mercredi 26 avril 2017

Le Vent les a ôtés - Marcel Séguier

Le Vent les a ôtés, de Marcel Séguier

155 pages
Editions La Compagnie Littéraire
Année de parution : 2014


4ème de couverture :
    Le titre est emprunté au poème de Rutebeuf. Marcel Séguier est, pour le principal, romancier. Mais dans ces récits s’apparentant à des nouvelles, les héros sont bien réels, qui font pour la plupart partie de l’histoire littéraire. L’auteur y fait participer son lecteur à des moments significatifs par de petites anecdotes.
   On y fait des rencontres, toutes inédites car personnelles. Ce mot de « rencontres », il a tenu à ce qu’il paraisse en sous-titre de cet ouvrage inspiré par la fidélité, la gratitude, une amitié émue qu’a ravivé le souvenir. On est mis dans une confidence dont les échos murmurent encore dans l’esprit et le cœur du témoin. Mais une surprise attend sur la fin le lecteur. Voici qu’à côté des êtres prennent place et prennent leur part d’âme des « choses inanimées », selon le vœu du poète. C’est, se substituant au prestigieux escalier de marbre blanc qu’il gravit, celui « de service » que l’enfant empruntait avec sa maman femme de ménage. Près d’accéder au salon d’apparat où il sera reçu par le président du Sénat de la République, le vieil enfant marque une pause. En cet instant il sait très fort qu’il est le fils des Jacques, et, par-delà les générations, celui de Pierril l’aïeul qui se louait de ferme en ferme à la saison. Il peut continuer son ascension, « le joueur de flûte n’a pas trahi » ainsi que le chante Brassens.


    Dans ce court ouvrage, Marcel Séguier partage avec nous ces rencontres qui ont marqué sa vie, qui ont fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. C'est du moins comme cela qu'il nous présente les choses.
    Ces récits et anecdotes sont plus ou moins longues, mais toutes ont leur importance. Quelques mots échangés entre deux portes peuvent marquer un esprit aussi durablement que dix ans d'amitiés et de discussions passionnées.
    Il nous emmène de Montpellier en Israël, mais l'Autre est toujours au centre de son récit. L'important n'est pas le lieu, mais la rencontre, les mots échangés.

    Marcel Séguier en posant ses mots sur le papier, nous fait entrer dans son intimité, il ouvre son coeur, se laisse aller à la confidence. Chacun de ses mots résonnent comme un "merci". Il exprime sa profonde gratitude à chacun de ces hommes pour l'attention qu'ils lui ont porté, pour les conseils reçus, les sourires et l'amitié échangés.
     Cela me fait penser à l'exercice de bien-être en vogue ces derniers temps, qui consiste à écrire chaque soir ces gratitudes de la journée. Pour moi, c'est comme si arrivé à un certain point de sa vie, l'auteur avait eu besoin de rédiger ces gratitudes sur le papier, et pourquoi pas, de les partager avec ses lecteurs.

    Marcel Séguier écrit bien, mais son style est assez lourd, il demande une attention entière et complète. Mais n'est-ce pas le minimum à donner à un homme qui se livre de la sorte ?
    C'est un livre que j'ai lu à petite dose, afin de ne pas me lasser et d'en profiter pleinement. L'idéal pour moi étant d'en lire un chapitre ou deux en début de journée ; leur positivité faisant du bien. Ces rencontres ne laissent pas indifférents, Marcel Séguier nous amène à réfléchir, à nous poser des questions, je pense donc que c'est une lecture à éviter le soir avant de dormir, afin d'éviter de stimuler le cerveau au moment où l'on souhaite le calme et l'apaisement.

"Tu dois, tu te dois à " me disais-tu. A toi, l'ami, le camarade, le copain, je dois un grand merci que ces pages, vivant, fidèle souvenir, ont voulu exprimer.

Qu'est-ce que je peux faire ? D'après vous, qu'est-ce que je dois faire ?
Rien. Surtout rien !

Ainsi avait commencé notre dialogue, ce jour où je lui ai rendu visite quai de Béthune, son adresse dans l'île Saint-Louis, que je ne devais pas révéler.

Je remercie le forum Livraddict et les éditions La compagnie Littéraire pour la découverte de ce livre.

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