jeudi 21 juillet 2016

Le vainqueur de la nuit - Janète Christiaens

Le vainqueur de la nuit, de Janète Lauliac- Christiaens

188 pages
Éditions Hachette jeunesse, Collection Le Livre de Poche

Année de parution : 1990

4ème de couverture :
    Fils d'un bourrelier de Coupvray (près de Meaux), Louis Braille devint accidentellement aveugle à l'âge de 3ans. Son intelligence et sa gentillesse attirèrent sur lui l'attention, et il obtint une bourse pour l'Institution des Jeunes Aveugles, à Paris. Il inventa bientôt l'alphabet qui porte son nom, et qui devait permettre à tous les aveugles de sortir de "leur nuit" pour devenir semblables aux voyants.
Ecrite dans un style simple et vivant, cette biographie exemplaire et attachante est enrichie d'une excellente documentation.


    Janète Christiaens a beaucoup travaillé avec les aveugles, et c'est dans une démarche de sensibilisation à ce "monde" qu'elle a décidé d'écrire ce livre destiné aux enfants.

    C'est une petite biographie de Louis Braille, de sa petite enfance jusqu'à sa mort. On y apprend notamment, que le petit Louis n'est pas né aveugle, il l'est devenu suite à un accident.
    Au début du 19ème siècle, nombre d'aveugles finissaient par mendier, abandonner de tous, car que faire d'une bouche supplémentaire à nourrir inutile ? Mais c'est un raccourci réducteur, car un aveugle possède de grandes ressources et pour peu que l'on prenne un petit peu le temps de l'écouter, on peut l'intégrer dans une vie presque normale. Un aveugle développant d'autres sens, il peut tout à fait travailler. Si de nos jours cela semble logique, à cette époque cela ne l'était pas.

    Heureusement le petit Louis vit dans un petit village où lui et sa famille sont très aimé. Chacun fait attention à lui, surtout le jeune abbé qui décide de l'instruire, avant de lui donner l'envie d'aller à l'école. Cela semble insensé, car il ne peut ni lire ni écrire, mais l'abbé souligne qu'il peut écouter, et l'instruction s'est aussi les connaissances. Mais très vite le jeune Louis n'a plus rien à apprendre de l'instituteur du village. L'abbé trouve alors une autre solution : il y à Paris, à 30km de là, une institution pour aveugle. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que le jeune Louis puisse intégrer cette école où on lui apprendra non seulement à lire, mais aussi à écrire et différents métiers.
    Fou de joie à l'idée d'enfin apprendre à lire, Louis déchante peu à peu, la méthode alors utilisée est sommaire, et les livres rares. Cependant elle a le mérite d'exister.

    Tout basculera pour Louis lorsque le capitaine Barbier se pointera à l'école, munit du système qu'il a inventé pour coder des messages militaires. Ce système repose sur un système de points perforés, ce qui permet de les lire dans le noir sans attirer l'attention. Louis y voit aussitôt un espoir, cependant le système en l'état n'est pas suffisant pour les aveugles : il a besoin d'être simplifié et perfectionné. Cela va être la seule obsession de Louis pendant de longs mois et de longues années. Mais une fois la solution trouvée, la mettre en place ne s'avère pas aussi simple que cela...

    L'auteur a choisi une narration vivante et très agréable à lire, où le jeune lecteur y trouve du suspens et de l'envie d'en savoir plus. Elle parcourt les différents étapes de la vie de Louis et laisse le lecteur juge de l’appellation de la méthode.

    A travers ce livre, elle encourage les enfants à travailler, elle donne au lecteur envie d'en savoir plus et d'étudier sérieusement. Du moins je sais que c'est l'impact qu'aurait eu ce livre sur la jeune lectrice que j'étais alors.
    Mais surtout, Janète Christiaens, nous fait comprendre notre chance de pouvoir voir, mais aussi de pouvoir lire et écrire si simplement. Et elle nous donne envie d'aller nous essayer au braille, de comprendre ce que cela peut faire de lire avec les doigts, et je trouve que ce serait une idée intéressante à développer dans les écoles sous forme d'ateliers pédagogiques.

    Il chantonne généralement en marchant ; à Mme Boury, la voisine, qui lui en demandait la raison, il a répondu :
- C'est pour ne pas me cogner.
- Pour ne pas te cogner ... Je ne comprends pas !
- Si ! Quand il y a quelque chose devant, le chant n'est plus pareil.

L'obstacle change le son et se signale ainsi à son oreille attentive.
Evidemment, il faut faire attention et Louis est devenu un garçon très réfléchi.

     D'une voix mal assurée, Louis Braille déclare :
- Des points, c'est tout à fait ce qu'il nous faut, mais il y en a trop...
- Trop, fait Barbier, vexé d'être discuté par un gamin de cet âge.
- Oui, il y en a beaucoup, fait la voix qui s'affermit, huit à douze pour une lettre, plus de vingt pour un mot, c'est trop à retenir... C'est trop à sentir avec un doigt... Il faudrait en diminuer le nombre.

Le capitaine est suffoqué d'indignation.
- Alors, vous voulez transformer ma méthode ?
- On pourrait peut-être y apporter de petits changements, risque l'interlocuteur qui ajoute : Et oui, il y a l'orthographe !
- Qu'avez-vous à faire de l'orthographe ? Pourvu que vous puissiez lire et écrire, c'est tout ce que vous pouvez espérer.

- Mais, monsieur, affirme Louis, nous avons autant besoin de l'orthographe que les voyants pour écrire correctement !

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