mercredi 3 septembre 2014

Electre - Jean Giraudoux

Electre, de Jean Giraudoux

288 pages (pièce + dossier)
Editions Petits Classiques Larousse
Année de parution : 2008

4ème de couverture :
 Puisant aux sources de la mythologie antique, avec en miroir la situation de l'Europe en 1937, Jean Giraudoux donne au personnage d'Electre une force dramatique incomparable. Pour venger le meurtre de son père Agamemnon, Electre arme le bras de son frère Oreste et va préférer le saccage de sa ville au sursis réclamé par Egisthe. Entre l'ordre et la justice, elle choisira la justice. Sur les cendres d'Argos, le jour se lève : "Cela s'appelle l'aurore", dit le mendiant, prophète sublime et dérisoire.



    Il est temps d'avancer un peu dans le baby challenge théâtre. J'ai commencé par ce titre-ci, non pas parce qu'il me tentait plus que les autres, mais parce que la couverture était bleu ciel et comptait pour le challenge Un peu d'océan sur mon roman. Comme quoi le choix des lectures parfois ...

    Je ne saurais dire si j'ai déjà lu des pièces de Giraudoux, je suis tentée de dire que oui ayant suivi un cursus Théâtre au lycée, mais si c'est le cas, il ne m'en reste aucuns souvenirs.  Electre n'est pas la pièce la plus célèbre de cet auteur, on connait davantage La guerre de Troie n'aura pas lieu. Titre qui figure également sur la liste du challenge, mais qui n'était pas disponible dans ma bibliothèque quand je m'y suis rendue.

    Afin de mieux comprendre l'oeuvre, je me suis plongée dans le dossier précédent la pièce. On y apprend beaucoup de choses sur Giraudoux, sa vie et le contexte historique dans lequel il a vécu. Des parallèles sont également fait entre son Electre et celles des autres auteurs. Mais au final, si j'avais attaqué directement la pièce, ça aurait été tout pareil, peut-être même l'aurais-je mieux appréciée.
    Je n'ai pas contre que survolé le dossier post-pièce. Je n'avais pas envie de rentrer plus dans les détails, ni dans les interprétations d'universitaire sur ce texte. Le premier dossier donnait des clefs pour comprendre l'oeuvre ce qui m'a paru suffisant pour moi, l'apprécier. Aller trop loin, ne m'aurait rien apporté de plus, et au vu des thématiques développées, je me serais peut-être un peu sentie "formatée". Pour moi le théâtre doit d'abord jouer sur sa sensibilité propre, et faire écho en nous.

    Jean Giraudoux, dans cette pièce, ne révolutionne pas le mythe d'Electre. Nous avons bien à faire là avec une jeune femme qui pleure la mort de son père depuis des années et l'exil de son frère, et qui attend le retour de ce dernier pour venger le premier.

    Pour tout vous dire je n'aime pas beaucoup ce personnage d'Electre, que je trouve dure et chouineuse à la fois, sans passer à l'action. Elle pourrait venger son père elle-même, mais non, elle attend le retour d'un frère qu'elle ne reconnait qu'à son prénom. Elle est centrée sur sa vengeance, ne voyant pas la ville menacée par les troupes ennemies. Elle n'est plus rationnelle dans sa folie.
    Heureusement Giraudoux, entoure Electre de personnages "vivants" et "humains", comme ce pauvre jardinier, qui devait épouser Electre, sans vraiment savoir à quoi il s'engage et qui rentre seul chez lui le soir de ses noces.
    Il y a aussi le mendiant, personnage acerbe et piquant, qui observe tout, qui ironise. Il s'incruste avec culot dans les conversations des hauts placés de la cité. Il est omniprésent. Si ce personnage était absent, la pièce serait d'un ennui mortel.
    Et puis il y a Agathe et ses envies de liberté, qui représente toutes les femmes à la fois. La Reine fera écho à ses propos vindicatifs. Face à ses femmes, les hommes n'ont qu'à bien se tenir. Et si l'on en croit Electre, ils ne sont que des jouets dans les mains des femmes, nécessaires que pour assouvir leurs desseins.

    Si le fond de l'histoire est profondément dramatique, Jean Giraudoux en fait une pièce légère, presque comique par certains aspects : ce mendiant impertinent en est l'exemple le plus parlant.
    L'écriture de la pièce est agréable, et sa lecture aisée.

    J'ai beaucoup aimé le Lamento du Jardinier, entre les deux actes, et particulièrement le passage avec le chien. Les paroles du jardinier sont tristes et drôles à la fois. Tantôt desespérée, tantôt de la plus grand ironie. C'est le personnage qui m'a le plus touchée.

    Je serais curieuse de voir cette pièce sur les planches et voir ce qu'elle peut donner jouée. Car à la lecture, elle ne m'a pas plus transportée que cela.



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Livre lu dans le cadre des challenges : (cliquez sur les images pour voir les challenges) 


http://www.lalecturienne.com/2014/06/un-peu-docean-sur-mon-roman-challenge.html*http://www.lalecturienne.com/2014/07/suivez-le-guide-challenge.html*http://www.lalecturienne.com/2014/01/challenge-allege-ta-pal.html


http://www.lalecturienne.com/2014/01/challenge-des-100-lectures-2014.html*http://www.lalecturienne.com/2014/07/challenge-xxeme-siecle.html







1 commentaire:

  1. Je participe à ce baby challenge aussi et Electre est une des pièces que je veux absolument lire ; ta chronique attise ma curiosité et me donne envie de m'y mettre et de découvrir ça moi-même :)

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