vendredi 3 février 2017

Demain les chats - Bernard Werber

Demain les chats, de Bernard Werber


308 pages
Editions Albin Michel
Parution : Septembre 2016



4ème de couverture :
    Pour nous une seule histoire existait : celle de l'Humanité. Mais il y a eu LA rencontre. Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée.





    Bastet est une jeune chatte comme il y en a des millions sur terre, elle vit avec sa maîtresse dans une jolie maison. La vie se déroule tranquillement jusqu'à ce que sa maîtresse lui amène un compagnon de vie, Félix, qui lui la fera devenir mère, mais surtout jusqu'à ce qu'elle rencontre Pythagore, le chat de la maison voisine.
    Ce chat siamois, a toute l'allure d'un sage, et ce qui intrigue tant Bastet c'est sa connaissance. Grâce à son Troisième Œil, un port USB relié à son cerveau, Pythagore connait et comprend le monde qui l'entoure. Petit à petit il instruit Bastet quand à leur histoire, celle des chats, si étroitement liée à celle des hommes.
    Lorsque les choses se gâtent au dehors, que les humains se retranchent chez eux, Pythagore et Bastet décideront de comprendre ce qui se passe et de trouver une solution, pour sauver leur espèce, convaincus d'être la prochaine à régner sur Terre.

    Ce livre m'a complètement déboussolée. Je ne m'attendais pas à ça, et encore moins de Bernard Werber. Moi qui avait adoré Le Sixième Sommeil, son roman précédent, je me suis sentie déroutée. Il m'a fallu plus de soixante dix pages pour rentrer dans l'histoire, et plus d'une semaine pour achever sa lecture.
    Pour moi ce livre est un livre pour adolescent davantage qu'un livre destiné aux adultes. Ce n'est pas le fait que les protagonistes sont des chats qui me fait dire cela, mais la manière dont il est écrit. C'est une écriture très simple et l'histoire vraiment très fantaisiste.
    L'insistance de l'auteur sur l'instruction de Bastet comme une chance et un privilège, renforce ce sentiment de littérature ado. Et j'avoue avoir trouvé ça un peu ennuyeux.
    Je suis déçue de cette façade presque simpliste de l'ouvrage, parce qu'il renferme pourtant des réflexions sur notre société et notre histoire très intéressantes et poussées. Et si on lit ce livre rapidement sans prendre le temps de repenser à sa lecture ensuite, on peut facilement passer à côté, ce que je trouve fort dommage.
    Certes cette mise en perspective de notre société via les chats est plus facile à écrire, semble moins lourde de jugement,... c'est une idée très intéressante, que j'aurais aimé plus poussée.
    Je pense que ce livre aurait mérité plus de temps de maturation, il donne cette petite impression de vite-fait, il y a quelques passages qui ne sont pas plausibles, d'autres complètement improbables, ...

    Par certains aspects ce livre fait écho avec le précédent, mettant l'intuition et l'ouverture psychique au centre de l'histoire. Le monde paradoxal des rêves semble passionner Bernard Werber, est-ce pour toucher un plus large public qu'il a écrit ce roman? comme un complément plus facile d'accès du précédent ?
    Il dénonce la dualité des esprits ultra-connectés, qui sont dans le visuel, le réel, perdus sans support électronique pour comprendre et réfléchir, des esprits sensibles, qui sont dans l'extra-sensoriel, l'instinct, la logique, l'écoute du monde et de soi-même. Il y a fort à parier que c'est notre instinct qui nous sauvera tous et que l'homme gagnerait à l'écouter plus souvent. Mais l'instinct n'est pas suffisant, il faut lui adjoindre la connaissance pour être vraiment efficace.

    Tous les amoureux des chats apprécieront de découvrir toute l'histoire des chats, la façon dont ils ont "conquis" le monde entier, pourquoi, quels étaient les enjeux de cette propagation. Ce sont les parties qui m'ont le plus plu dans ce roman.

    Dans ce livre Bernard Werber flirte avec les peurs actuelles de conflits mondiaux, de guerre, de destruction, d'attaques surprises ... il essaye de nous donner une vision de ce que pourraient être la ville de Paris en de telle circonstance. C'est une vision qui en vaut une autre, à chacun de se faire une opinion là-dessus. Mais peut-être est-ce une des raisons qui fait que je n'ai pas plus apprécié ma lecture : que ce livre joue et renforce cette peur latente qui petit à petit ronge notre société. C'est idée fait froid le dos et met fort mal à l'aise, je trouve.

    Vous l'aurez compris, ce livre n'a pas été un grand bonheur de lecture pour moi, je le regrette beaucoup car Bernard Werber est un auteur qui peut écrire des textes magnifiques et captivant. Mais je n'abandonnerais pas cet auteur pour autant, je vais juste considérer ce livre comme une erreur de parcours, la publication trop rapide d'un écrit non abouti, après quel auteur n'écrit que de bons livres qui plaisent à tout le monde ?!
Ce livre a su trouvé son public, et a été apprécié par des centaines de lecteurs, je ne peux donc que vous conseiller de le lire afin de vous forger votre propre opinion. N'hésitez pas à le partager avec moi dans les commentaires.


    Les humains ne pas comme nous [...]Ma mère  m'a toujours dit : "Méfie-toi des humains, ils sont imprévisibles".

    Être instruite me semble le plus grand des privilèges et je plains ceux qui vivent dans l'ignorance.

    Celui qui ne possède rien n'a rien à perdre. Je n'ai qu'une peur, c'est d'être possédé. Donc je me prive de tout et je survis sans dépendre de rien ni de personne.

    Finalement, il n'y a que nous, les femelles, qui osons avoir des émotions profondes et les exprimer sans pudeur. Je n'aimerais pas être un mâle, j'aurais l'impression d'être handicapée des sentiments.

    Soudain, je comprends que son accès à internet et la possibilité de tout voir et tout comprendre à travers son Troisième Œil électronique l'ont rendu sourd à ce sens naturel qu'est l'intuition.

    Ma vie n'a pas besoin d'être facile ne parfaite pour être merveilleuse. C'est juste ma manière de la percevoir qui lui donne du sens.

    - Il n'y a jamais eu de révolution aux effets bénéfiques ?
- Qui ont abouti ? Non. En général, après l'enthousiasme des débuts suit une phase de désordre, et enfin un dictateur totalitaire vient remettre de l'ordre et tout le monde est rassuré.


   Est-il possible que les humains aient détruit leur lieu de vie au nom d'un géant qu'ils n'ont jamais vu et qui serait censé les observer depuis le ciel ? Au nom de la méfiance contre les scientifiques ? Au nom de la jalousie ?

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