux compris grâce à eux. Vous revenez maintenant prendre en moi votre place, en paix, à l'orée des souvenirs. Et vos traces sont dans mes pas."

    "Personne ne parle des temps morts, car la mémoire ne conserve et ne transmet, dans les récits, que les moments, souvent brefs, où l'on affronte le danger. Comment on a rompu l'encerclement, à la faveur de la nuit ; la fois où on les a surpris, pendant qu'ils faisaient la sieste ; l'éxécution d'un traître devant le village assemblé ; la fuite éperdue, lors d'un ratissage. Les temps mors, pourtant, sont les plus longs."

    "Dur échec, payé par ceux qui n'avaient même pas cherché à contester l'ordre établi. Quand on ne tient pas ceux qui ont agi, on se venge sur les innocents."

    "La présence arménienne en Anatolie orientale, qui jadis s'appelait l'Arménie, disparut pour toujours dans un cataclysme qui sera répété, à une autre échelle et au coeur de l'Europe, durant une autre guerre mondiale. Les États ne font rien pendant les tragédies. Après, ils célèbrent des "in memoriam"."

Je remercie le forum Livraddict et les Editions Points pour la découverte de ce livre.

mercredi 10 juin 2015

Par le sang T1 : Premier Sang - Florence Cochet

Par le sang T1 : Premier Sang, de Florence Cochet

50 pages
Editions Laska
Parution : 16 avril 2015
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
Shandra a grandi au rythme de sa formation à l’académie. Il ne lui reste désormais plus qu’une étape avant de devenir maître à son tour. Un dernier apprentissage pour lequel elle se voit assigner un nouvel enseignant : Kalhen Xantar, maître d’armes de la maison impériale.

Dès leur premier contact, ses yeux d’or qui ne la lâchent pas troublent Shandra. En a-t-il conscience, le fait-il exprès ? Qu’attend-il réellement d’elle ? Au fil de leurs duels et des épreuves, Shandra va trouver de plus en plus difficile de feindre l’indifférence…

    Ce livre, ou plutôt début de récit, a été une grosse surprise pour moi. En effet je m'attendais à une histoire de vampires... Alors que pas du tout. Ce sont sûrement le titre et la position des personnages sur la couverture, qui m'avait laissé penser cela.

     Dans ce premier épisode nous faisons la connaissance de Shandra, une jeune fille qui termine son enseignement aux arts martiaux. A la fin de celui-ci elle pourra rejoindre la garde impériale.
Il lui tarde d'y être, mais il lui reste encore une ultime épreuve à passer pour achever sa formation, et pour cela elle doit changer de maître d'armes. Il est venu le temps de dire adieu à celui qu'elle a aimé comme un père et qui lui enseigne son savoir depuis son enfance. 
     C'est ainsi qu'elle va faire la connaissance de Kalhen, un jeune homme qui l'intimide et la captive depuis leur première rencontre. Il ne lui est pas facile de rester concentrer sur son apprentissage quand d'autres sens, en elle, se mettent en éveil.
     Il devra la former à une nouvelle technique de combat, mais également vérifier ses compétences au cours d'un voyage en conditions extrêmes. Serait-ce là l'ultime épreuve ?

    Ce premier épisode se laisse dévorer. C'est avec plaisir que nous suivons le passage de l'adolescence à l'âge adulte de Shandra. 

    Nous découvrons petit à petit un univers à la fois fantastique, médiévale et emprunt des mystères d'Asie. Bien sûr certains éléments nous semble familiers : "porte des étoiles", épées magiques, etc ... mais l'auteur semble se les être suffisamment appropriés pour pouvoir les utiliser et les détourner dans son récit.
     Ce que nous laisse entrevoir l'auteur ici, donne envie d'en savoir plus, car des questions telles que pourquoi ? comment ? restent en suspens. 
     Florence Cocher a su achever ce récit sur un océan de possibles, et nous ne pouvons imaginer ce que l'avenir réserve à Shandra.
    Il est toujours difficile de parler d'un si court récit, qui n'est que la porte d'entrée vers une histoire plus complexe et palpitante...

     "Au lever de la pleine lune, les runes se mettent à luire. L'espace situé à l'intérieur de l'arche ondoie et se mue en un miroir ambré. La faible pulsation prend de l'ampleur. Les chevaux s'agitent, nerveux. Kalhen les détache et enroule les rênes autour de sa main. Je fixe le passage, troublée. Je n'ai encore jamais emprunté un portique. Il faut un début à tout..."

    "Dans le maelström de couleurs qui envahit mon être, deux points d'ancrages m'empêchent de me perdre : Maël'Yenn préserve mon âme et Kalhen, mon corps. Je me focalise sur ces deux présences indispensables à mon intégrité et termine ce pas vers l'inconnu."



*