
251 pages
Éditions Pocket
Première parution : 1975
4ème de couverture :
Elle a dit au revoir à ses poules, rangé ses affaires dans son baluchon, fermé les volets de sa maison. Prête pour l'ultime aventure, à vingt kilomètres de là...
" Le Doux Repos ", un nom qui promet tant : activités ludiques, repas à heures fixes, nouveaux compagnons et service impeccable ! Pour Mathilde, qui a toujours vécu au fil des saisons – " nom de gueux ! " –, cohabiter avec les angoisses et les lubies de Lulu, Mauricette et autres édentés relève d'une expérience stupéfiante et drolatique ! Car pour Mathilde, digne et bonhomme, si l'âge est bien là, la vie frémit, toujours...
Mathilde a toujours vécu au Peyroux,
sa vieille ferme. Malgré son grand âge , elle s'occupe encore de
ses volailles, lapins et chèvres. Mais l'âge la rattrape et un
malaise a raison d'elle. Son médecin lui conseille de quitter sa si
chère maison pour rejoindre « Le Doux Repos », une
maison de retraite de sa région. Mathilde est réticente, et
repousse jusqu'au dernier moment ce départ qui l'inquiète. Comment
peut-on quitter une vie entière d'habitudes, de souvenirs et de
solitude, pour rejoindre un lieu inconnu où toutes ses possessions
devront tenir dans une une armoire et où la vie est en communauté
est reine ?
Son médecin est de ceux qui connaissent la campagne, les anciens et leurs habitudes, et s'il l'encourage à quitter son si cher Peyroux, c'est parce qu'il sait que si elle y reste seule elle ne passera pas l'hiver.
Son médecin est de ceux qui connaissent la campagne, les anciens et leurs habitudes, et s'il l'encourage à quitter son si cher Peyroux, c'est parce qu'il sait que si elle y reste seule elle ne passera pas l'hiver.
Mathilde fait partie de cette
génération où les guerres ont ravagé les familles, laissant peu
de survivants. Et l'expansion économique a dispersé le reste. Il
n'y a plus personne autour d'elle pour l'aider, si ce n'est de temps
à autre le facteur, le médecin ou un voisin. Trop peu de monde, et
pas suffisamment proche pour leur donner la responsabilité de sa
vie.
Il y a bien ce neveu, vu quelque fois... peut-être y aurait-il un espoir de ce côté-là ? Mais si au siècle précédent il était un devoir de se rendre auprès d'une vieille tante, il n'en est plus de même aujourd'hui. Mathilde est seule, et elle le sait ; c'est ce triste constat qui lui fait faire sa valise pour rejoindre le Le Doux Repos.
Il y a bien ce neveu, vu quelque fois... peut-être y aurait-il un espoir de ce côté-là ? Mais si au siècle précédent il était un devoir de se rendre auprès d'une vieille tante, il n'en est plus de même aujourd'hui. Mathilde est seule, et elle le sait ; c'est ce triste constat qui lui fait faire sa valise pour rejoindre le Le Doux Repos.
A cette époque point de résidence
troisième âge, où les personnes âgées encore valides comme
Mathilde peuvent conserver intimité et autonomie. Le Doux Repos est
une vaste maison de retraite où chaque dortoir a été, tant bien que
mal, séparé par de fines cloisons pour donner l'illusion de petites
chambres douillettes. Ici point d'intimité, de silence, de lieu de solitude et si peu d'activités. Nous n'en sommes qu'aux prémices du
concept de la maison de retraite : à cette époque où les jeunes
générations ne peuvent plus prendre chez eux leurs
aïeux, il faut alors trouver des solutions rapides. Chacun
essaye d'y faire de son mieux, que ce soit le personnel avec ses
faibles moyens ou les pensionnaires pour s'y trouver une place et un
semblant d’existence.
C'est ce lieu étrange que va découvrir
Mathilde. D'abord déroutée, elle essaye de comprendre ceux qui
l'entourent : ces personnalités si atypiques, ces éclopés de
la vie, ces rescapés.
Lorsqu'on lit ce roman on est frappé
par le contraste du lieu décrit et la légèreté que lui
apportent les résidents. Mais soyons honnêtes : aucun d'entre
nous n'aimerait y vivre.
Dans les romans, nous poussons régulièrement la porte d'écoles ou de pensionnats, rarement celles des maisons de retraites... est-ce par peur de ce qui nous attend ? Faisons-nous l'autruche pour ne pas prendre conscience de la fin de vie que nous « offrons » à nos parents ?
Dans les romans, nous poussons régulièrement la porte d'écoles ou de pensionnats, rarement celles des maisons de retraites... est-ce par peur de ce qui nous attend ? Faisons-nous l'autruche pour ne pas prendre conscience de la fin de vie que nous « offrons » à nos parents ?
J'ai aimé la fraîcheur de sa
narration : Anglade a ce talent de nous emmener comme un ami
dans ses livres. Ils sont toujours accessibles à tous et savent
toucher le lecteur.
Mathilde est une vieille dame fort
sympathique, de celle que beaucoup aimerait avoir pour grand-mère,
dont vous apprécierez de partager la vie pendant quelques heures. A
lire avec une grande tasse de tilleul évidemment.
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