jeudi 22 octobre 2015

Macadam - Jean-Paul Didier Laurent

Macadam, Jean-Paul Didier Laurent

160 pages
Edition Au Diable Vauvert
Parution : Septembre 2015


4ème de couverture :
Pour tromper l’ennui lors des confessions, un prêtre s’adonne à un penchant secret. Une jeune femme trouve l’amour aux caisses d’un péage. Pendant la guerre, un bouleau blanc sauve un soldat. Un vieux graphologue se met en quête de l’écriture la plus noire. Une fois l’an, une dame pipi déverrouille la cabine numéro huit…
Primées à travers toute la France, onze nouvelles qui ont révélé l'auteur du Liseur du 6h27 et son univers à la fois noir, drôle, poétique et généreux.


    La nouvelle est un genre que j'aime de plus en plus, c'est un genre exigeant. Si le fait que le récit soit court semble faciliter l'écriture il n'en est rien. Il faut une idée complexe et riche, et un talent certain pour la développer au travers de seulement quelques pages ou quelques lignes. Il ne faut pas trop en faire ni trop en dire, mais il faut en raconter assez au lecteur pour qu'il puisse s'y retrouver et plonger dans l'histoire. Il faut savoir se contenter de l'essentiel, aller à la simplicité. Rare sont les gens qui s'essayent à la nouvelle, le font avec brio. Mais il faut bien le reconnaître Jean-Paul Didierlaurent fait parti de ceux-là.
    Tous ses textes sont bien construits, il semble au départ partir dans une direction assez évasive, et quelques lignes plus tard, il nous harponne et nous plonge tout d'un coup au coeur du récit. Il sait rendre chacun de ses personnages consistants, leur donner une existence réaliste et complète en seulement quelques mots.

    J'avais glissé ce recueil dans mon sac lors d'un voyage en bus, me disant que j'en profiterait pour lire une nouvelle au passage. J'en ai bien lu une, mais je n'ai pu m'arrêter là. J'en ai enchaînées plusieurs, les unes à la suite des autres, me régalant à chaque fois. J'étais tiraillée entre ma lecture et le fait que j'avais tout de même des choses à faire. Ce qui m'a sauvée, ce sont les nouvelles du milieu du recueil, qui deviennent plus noires, plus dérangeantes, passant ainsi dans des styles que je n'apprécie pas vraiment ; la pause est apparue comme nécessaire.
   Lorsque j'ai repris le livre le soir, j'avais ce secret espoir que l'auteur n'allait pas continuer de nous emmener vers les profondeurs de la noirceur de l'âme humaine. Heureusement, non, le recueil se termine sur une jolie nouvelle pleine de poésie, qui laisse au lecteur un sourire dans le coeur.

    J'avoue avoir été très admirative lors de ma lecteur, Jean-Paul Didierlaurent développe dans ce recueil des idées toutes très différentes les unes des autres. Certes ces nouvelles n'ont pas été écrites ensembles, mais au cours d'une longue période de temps, elles n'en restent pas moins étonnantes.
   Chaque nouvelle part sur une idée nouvelle, inédite, voir incongrue, il faut une sacré imagination pour écrire de tels textes. Et chacune de ses idées, pourtant surprenantes nous pourrait simple voir même logique parfois ; comme des morceaux de quotidien.

    J'ai vraiment apprécié ce recueil. Je relirai avec plaisir certaines des nouvelles qu'il contient, mais surtout je vais suivre les prochaines publications de cet auteur, pour savoir si ces prochains textes seront à la hauteur de ceux-ci, les premiers qu'il a proposé à la lecture, lors de concours.
    Même si vous n'êtes pas des adeptes du genre qu'est la nouvelle, je vous recommande tout de même ce recueil qui pourrait bien vous faire changer d'avis sur la question.
    C'est un livre que l'on savoure, comme on savoure une boîte de chocolats, parfum après parfum.

    Et cette terrible impression de ne plus rien savoir. Une première trompette n'a pas droit à l'erreur. Elle peut bien un temps faire illusion au milieu du tintamarre ambiant, se planquer derrière les trombones, les clarinettes, les saxophones et les percussions mais survient toujours ce moment où on lui dmeande de la ramener haut et fort.

   Des êtres déjà en partance, errant sur le quai dans l'attente de ce foutu départ qui tarde à venir. J'ai regardé la chaise vide de Marcel Garnier avec envie.

   Lui qui ne parlait jamais avait eu en cet instant une envie irrésistible de hurler. Hurler pour leur dire que le temps ne valait vraiment pas la peine qu'on se batte pour lui, qu'il ne fallait pas laisser la haine prendre le dessus, qu'après il serait trop tard.

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