mardi 16 janvier 2018

Le joueur d'échec - Stefan Zweig

Le joueur d'échec, de Stefan Zweig

95 pages
Editions Le Livre de Poche
Traduction de Delachaux et Niestle
Année parution originale : 1941

4ème de couverture :
     Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
    Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.   
    Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, " pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ".



    Je n'avais jamais lu Zweig, pourtant ce n'est pas faute d'entendre partout des éloges sur ces oeuvres. Du coup lorsque celle-ci m'est passé sous le nez, je me suis dépêchée de la lire, et quel grand bien m'en a pris ! Je me suis octroyée quelques heures un dimanche matin rien que pour me plonger dans ce court texte. Il fait vraiment parti de ces textes qu'il faut lire d'une traite si l'on veut en saisir toute la saveur, selon moi.

    Dans ce court roman, nous découvrons d'abord Czentovic, un jeune homme pauvre de la campagne, recueilli par le curé du village. Pauvre ère, il ne semblait pas briller par son intelligence, jusqu'au jour où elle semble se manifester devant un échiquier. Ce jeune garçon pour qui les mots et la lecture était une torture se révèle un fantastique stratège capable d'anticiper plusieurs coups d'avance. C'est ainsi, complètement par hasard que débutera sa carrière.
     Puis le narrateur fait la rencontre d'un inconnu, qui éblouira tout le monde en battant Czentovic sur son propre terrain : les échecs.
     Mais cette prouesse n'est pas sans explications, et une explication qui donnera froid dans le dos du lecteur et qui poussera cet inconnu à ne pas récidiver sa prouesse, faute d'y laisser la raison.

    A travers ce court texte, Zweig explore l'incroyable machine qu'est le cerveau humain. Il nous offre deux exemples incroyables et a eu l'idée sublime de les rassembler sur un même terrain : le damier des échecs.
     Tout en faisant une histoire prenante et palpitante, il en profite pour dénoncer certaines méthodes vraiment inhumaines de torture mentale des nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, et explore un des mécanisme de défense qu'a pu trouver le cerveau humain.
    Mais comme tout mécanisme de défense, il ne saurait être bon d'en prolonger l'utilisation, et en cela il met le lecteur en garde. Certains dons peuvent se développer parce que la survie en dépend, mais il est bon de les laisser aller une fois le danger passer. 

    J'ai été captivée par cette histoire qui se laisse littéralement dévorer, et je vous conseille vraiment de lui accorder deux heures pour la découvrir. Vous ne sauriez être déçu ! 



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