mardi 19 septembre 2017

Megumi et le Fantôme - Eric Senabre

Megumi et le Fantôme, de Eric Senabre

224 pages
Editions Didier Jeunesse
Parution : 6 septembre 2017


Présentation de l'éditeur :
    Megumi n’a peur de rien. Surtout pas d’un fantôme irlandais qui hante la maison de ses ancêtres ! Saura-t-elle lever la malédiction qui pèse sur lui ? Une histoire pleine de rebondissements où l’on croise Yokaï et robots dans le Japon des années 80.





    Ce livre je l'ai littéralement dévoré ! C'est bien simple : je me suis calée avec sur mon canapé un mercredi en début d'après-midi et ne me suis relevée qu'une fois la dernière page tournée. Je me suis complètement laissée happer par l'écriture de l'auteur et par son imagination. A travers ce roman, le lecteur voyage loin, très loin, au pays de l'enfance.

    Ce roman c'est l'histoire d'une petite-fille, Megumi, qui vient passer quelques jours de vacances à Dublin où elle apprend qu'elle a un ancêtre Irlandais. Il ne lui en fallait pas plus pour la faire rêver et partir à la recherche du passé. C'est ainsi qu'elle rencontre un fantôme pas comme les autres, ou est-ce Megumi qui n'est pas une petite fille comme les autres ? Allez savoir. Toujours est-il que ces deux-là ont beaucoup de choses à se dire et un grand mystère à lever. 
    Ils vont entraîner le lecteur avec eux d'Irlande au Japon dans une folle histoire pleine de joie et d'amitié.

   Il est amusant d'avoir rassemblé dans ce roman deux pays où la tradition donne une grande place aux fantômes et aux défunts, chacune d'une façon différente. Cela ferait presque regretter le lecteur, que la tradition française ne leur laisse aucune place. Le jeune lecteur est porté par ces mythes et ses légendes et à travers elles, découvre deux cultures à la fois si différentes et si proches.

    Une autre chose que j'ai aimé dans ce roman : il se passe en 1985. Non pas parce que c'est mon année de naissance, quoi que... ; mais parce que cela plonge le récit dans une époque où la technologie n'était pas omniprésente et où internet ne dirigeait pas le monde. Sans cet accès à la vaste base de données du web, Megumi et son nouvel ami devront trouver d'autres façons de découvrir les pièces manquantes de leur histoire ; ce qui ne manquera pas d'amener son lot de situations aussi cocasses qu'amusantes.
   J'aime quand dans les romans jeunesse l'histoire repose sur une vie plus réelle, sans écrans ni internet ; elle va ainsi pouvoir éveiller davantage le lecteur à tout ce qu'il est possible de faire dans le monde réel, avec les moyens qui l'entourent où finalement tout devient possible avec un peu d'imagination et d'astuces.
    Et si on creuse un peu plus dans le texte, c'est un roman qui parle de la gestion de ses peurs, de sa façon d'être au rationnel ; mais aussi des limites que l'on se pose à soi-même, de ces barrières mentales que l'on se met, parfois inconsciemment et qui nous emprisonnent. C'est un livre d'une belle profondeur, qui peut permettre au jeune lecteur à lâcher prise, à se pardonner ses erreurs et à continuer d'avancer la tête haute avec le sourire.

    Autre point appréciable, c'est que bien que destiné à la jeunesse, ce roman ne tombe pas dans le simplisme. Eric Senabre a fait le choix d'un vocabulaire riche et varié. Il n'hésite pas à utiliser la ponctuation : tirets notamment pour ponctuer son récit, et même à glisser des phrases en japonais et en anglais dans ses dialogues pour titiller l'esprit du lecteur. A mes yeux c'est une chose importante, de ne pas vouloir faire trop simple sous prétexte qu'il s'agit d'un public jeune.

    C'est un super roman sur l'amitié, le partage, la tolérance, l'enfance et le rêve, qui saura charmer aussi bien les grands que les petits. C'est un livre dans lequel on se plonge avec délice, une parenthèse merveilleuse dans ce monde sur-connecté. C'est un livre que je conseille à tous ; à offrir et à s'offrir. Un livre à lire à nos enfants et nos petits-enfants, pour les inciter à rêver encore et encore, et à ne pas grandir trop vite.

    - Soyez prudentes, quand même. En Irlande, les fantômes, on vit avec. Mais ce n'est pas pour autant qu'on ne s'en méfie pas.
- On vit avec au Japon aussi, répondit Megumi. Nous, on les appelle les yôkai.
- Alors, on ne doit pas être si différents... Bonne promenade.

    Et puis, elle sentit monter en elle un drôle de sentiment. Pourquoi cette créature lui voudrait-elle forcement du mal ? C'est vrai, c'était un être terrifiant. Mais après tout, un fantôme, ce n'est jamais que l'esprit de quelqu'un qui a vécu parmi les hommes. Pourquoi s'en méfier, au fond ? Et puis, s'il avait voulu lui faire du mal, il ne perdrait pas tout ce temps.

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