mercredi 20 juillet 2016

En finir avec Monica - Candace Bushnell

En finir avec Monica, de Candace Bushnell

357 pages
Editions Albin Michel
Parution : Juin 2016
Traduit de l'américain par Nathalie Cunnington et Béatrice Taupeau

4ème de couverture :
    Elle a captivé des millions de lectrices, accros aux aventures Carrie Bradshaw et sa bande de trentenaires. Candace Bushnell, l'auteur de Sex and the city, est de retour !

    Presse, télé, couloirs du métro, réseaux sociaux… Impossible d'échapper à Monica, la plus glamour des glamours girls, l'héroïne de romans et de films au succès planétaire. Adulée du public et des éditeurs (money, money, money !), elle donne pourtant des envies de meurtres à sa créatrice, Pandy Wallis, qui aimerait se consacrer à une VRAIE carrière d'écrivain… sans cette ombre qui lui colle à la peau !
    Dans le monde impitoyable du showbiz, pas si facile de tuer celle par qui le succès est arrivé…

    Difficile de sortir un nouveau roman après avoir publié un best-seller comme Sex and the City. Candace Bushnell en sait quelque chose, et c'est sur cela qu'elle revient au cours de ce roman. Non pas directement en parlant de sa propre histoire, mais en racontant celle d'une femme écrivain, Pandy, qui rêve de pouvoir enfin écrire autre chose qu'un Monica. Monica, c'est l'héroïne dans le vent qu'elle a créé étant adolescente pour amuser sa soeur, et dont elle a publié les histoires sous forme de roman. Si elle a écrit le premier dans un but alimentaire, ses autres écrits étant refusés, elle s'est en quelque sorte retrouvée victime du succès de son héroïne et s'est laissée emporter par la tourmente médiatique.
    Le succès est tel qu'on lui demande aussitôt d'en publier un second, puis un troisième. A chaque fois elle s'y refuse, avant de s'exécuter sous les contraintes financières de sa vie.
     Mais arrivée à la quarantaine, elle en a assez. Assez d'être Monica, de devoir écrire des Monica ; son divorce derrière elle, elle a envie de vivre sa vie, de s'affirmer en tant que femme et en tant qu'écrivain. Elle a envie de s'affranchir des contraintes et de n'écrire sur les sujets qu'elle a envie, quand elle en a envie. Après avoir passé deux ans à écrire un nouveau roman, avec une nouvelle héroïne, elle ne s'attend pas à ce que celui-ci soit refusé par ses éditeurs, et s'il l'est ce n'est pas avec le contrat d'un million de dollar qu'ils lui avaient promis, ce dernier était pour un Monica. Cet imprévu va bouleverser la vie de Pandy : elle était si sûre d'elle, si sûre de son succès, sûre que ce million de dollar lui serait enfin versé pour pouvoir enfin tourner une bonne fois pour toute la page de son passé.
    Que faire alors ? Céder à la pression et écrire un quatrième Monica ? Le faire une fois de plus sans envie, uniquement pour éviter la catastrophe ?
    Elle ne s'attendait pas à être la seule à en avoir assez de Monica. Si tout le monde a toujours considéré Pandy comme l'incarnation vivante de Monica, elle n'est pas la seule à devoir chaque jour en endosser l'image. Si dans un sens pour elle cela reste simple étant donné qu'elle a créé son personnage en s'inspirant de sa propre vie, il n'en va pas de même pour l'autre ... Mais comment aurai-telle pu se douter ?

    Candace Bushnell nous emmène dans une histoire pleine de rebondissements. On est assez loin du glamour et des paillettes de Sex and the City, comme si l'auteur souhaitait elle-même s'en affranchir. Mais rassurez-vous, si elle n'entre pas dans les détails ses personnages sont toujours glamour et baigne à 100% dans la vie New New-yorkaise qui fait tant rêver.

    J'avoue avoir été un peu déçue, car si j'ai apprécié ma lecture et que j'ai passé un agréable moment, je n'ai pas pu m'attacher aux personnages. Je les ai trouvé lointains tous autant qu'ils sont, voir désagréables. Pandy ne m'a pas fait rêver, pas plus que SondraBeth. Est-ce une façon de nous dire que le rythme de vie New-yorkais et le showbiz change les gens, les obligeant à jouer un rôle et les éloignant ainsi des autres et de nous ? Que ses personnages évoluent dans un monde froid et superficiel ? Où il est si facile de se perdre soi-même ? Et n'est-ce pas ce qu'à fait Pandy ces dernières années : se perdre elle-même ? Oublier ses rêves, ses ambitions et ses envies, au profit de ce que l'on attendait d'elle, que ce soi professionnellement, amicalement ou sentimentalement ?

    A travers ce roman, elle en profite pour s'interroger sur ce que l'on attend d'une femme au cours de sa vie. Aux Etats-Unis, le schéma mariage-enfants est encore plus ancré que chez nous, mais comment concilier cela à une vie professionnelle ? et encore plus à une vie professionnelle réussie ? A quarante ans, Pandy s'interroge et fait un point sur sa vie.

    C'est un livre parfait pour l'été, qui saura vous surprendre. Car honnêtement qui aurait pu prédire une fin pareille ? Qui aurait pu imaginer un tel renversement de situation ? Candace Bushnell a su introduire une pointe de folie dans son récit pour notre plus grand plaisir. L'audace ne paye pas toujours, mais elle a bien fait d'oser.

- Tu es vierge en amour, renchérit Portia. Tu as pratiquement quarante ans, et tu n'as jamais réellement été amoureuse.
- Faux ! Archifaux ! J'étais amoureuse de tous les hommes avec lesquels je suis sortie. Vous ne voyez donc pas ? C'est précisément ça le problème. Je crois être amoureuse, et puis brusquement ce sentiment disparaît. Et alors impossible de le retrouver ! Sans compter que je suis parfaitement heureuse en ce moment. Pourquoi j'irais me compliquer la vie avec un Jonny Balaga ? Ou n'importe quel autre mec d'ailleurs .
- Tu vois ? Il est là le problème ! clama Portia. Tu n'es pas vulnérable. Avec les hommes, il faut montrer son côté vulnérable. C'est pour ça que personne ne t'a demandé en mariage. Quand tu ne montres pas ta vulnérabilité, les hommes pensent que tu n'as pas besoin d'eux.
- Mais je n'ai effectivement pas besoin d'eux, insista Pandy, en pensant à son million de dollars.
- Toutes les femmes ont besoin d'amour.
- Non. Ce dont elles ont besoin, c'est d'un million sur leur compte en banque. Qu'elles ont gagné en travaillant dur, rétorqua Pandy. 

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