lundi 21 août 2017

En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

En attendant Bojangles, de Olivier Bourdeaut

159 pages
Editions Finitude
Parution : Janvier 2016

4ème de couverture :
    Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
   Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Melle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
    Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
    L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.


     Pour être honnête, la première fois que j'ai croisé ce livre et que j'en ai lu le résumé, je ne pensais pas qu'il ferait un tel bruit. La couverture, un brin désuète ne semblait pas promettre un chef d'oeuvre. Je me disais que je le lirais éventuellement plus tard. Et puis les mois ont passé, et ce livre, loin de tomber dans l'oubli, apparaissait partout sur la toile, dans les librairies, dans les magazines et les lecteurs étaient enchantés de leur lecture. Il ne m'en fallait pas plus, ma curiosité était à son paroxisme et j'ai décidé le lire dès qu'il croiserait ma route. Et grand bien m'en a pris ! Ma seule question, pourquoi ai-je attendu si longtemps ?

En attendant Bojangles est un roman poétique, drôle, profondément humain, comme il en existe peu. C'est un roman qui ne ressemble à aucun autre, à la fois de par son histoire et par son écriture.

    Dans ce livre, nous suivons la vie d'une famille pas comme les autres, qui vit chaque seconde à fond, sans se préoccuper du quand dira-t-on. La mère est une grande fantaisiste pleine de joie de vivre, qui entraine son mari et son fils dans une fête perpétuelle. Avec elle, tout prend une saveur différente, rien n'est banal ou ennuyeux. Elle invente le monde et c'est ce qui fait tout son charme. C'est d'ailleurs ce qui a séduit son mari dès leur première rencontre. Dès les premières pages on a envie de les suivre, envie de partager leur existence, d'offrir de la légèreté et de la fantaisie à notre vie. Tout parait si facile avec eux.
    Mais la vie peut-elle n'être que fantaisie ? Peut-on vivre sans se préoccuper de ce qui se passe autour de nous ? Que cache tout ceci ?

    Olivier Bourdeaut a choisi de donner la parole à ce petit garçon, émerveillé par la vie qu'il vit, mais qui semble grandir plus vite qu'il ne devrait. Il savoure chaque instant, comme s'il savait que derrière tout cela se cachait quelque chose de dévastateur qui le dépasse, mais qui finira par tout emporter sur son passage.
     J'ai aimé que ce petit garçon donne à son tour la parole à son père, à travers les pages du journal intime de celui-ci. Grâce à cela, le récit devient plus léger, on découvre un homme amoureux fou de sa femme, qui n'a qu'une envie : les rendre heureux elle et leur enfant.
    Mais au travers des pages de ce journal, il laisse entrevoir quelque chose, mais sans jamais poser les mots dessus. Quelque chose qui interpelle si doucement le lecteur qu'il n'en prend conscience que quand tombent les masques, lorsqu'il est finalement déjà trop tard pour comprendre. Mais ça ne fait rien, la magie a déjà fait son œuvre et rien ne saurait la ternir, que ce soit pour le lecteur ou pour cette famille. Père et fils se serreront les coudes et décideront coûte que coûte que la vie doit rester cette fête qu'ils ont toujours connue, et ce malgré les difficultés, même en sachant que rien n'est éternel.

    J'ai aimé la plume d'Olivier Bourdeaut à la fois légère et incisive. Il sait mêler humour et poésie à chaque instant, rendant ce livre léger comme un jour de fête. C'est un roman qui se dévore ; dans lequel il est bon de s'abandonner totalement.
    Ma plus grande déception est de ne pas avoir pu le lire d'une traite. Lu en une seule fois, il doit vous emporter, vous enrober, vous coller à peau et vous emporter dans un tourbillon de joie.
  
     Je ne comprends pas toujours l'engouement général pour tel ou tel ouvrage, mais je l'ai compris pour celui-ci. Ce roman avait tout pour plaire. C'est une histoire inédite servie par une plume superbe, qui a tout pour séduire son lecteur. C'est un roman que l'on prend plaisir à lire ; et si ce n'est pas encore fait, je vous invite du fond du cœur à le lire, vous ne sauriez être déçu.

    - Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n'a certainement plus toute sa tête. Alors, si un jour tu croises un cycliste végétarien, un conseil mon bonhomme, pousse-le très fort pour gagner du temps et cours très vite et très longtemps !

   - Si l'enquête piétine à Paris, ils ne sont pas près d'arriver ici ! C'est déjà long en voiture ou en avion, alors en piétinant ça peut prendre très, très longtemps.

    Ils volaient mes parents, ils volaient l'un autour de l’autre, ils volaient les pieds sur terre et la tête en l'air, ils volaient vraiment, ils atterrissaient tout doucement puis redécollaient comme des tourbillons impatients et recommençaient à voler avec passion dans une folie de mouvements incandescents. Jamais je ne les avais vus danser comme ça, ça ressemblait à une première danse, à une dernière aussi. C'était une prière de mouvements, c'était le début et la fin en même temps. Ils dansaient à en perdre le souffle, tandis que moi je retenais le mien pour ne rien rater, ne rien oublier et me souvenir de tous ces gestes fous. Ils avaient mis toute leur vie dans cette danse [...]

2 commentaires:

  1. Contrairement à la grande majorité, je n'ai pas été emportée par ce livre, j'ai trouvé qu'il s'essoufflait très vite et que trop c'est trop. Parfois, on n'est pas en phase avec un roman, ou ce n'est pas le bon moment pour soi de le lire. Tant mieux si toi, tu as aimé !

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  2. Je fais partie des rares personnes qui n'ont pas accroché. L'insolite, la folie sont très à la mode mais si le début m'a plu la suite tourne vite court, je trouve. Tant mieux si toi tu as aimé.

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