lundi 30 septembre 2013

Bilan du mois - Septembre 2013

      Déjà le 30 septembre, je n'ai pas vu passer le mois, mais une chose est sûre c'est qu'il a été riche en lectures et découvertes.
     Je me suis fait plaisir en dévorant partenariats et livres empruntés à la bibliothèque. Ok, ce n'est pas ce mois-ci que ma PAL aura diminué ... elle aurait même tendance à enfler car quelques ouvrages sont venus encore venus l'enrichir... Mais on va dire que je suis prudente, je fais des provisions pour quand il y aura 1 mètre de neige dans les rues et que je ne pourrais plus traverser la place pour aller à la bibliothèque, et qu'il n'y aura plus d'internet parce que les lignes auront gelé et que je pourrais plus charger d'ebook ... on va dire ça ... Note pour plus tard : penser à faire aussi des stocks de nourriture ...

      Bon et ce bilan alors ? 6 livres électroniques et 6 livres papiers : bel équilibre !
     5 partenariats et 7 livres découvertes

    Ce que ça donne en images ?

      


1 - L'évangile selon l'athée, de Julie Bouchonville
2 - La voix du printemps, de Jean-Christophe Chaumette
3 - Accords imparfaits, de Rose Darcy



4 - Comment je suis devenu stupide, de Martin Page
5 - Éphémères et diluviennes, de Raphaël Nomézine
6 - Ne t'inquiète pas pour moi, de Alice Kuipers



 7 - Le crabe sur la banquette arrière, de Elisabeth Gille
8 - Une ancienne retraite, de Gortan Narog
9 - Passion simple, de Annie Ernaux


 
10 - Monde sans oiseaux, de Karin Serres
11 - La conjuration, de Philippe Vasset
12 - Karine, de Gilles Milo-Vacéri



    Donc je dirais que ce mois livresque fut plus qu'excellent ! J'espère que le prochain le sera tout autant. Au programme : partenariats de différents styles, lectures perso , encore un peu de rentrée littéraire, et toujours le plaisir de lire !

Bonne lecture !




dimanche 29 septembre 2013

Karine - Gilles Milo-Vacéri

Karine, de Gilles Milo-Vacéri

118 pages
VFB éditions
Parution : 2 septembre 2013
Livre électronique


Présentation de l'éditeur :
" Deux âmes se sont croisées, autrefois, dans ce beau pays qui a l’Amour vrai pour souverain et l’Espoir comme bannière. Puis la vie et le destin s’en mêlèrent, semant les épreuves et les passés de chacun comme autant d’écueils sur une route déjà difficile.
Promesses d’avenir balayées par les vents et rapidement, l’océan a engendré un désert où lui seul marchait, cherchant la main qu’il avait promis de ne jamais lâcher. Elle l’avait écrit sur le sable, lui sur le marbre. Elle a disparu. Il est resté. Le Destin l’avait voulu ainsi.
Puis, pour lui, vint le temps de la descente aux enfers, cet escalier sans fin d’où l’on ne remonte que rarement et jamais indemne. Ce puits dantesque où l’on entend que le cri des âmes déchirées condamnées à l’errance. Cet abîme de souffrance qui éteint les regards, dilue les sanglots à l’encre noire de l’oubli et déchiquette les rêveurs en tas de sordides réalités.
Un dernier hurlement, silencieux et éperdu de solitude, car elle ne l’entendait plus.
Puis le néant absurde qui, vide de tout, enfante les plus effroyables des cicatrices, celles qui ne se referment jamais et sont invisibles pour autrui. Celles qui poussent le poète à prendre plume pour témoigner d’une vérité aujourd’hui disparue.
Et enfin, gisent sur ces pages quelques larmes brûlantes pour ponctuation des soupirs et une douleur muette en guise de signature...  "


      J'ai reçu ce livre en partenariat avec VFB éditions, grâce au forum Have a break, have a book, et je les en remercie.
     Au final je lis assez peu de poésie. Peut-être à cause que cette impression que pour l'apprécier à sa juste valeur il faudrait des conditions particulières de lecture et de concentration... idée un peu saugrenue, j'en conviens. Mais lorsque ce livre a été proposé en partenariat je me suis dit que c'était une bonne occasion de m'y mettre.
     Le recueil a été construit de façon a être lu d'une seule traite, les poèmes suivant la chronologie des sentiments de leur auteur. Gilles Milo-Vacéri nous raconte ici son amour pour une femme, Karine, sa tristesse lors de leur rupture, et la détresse qui en a découlé. Les poèmes s'étalent dans le temps, les premiers sont immédiats suite à la rupture, les derniers se positionnent plus d'un an après celle-ci. Les dates souvenirs viennent ponctuer la chronologie.
     C'est l'amour total et inconditionnel d'un homme pour une femme qui transpire à travers ces textes, cet amour dont toutes les femmes rêvent. Celui que rien ne peut altérer même pas l'éloignement. Celui qui demeure malgré tout au coeur de l'homme, qui persiste et s'y installe. Celui qui rend cette femme Unique. Cet amour qui est à la fois souffrance et bonheur. Que rien ne semble pouvoir effacer, ni la colère ni le temps. 
     J'ai lu ce recueil à la manière d'un roman, comme si chaque poème était un court chapitre de l'histoire. Et j'ai été étonnée de ma fluidité de lecture. J'ai quelquefois utilisé l'oralité afin de mieux me concentrer et donner plus d'envergure aux poèmes.
     La tristesse et les idées sombres demeurent maitresses en ce recueil, mais comment pourrait-il en être autrement au regard du sujet ? Cette lecture demande un certain état esprit et surtout une certaine maturité pour apprécier au mieux les textes.
     Mieux que de longs discours je vous laisse sur quelques strophes de l'auteur, qui sauront mieux que mes mots vous charmer :

"Ne cherchez plus votre âme soeur, c'est inutile
Ce se sera une grande joie ou une grande détresse,
Selon que vous la trouviez en votre vie subtile,
Ou qu'à jamais elle erre au loin des tristesses.
Et si par bonheur, vous l'avez déjà en vos bras,
Soyez conscients de votre chance et dites-le lui,
Protégez-la au dernier souffle, jusqu'au trépas,
Veillez ! Car elle est l'étoile née de votre nuit."

"La journée trépassera sans un bruit,
Nul n'en saura de sa vraie détresse,
Et de son âme où tout s'est enfui;
Il reste ce regard lourd de tristesse."

"Et si j'erre entre être et avoir, n'ayant pas mérité
Encore, de ressentir ce bonheur bien immense.
Mais si d'aventure vous aviez doute du choix,
Préférez vite le verbe aimer à l'être ou l'avoir,
Car le verbe pleurer se conjugue trop de fois,
Au présent trop parfait des futurs sans espoir.
Même si votre façon d'aimer est à l'imparfait, 
Même si vous ne savez être n'ayant jamais été,
Peu importe, que vous soyez très beau ou laid,
Ici la seule chose qui demeure une réalité, soyez !"

samedi 28 septembre 2013

La conjuration - Philippe Vasset

La conjuration, de Philippe Vasset

207 pages
Editions Fayard
Parution : Août 2013

4ème de couverture :
"J'ai créé une secte. C'était, au départ, une entreprise purement commerciale. Jusqu'à ce que j'y prenne goût: fonder une religion est la dernière oeuvre possible."

 Je lis rarement des livres dès leur sortie... mais je n'ai pas pu résister lorsque la bibliothécaire m'a montré le présentoir en disant : on a là les sorties littéraires de la rentrée. Du coup j'étais obligée d'y jeter un oeil.




      Le sujet m'a quelque peu interpellée, je me suis dit pourquoi pas... sans trop y croire, me demandant bien ce que l'auteur (que je ne connaissais pas) pouvait nous réserver. Et bien, je n'ai pas été déçue du tout, au contraire, j'ai pris un réel grand plaisir à cette lecture, la faisant même durer pour encore pouvoir la savourer.
      Le narrateur est anonyme, nous savons seulement que c'est un homme, d'une quarantaine d'année environ (supposition personnelle quant à son âge). C'est un grand rêveur, un homme totalement en marge de la société, son activité principale consistant à parcourir la capitale d'un point à un autre chaque jour pour en découvrir tous les coins et recoins non occupés. Il explore tous les endroits abandonnés et déserts, toutes les constructions laissées à l'abandon. Il a commencé son exploration du Paris en marge il y a un certains nombres d'années, vivant de-ci de-là au fil de ses découvertes, sdf volontaire, il vit au rythme des vides de la ville. Mais au cours de ces dernières années son territoire a rétréci de plus en plus, la ré-urbanisation grignote petit à petit tous ses repères sauvages. Il se tourne alors vers d'autres lieux, il change de méthode, il cherche dans l'urbain ses failles. Jusqu'à ce qu'il rencontre André.
      André, c'est un écrivain de thriller finit, qui veut gagner de l'argent vite et bien, et pour cela il a une idée : créer une secte. Mais il envisage cette dernière non pas comme un moyen de faire passer ses idées, car des idées il n'en a pas, il voit juste l'aspect rentable de la chose. Il va engager notre narrateur afin que celui-ci lui trouve des lieux de cultes et des idées de cérémonie. Ce dernier va donc continuer de parcourir la ville mais en ayant un autre but.
      J'ai beaucoup aimé suivre ce personnage dans sa déambulation folle, comme si chaque minute était comptée et qu'il faille tout explorer, pour ensuite rester des heures assis, à contempler des silhouettes derrière leurs fenêtres allumées.
     Le narrateur se fond dans la masse urbaine, il en fait son territoire, son lieu de vie, son aire de jeu, toujours en recherche, jamais lassé, il avance. Les idées ne lui manquent pas, mais une idée profonde et sous-jacente persiste : se fondre dans la masse, disparaitre, devenir une ombre.
      Il rencontrera une autre ombre sur sa route, qui acceptera de lui livrer ses secrets, lui ouvrant ainsi d'autres portes et d'autres horizons. Mais qui de l'ombre qui observe ou de l'être observé et plongé dans la vie urbaine est le plus vivant ?
      L'auteur nous apprend à porter un autre regard sur notre environnement. La ville apparait différente selon ce que l'on recherche et selon le regard que l'on projette sur elle.
      Nous avons tous parfois envie de disparaître, l'envie de frôler le monde sans qu'il puisse nous atteindre, devenir anonyme pour tous, ne plus compter pour personne et juste pouvoir observer sans chercher à analyser ou intervenir. Cette idée nous semble être clef de liberté et de pouvoir... est-ce le cas ? L'auteur explore ici cette piste et je vous invite à lire ce livre, à parcourir ses pages et la capitale à la suite de cet homme marginal et poétique ...

      "Vivant sur chacun de ces lieux des vies parallèles et rêvées, je ne supportais pas que l'on comble les vides qu'ils formaient sur les cartes. Mais le mouvement de l'expansion urbaine allait dans un sens strictement opposé à mon désir et, sous l'inflation des projets immobiliers, mes repaires disparaissaient les uns après les autres." 

      " Le spectre qu'offrent nos semblables ne cesse de nous fasciner : les gestes absents, leurs regards vides, et ces trajets qu'ils enchainent chaque jour, toujours les mêmes, comme des spectres aimantés par les lieux de leurs forfaits. A mesure que nous perdons consistance, c'est le reste de l'humanité qui devient fantomatique."

vendredi 27 septembre 2013

Les eaux minérales - Pascale d'Erm

Les eaux minérales, de Pascale d'Erm

95 pages
Editions du Rouergue

Parution : 2003

4ème de couverture :
"Les Français consomment de plus en plus d'eaux minérales. Dans une offre foisonnante (la France compte plus de 800 sources), comment choisir l'eau qui correspond le mieux à votre âge, votre mode de vie, vos besoins et vos goûts ? Quelles sont les différences entre une eau de source et une eau minérale naturelle ?... De nombreuses questions auxquelles ce livre apporte une réponse.
Il vous apprendra aussi à décrypter les étiquettes et à comparer les apports en minéraux des différentes eaux. Une sélection des grandes eaux minérales, des confidences de chefs étoilés et des anecdotes étonnantes sur l'histoire et l'avenir des eaux minérales complètent enfin cet ouvrage très documenté."



      J'avais glissé ce petit ouvrage dans ma commande chez Gibert Joseph, prise de curiosité sur le sujet. Il vous faut avant tout savoir, que je suis une grande buveuse d'eau. Certes je n'achète pas toujours de l'eau en bouteille : c'est un peu lourd à porter pour la faible femme que je suis ... oui c'est une excuse un peu bidon... mais j'assume. L'autre raison est surtout que l'eau en bouteille a un coût certain, et que parfois le budget ne le permet pas et je me contente d'eau du robinet.
       Ma question a alors été de savoir exactement ce que sont ces eaux en bouteille que l'on nous vend sous l’appellation Eaux Minérales.
       Dans ce petit ouvrage, vraiment bien présenté et illustré, Pascale d'Erm nous explique la base : une eau ne peut être certifiée minérale que si sa composition reste strictement la même au fil des analyses et du temps ... toutes les eaux ne peuvent donc pas être minérales ... mais certaines eaux ne sont considérées qu'eau de source simplement parce que faire les analyses ne sont pas faites ou seraient trop onéreuses ... Donc pour résumer lorsque vous achetez une eau minérale, vous êtes sûrs, bouteille après bouteille, de boire exactement la même eau avec la même teneur en minéraux.
      Et cette teneur en minéraux si stable c'est ce qui fait que ces eaux ont si longtemps été prisées pour les cures ... même si à l'époque on ne pouvait faire les analyses de maintenant.
        Dans ce petit ouvrage, Pascale d'Erm, retrace rapidement les grandes eaux minérales et thermales, nous explique l'importance des minéraux pour le corps et quelles sont les compositions de quelques grandes eaux minérales connues et reconnues.
        Elle nous emmène ensuite rapidement sur le terrain marketing, car il faut bien reconnaître que si ces eaux ont une telle notoriété et sont si diffusées à travers le territoire (ce qui n'est pas le cas des eaux de sources, qui ne sont en général diffusées que localement), c'est grâce à la publicité qui les a portées depuis leurs premières bouteilles. Quelques jolies affiches publicitaires d'époques sont reproduites dans le livre, ce qui est très agréable.
       J'ai vraiment apprécié la lecture de ce petit ouvrage, et je le conseille à tous les curieux !

lundi 23 septembre 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [10]



"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :


1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Une semaine riche en lectures ! Pas moins de 4 romans de lus et une longue nouvelle.


 - Le crabe sur la banquette arrière, de Elisabeth Gille
-  Passion simple, de Annie Ernaux






- Une ancienne retraite, de Gortan Narog
- Monde sans oiseaux, de Karin Serres


 (Les chroniques de ces ouvrages arriveront dans la semaine)

 Ce que je suis en train de lire :


Comme la bibliothèque où je suis allée, avait quelques ouvrages issus de la rentrée littéraire, je me suis laissée tenter ...



- La conjuration, de Philippes Vasset
 
 Mes prochaines lectures :

Plein de choses me tentent ... je verrai ...

Et vous que lisez-vous ?

samedi 21 septembre 2013

Concerto à la mémoire d'un ange - Eric-Emmanuel Schmitt

Concerto à la mémoire d'un ange, de Eric-Emmanuel Schmitt

216 pages
Editions Albin Michel, le Livre de Poche
Parution : 2010

4ème de couverture :
"Quel rapport entre une femme qui empoisonne ses maris successifs et un président de la République amoureux ? Quel lien entre un simple marin honnête et un escroc international vendant des bondieuseries usinées en Chine ? Par quel miracle, une image de sainte Rita, patronne des causes désespérées, devient-elle le guide mystérieux de leurs existences ?
Quatre histoires liées entre elles. Quatre histoires qui traversent l'ordinaire et l'extraordinaire de toute vie. Quatre histoires qui creusent cette question : sommes-nous libres ou subissons-nous un destin ? Pouvons-nous changer ? "


     J'ai aperçu ce livre dans les photos d'une PAL d'un de mes contact Facebook, et le titre m'a interpellé. J'ai eu très envie de le lire. Une petite commande plus tard et le voilà mien ! A peine reçu, à peine commencé ! Il n'y aura que la chronique qui elle, se sera un peu faite attendre.
     Ce livre est un recueil de 4 nouvelles, écrites et pensées pour être rassemblées ensemble dans ce livre. Le recueil porte le titre de la 3ème nouvelle.
      Les 4 nouvelles sont : L'empoisonneuse, Le retour, Concerto à la mémoire d'un ange et Un amour à l’Élysée. Et chose très agréable dans cette édition, elles sont suivis d'extrait du journal qu'à tenu l'auteur pendant l'écriture.

      Pour parler des nouvelles, si la troisième a donné son nom au recueil, et si elle porte le plus doux titres des quatre, c'est loin d'être ma préférée. Dans celle-ci nous rencontrons Chris et Axel, deux jeunes garçons musiciens et sportifs, en camps de vacances musical. Ces deux jeunes hommes sont en perpétuelle compétition, jusqu'à ce que survienne un évènement tragique, qui changera leur vie à jamais. Plus tard lorsqu'ils se retrouveront, ils auront bien changés...
     L'empoisonneuse, tout le monde la nomme ainsi dans son village, ... pourtant la justice l'a reconnue innocente. Même si personne ne la croit vraiment coupable, tout le monde la considère un peu comme tel, assurant ainsi la popularité du petit village. Mais est-elle vraiment innocente ? C'est un homme, qui venant un jour s'installer dans le village la poussera à la confidence. Pourquoi se confier après toutes ces années ? Simplement parce que c'est le seul moyen qu'elle a trouvé d'occuper ses pensées, de le rendre prisonnier de son secret ... Coupable ou non ? je vous laisse le découvrir...
      La nouvelle que j'ai préféré reste sans conteste, Un amour à l'Elysée, je ne saurais dire pourquoi mais c'est celle qui m'a le plus touchée. Peut-être me suis-je sentie proche de cette femme ?
        Eric-Emmanuel Schmitt explore une des grandes vérités de ce monde : ce que nous vivons nous façonne, et laisse des traces sur notre personnalité ... mais ce n'est pas une fatalité ! En se posant les bonnes questions, en réfléchissant, nous pouvons garder le cap de nos vies et être qui nous voulons être. Bien sûr nous ne pourrons pas effacer ce qui s'est passé, mais on peut vivre avec ... "ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort !" Notre force est en nous, il faut la puiser au plus profond de notre coeur et la laisser déborder sur nos vies et tout autour de nous.
       Ce sont de beaux textes, très bien écrits comme sait si bien nous en proposer Eric-Emmanuel Schmitt.
Je dois également dire que j'ai beaucoup apprécié le journal lié à l'écriture de ce recueil, qui est joint à la fin du livre. cela permet de mieux comprendre comment il s'est formé dans la tête de l'auteur et le travail qu'il y a autour.
        Et je me dois de souligner mon gros coup de cœur pour l'image de couverture. Elle est l’œuvre d'un dénommé Valentino Sani.

      "Greg se rendit compte qu'il ignorait qui était ses filles. Il pouvait énoncer des éléments objectifs sur elles, leur âge, leurs habitudes, leurs horaires, mais il restait fermé à ce qui agitait leur esprit. Des étrangères familières. Des énigmes qui dépendaient de son autorité. Quatre filles : quatre inconnues."

     " Regarde avec quelle grande comédienne tu vis... je connais tes bassesses mais je souris. Je suis malheureuse mais je souris. Je te déteste mais je te souris. Admirable, non ? J'ai l'air ni d'une victime ni d'un bourreau. Excellent jeu."

     "Parfois la forme sauve. Quand le désordre menace, seules les apparences nous empêche de nous abîmer dans le chaos ; elles sont les fortes les apparences, elles se tiennent, elles nous retiennent."





mercredi 18 septembre 2013

Comment je suis devenu stupide - Martin Page

Comment je suis devenu stupide, de Martin Page

125 pages
Editions J'ai lu
Parution : 2003

4ème de couverture :
 " - Tu veux dire, prononça lentement Ganja en mâchant des graines médicinales, tu veux dire que tu as été stupide d'essayer d'être si intelligent, que c'était à côté de la plaque, et que devenir un peu stupide, c'est ça qui serait intelligent... "
Antoine a beau être diplômé d'araméen, de biologie et de cinéma, il n'en est pas plus heureux. Et, selon lui, ce sont précisément son intelligence et sa lucidité qui lui gâchent l'existence. Aussi décide-t-il d'arrêter de penser. Il envisage d'abord de devenir alcoolique, mais, dès le premier verre, il sombre dans un coma éthylique. Il s'intéresse ensuite au suicide, mais la mort ne l'attire décidément pas. Reste l'acte ultime : la crétinisation. 

Loin de tout moralisme, avec humour et détachement, Martin Page pointe les contradictions contre lesquelles nous nous battons tous, pour peu que nous tentions de réfléchir.

      Voici une lecture qui n'était pas au programme du tout, mais devant la batterie a plat de mon kindle un soir où je n'étais pas chez moi, je me suis vue dans l'obligation de farfouiller dans la bibliothèque à ma disposition et j'en ai sorti ce petit livre. Et il m'a ma foi bien plu !
      Antoine est ce que l'on peut appeler un cerveau, il est doué d'une rare intelligence et se passionne pour tout. Mais son grand problème c'est qu'il est resté à la période du "pourquoi ?". Vous savez cette période de l'enfance où les enfants veulent une explication à toutes choses ... sauf qu'à 25ans il n'arrive toujours pas à canaliser son esprit. Il a soif de savoirs et de connaissances. Il se passionne pour des langues et des sujets qui n'intéressent que lui, ce qui le mènent dans des études "pour être chômeur" d'après le gentil monsieur du Pôle-Emploi. Las de cet esprit jamais au repos, Antoine n'est pas heureux dans la vie, mais il doit le concéder : il n'est pas malheureux non plus. Simplement il a cette impression de ne pas vivre, de ne jamais profiter de la vie et des choses autour de lui, il a cette impression que la partition du monde et de la société se joue sans lui, et qu'il est condamné à rester dans la marge à la regarder.
      Il décide alors de trouver des remèdes à son état : il veut se fondre dans la masse. Pour cela il tente d'abord de devenir alcoolique, vu de l'extérieur, leur vie doit être "sympathique" ... mais cela s'avérera un fiasco total ... On lui proposera alors de suivre un cours sur le suicide, mais si Antoine ne se trouve pas doué pour la vie, il n'a pas envie de mourir pour autant ... Après quelques analyses de la société, la meilleure solution qui lui vient à l'esprit est de devenir stupide. C'est une expérience qu'il tente, mais avec une intention de retour : il fera jurer à ses amis de le ramener à sa vie d'avant au bout de six mois, si ces derniers estiment qu'il sombre trop.
      Martin Page analyse ici notre société, et si le souhait d'Antoine est de devenir "stupide" le terme plus exact serait de devenir neutre. Il veut se fondre dans la société, ne plus être différent. Il veut reposer son esprit en le laissant être envahi par le monde et non plus de ses recherches pour comprendre le monde.
     Nous ne sommes guère étonné de voir que l'une des premières choses qu'il fera rentrer chez lui, après avoir évacué ses livres et toutes sources de savoirs, sera une télévision. Antoine découvre ce que l'on appelle communément la "culture" ce vaste bazar que nous font ingurgiter les médias et les radios, contrôlés par quelques puissants faisant main-basse sur nos esprits. Et cette "culture" demande toute la ressource de notre cerveau pour être intégrée et retenue, ne laissant plus de place à une réelle analyse personnelle.
     J'ai beaucoup aimé les analyses que fait Martin Page de certains sujets sensibles comme l'alcoolisme, le suicide, ... il sait manier les mots pour nous transmettre les choses avec une pointe d'humour, voir de dérision et une certaine distance.
      J'ai découvert un auteur que je ne connaissais pas, mais que je suis curieuse de découvrir à travers d'autres textes. M'est avis que vous ré-entendrez bientôt parler de lui ici !

      "Il constatait qu'en essayant de tout comprendre, il avait appris à ne pas vivre, à ne pas aimer, et qu'on pouvait interpréter son extrémiste probité intellectuelle comme une peur de s'engager dans la vie et d'y occuper une place définie."

      " Antoine ne voulais pas vivre, c'était certain, mais il ne voulait pas mourir non plus."

     "Je n'ai plus la force d'être moi, plus le courage, plus l'envie d'avoir une personnalité. Une personnalité c'est un luxe qui coûte trop cher."

     "J'ai la malédiction de la raison ; je suis pauvre, célibataire, déprimé. Cela fait des mois que je réfléchis sur ma maladie de trop réfléchir, et j'ai établi avec certitude la corrélation entre mon malheur et l'incontinence de ma raison."

mardi 17 septembre 2013

Ephémères et diluviennes - Raphaël Nomézine

Ephémères et diluviennes, de Raphaël Nomézine

43 pages
Editions L'ivre-Book, collection Contemporia
Parution : 19 avril 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
"L’amour, ce sentiment auquel tout le monde aspire… Il peut surgir n’importe quand, n’importe où. Au détour d’une rue piétonne, d’une aire d’autoroute, dans une larme de houblon. Parfois, l’union de deux êtres donne même des fruits magnifiques. Mais il est rare que le bonheur subsiste sans aucun nuage. Un orage passager, une averse diffuse. Un rideau de pluie qui nous aveugle ou nous enivre à nous faire perdre la raison. Trois ans d’amour, et après ? Serions-nous condamnés à ne vivre que des histoires éphémères ? Peut-être, à condition qu’elles soient diluviennes…"


       J'ai reçu ce livre en partenariat avec la maison d'édition L'ivre-book (que vous allez commencer à connaître vu que c'est le 3ème livre que je chronique de chez eux) grâce au forum Have a break, Have de Book. Un grand merci à tous les deux.
       Une nouvelle fois j'ai été conquise par le livre. Il diffère beaucoup des autres reçus de cette maison d'édition, et j'avoue apprécier qu'une maison propose différent style de lecture.
       Ephémères et diluviennes, est un recueil de nouvelles qui ont toutes un sujet principal commun : la femme, et une météo semblable : la pluie.
       A travers ces courtes nouvelles, l'auteur assimile la pluie à l'amour, il y a de douce pluie fine qui perle sur la peau, doucement, et d'incroyables averses d'orage qui ravagent tout sur leur passage. Nos amours sont de mêmes. Il y a les belles histoires, toute douce, toute tendre, qui mettent du baume au coeur et celles qui nous ravagent, nous détruisent et nous abîment. Il y a les passagères et les durables.
       Raphaël Nomézine, ne parle pas ici que du grand Amour, de cet amour avec un grand A que tout le monde cherche et recherche sans cesse,... en vain peut-être ? Mais de toutes les petites formes de l'amour, de tous ces petits sentiments d'amour qui peuvent parcourir le coeur d'un homme. L'amour se partage ou non, peut être bref ou tenace ... long ou court ...
       Toutes les nouvelles sont racontées du point de vue de l'homme, ou presque. Toutes sont différents et je crois pouvoir dire que plus nous avancons dans le recueil plus l'orage se lève, pour s'adoucir un petit peu ...
      Il est agréable de voir par écrit une telle Ode à la Femme, et de connaître les sentiments qui peuvent traverser le coeur des hommes, souvent si silencieux sur le sujet.
      J'ai été charmée par la poésie qui se dégage de ces textes, par la beauté d'écriture et la richesse de construction des différentes nouvelles. J'ai parcouru tout le recueil d'une traite, sans pouvoir le lâcher des yeux.
      Ma nouvelle coup de coeur est l'avant dernière : C'est le vent, Betty... , c'est celle qui m'a le plus touchée, celle qui touchera le plus le coeur de toutes les mamans. Car toutes, nous nous interrogeons : et si un jour je n'étais plus là, que dirait-il à notre enfant ? Et l'espoir point dans ce texte comme l'arc-en-ciel avant le beau temps.
      Rien de gnian gnian ou de chamallow, que des textes francs, avec leur lot de dureté mais aussi de douceur. Des textes très actuels, que je vous invite vivement à découvrir !

lundi 16 septembre 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [9]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :


1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée :

J'ai lu deux romans et un recueil de nouvelles. Des lectures variées, aux thèmes diverses et aux styles d'écriture différents. De belles découvertes cette semaine !


 - Comment je suis devenu stupide, de Martin Page
- Ephémères et diluviennes, de Raphaël Nomézine
- Ne t'inquiète pas pour moi, de Alice Kuipers


 Ce que je suis en train de lire :


Je suis presque à la fin de ce livre étonnant. Un ouvrage original qui parle de la maladie de façon décalée. 

-Le crabe sur la banquette arrière, de Elisabeth Gille
 
 Mes prochaines lectures :

L'inspiration viendra en son temps !
Et vous que lisez-vous ?

dimanche 15 septembre 2013

Ne t'inquiète pas pour moi - Alice Kuipers

Ne t'inquiète pas pour moi, de Alice Kuipers

242 pages
Editions Albin Michel Jeunesse
Parution : année 2008

4ème de couverture :
"Maman, je suis allée au supermarché. 
Regarde dans le frigo. J'ai arrosé les plantes. J'ai nettoyé la cage de Jeannot lapin. J'ai rangé le salon. Et la cuisine. Et j'ai fait la vaisselle aussi. Je vais me coucher.
Ton esclave à domicile.
Claire.
Une correspondance par Post-il sur le frigo entre une mère et sa fille. Lorsque la mère tombe malade, le temps presse mais l'espoir demeure. Un livre comme un trésor qui chuchote à l'oreille l'importance de ceux qu'on aime..."

      A me promener sur les blogs de lecture, je finis par être tentée par quelques titres, forcément ... Maintenant j'essaye de penser à noter les titres que j'aimerais lire, au cas où je puisse les trouver d'occasion ou à la bibliothèque, sait-on jamais ? J'ai eu la surprise de trouver ce livre, dans ma petite bibliothèque de quartier, je suis vite repartie avec ! La seule chose qui m'étonne c'est de l'avoir trouvé dans la section adulte ... Mais pourquoi pas...
      C'est un petit livre qui se lit vraiment vite, il ne m'aura pas fallu longtemps pour le parcourir et le dévorer. La présentation sous forme de petits mots, une page par message, permet une lecture beaucoup plus rapide que les pages couvertes de texte. Le visuel rentrant en ligne de compte, c'est notre mémoire photographique qui est ici mise à contribution et c'est assez reposant. Les pages se tournent à une vitesse folle et on brule d'en savoir plus.
       Claire et sa maman, vivent toutes les deux sous le même toit depuis la séparation des parents. Cependant père et mère s'entendent encore bien. Mais Claire bouge beaucoup : devoir chez une copine, footing, et s'absente souvent de la maison, ce qui fait qu'elle rate souvent sa maman lorsque celle-ci très prise par son travail et ses gardes à l'hôpital, est un peu à la maison. La maman est médecin, et se néglige, un jour elle décide de s'intéresser à son cas et à cette boule qu'elle a remarqué chez elle ... commencera alors une longue période de lutte et d'espoir ...
     Claire est une ado de 15ans, vive, elle fonce, s'emporte mais s'excuse toujours. Mère et fille ont besoin l'une de l'autre mais manquent de temps pour communiquer, ne savent plus comment faire ... tout n'est pas facile à dire... l'écriture prend le relai. Il parait plus simple d'écrire à quelqu'un que l'on tient à lui, que l'on s'inquiète pour lui, que de le lui dire de vive voix.
      Jeannot Lapin est un personnage récurent de l'histoire, l'une et l'autre prennent soin de lui, il est le lien entre elles, la boule de poils et de douceur de la maison avec qui chacune prend le temps de passer du temps, à défaut de pouvoir le faire avec l'autre.
      Le passage au dos de la couverture ne correspond à rien dans le livre, serait-ce une mauvaise traduction un peu hâtive réalisée pour la couverture ? On croise bien un "Ta servante à demeure" au bas d'un des mots de Claire mais c'est le seul, jamais le mot esclave n'est employée ! La relation mère fille, est peut-être très distante et dans le manque l'une de l'autre, elle n'en demeure pas moins remplie d'amour et de respect !
      Un chouette petit livre, que j'ai pris plaisir à lire et que je vous conseille. Il aborde un autre point essentiel : celui de comment faire face à la maladie d'un proche ? comment en parler ? peut-on en parler ? doit-on en parler ? Dans leur silence et leur non-dit, elles nous transmettent des clefs qui un jour pourraient nous être précieuses.


      " Quand je te regarde
      Je vois la femme que je veux être
       Forte et courageuse
Belle et libre

Claire

P.-S. : Je t'aime"

vendredi 13 septembre 2013

Femmes Obscures - Angélique Ferreira

Femmes Obscures, de Angélique Ferreira

200 pages
Editions Artalys
Parution : 4 juillet 2013
Livre électronique ou papier

Présentation de l'éditeur :
"Lorsque les rayons du soleil n’illuminent plus la vie de leur réalité claire et évidente, certaines femmes se révèlent dans l’ombre. Sortant de leurs recoins sombres à l’abri des regards, elles peuvent prendre vie à partir de vos rêves les plus fous. Ou de vos pires cauchemars…
Femmes Obscures est un recueil de nouvelles fantastiques à plusieurs facettes. Chacune d’elles est un bijou obscur qui vous emportera là où la réalité s’arrête, où les barrières s’estompent."


      Il n'est jamais facile de chroniquer un recueil de nouvelles, surtout lorsque que comme ici, toutes les nouvelles sont différentes et toutes aussi passionnantes les unes que les autres.

      Le recueil contient 7 nouvelles composées chacune de 8 à 30 pages. Si elles sont toutes de longueur différente, c'est simplement parce que l'auteur n'avait besoin que de ces quelques pages pour raconter son histoire ; et qu'elles soient longues ou très brèves, elles possèdent toute la même vivacité, le même tonique et la même assurance d'écriture. Angélique Ferreira possède une belle écriture, elle manie les mots de façon sûre et sans détour pour nous conter ses histoires. Aucun de ces textes ne comprend de longueurs, nous ennuie, ou nous fait regretter sa brièveté.

     Les personnages principaux de ces 7 nouvelles sont 7 femmes, toutes différentes les unes des autres, toutes uniques et mystérieuses. Leur vie est bien sûr enveloppée du voile de la magie et de l'irréel. Chacune possède son univers et son mystère et chacune d'elle sait nous surprendre. J'ai particulièrement aimé Lady Caitlin, qui du haut de ses 16ans fait éclater la vérité dans un nuage de calme et d'assurance. Agate est la femme brisée, à côté de qui nous pourrions passer chaque jour sans la voir et qui possède une si belle (et douloureuse) histoire. 

     J'ai beaucoup apprécié le fait que toutes se déroulent à des périodes différentes et dans des lieux différents. Ainsi que le fait que les personnages masculins sont très différents les uns des autres. Mais tous sont sensibles au charme de la femme et son faible face à elle ... des hommes quoi ! ;)

      La nouvelle intitulée "le baiser mortel" a quelque chose de très dérangeant, à chaque instant on se dit que l'auteur n'osera tout de même pas ... et pourtant si, Angélique Ferreira a osé ! Mais osé quoi au juste ? à vous de le découvrir.

     J'ai été étonnée de trouver la nouvelle "Mastabas" dans ce recueil, car elle se passe a une toute autre ère, sur un autre continent, elle tranche beaucoup par rapport aux autres textes. Mais je vous rassure elle est fort belle et bien écrite. 


     Mon coup de coeur reste néanmoins "Le marc de café", à vous de la lire pour savoir pourquoi !


     Un beau recueil pour cette jeune auteur qui allie imagination et belle plume !

     " Elle connaissait le désir qu'il ressentait pour elle ; elle savait que si elle ne prenait pour époux, elle serait aimée autant qu'elle l'avait été par son premier époux."

jeudi 12 septembre 2013

Accords imparfaits - Rose Darcy

Accords imparfaits, de Rose Darcy

200 pages
Editions Artalys
Parution : 4 septembre 2013
Livre électronique ou papier

Présentation de l'éditeur :
"Quand Derrick rencontre Laura, cela fait des étincelles. Toutes sortes d’étincelles, de toutes les couleurs. Les deux jeunes gens savent qu’ils sont faits l’un pour l’autre, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils pourront s’entendre car pour eux, se disputer devient tout un art. Ni l’un ni l’autre ne savent s’ils auront un avenir ensemble ni même s’ils devraient s’y essayer.
Pourtant, ils vont s’efforcer d’abattre un à un les obstacles qu’ils se sont eux-mêmes employés à dresser pour découvrir ce qu’aimer veut dire…"


      C'est un vrai roman de fille comme on les aime : sentiments, jeux de séduction, ... avec des personnages très actuels. Nous aimerions toutes, quelque part, être des Laura et on rêve toutes de rencontrer un Derrick ... quoique... pas sûr ...

      Laura, c'est le type même de la fille sympa, toujours joyeuse et de bonne humeur, la jolie fille qui ne se prend pas la tête, qui sourit à la vie et qui la croque à pleine dents.
     Derrick, lui n'est pas de la même trempe ! C'est l'homme blessé par la vie, grand gamin qui se protège et qui refuse de s'ouvrir. Il construit des murs entre lui et les autres, et fait en sorte de ne jamais s'investir dans une relation amoureuse. Il déteste Laura autant qu'il l'aime, mais l'avouer est impensable pour lui ... Mais nous ne sommes pas dupe, et tout le monde connait l'adage "Là où il y a de la haine, il y a de l'amour."
    Ces deux-là nous entraine donc dans leur collocation, et dans leur quotidien, où, bien qu'ils habitent sous le même toit, ils sont très distants et presque inconnus l'un à l'autre. Il leur faudra un temps incalculable pour commencer à se dévoiler à l'autre et apprendre à se connaître.

     Rose Darcy a su nous livrer des personnages très vrais et très attachants, et par moment j'avais vraiment envie de secouer ce grand benêt de Derrick ! Pas vous ? Elle possède une belle écriture, simple et fluide. La mise en page avec les post-it en début de chaque chapitre est vraiment sympathique, tout comme la recherche des titres de ceux-ci, mais ça, je vous le laisse découvrir par vous-même !.

      J'ai passé un agréable moment de lecture avec de beaucoup de sourire et quelques tranches de rire, et j'ai adoré avoir la sensation de retrouver mes 15ans en parcourant ces lignes ! Entre deux lectures "sérieuses", cela détend les neurones et met du baume au coeur.

      Un premier roman réussit pour cette jeune auteur dont je serai curieuse de lire les prochains écrits ! Et je vous conseille à toute ce moment de légèreté et d'humour !

      "S'il avait ainsi levé ses mécanismes d'auto-défense et pris le risque d'entrer dans la danse avec Laura, c'est parce qu'elle avait eu sur lui un effet que le jeune homme aurait préféré ignorer."

     "Tu crois que, toi et moi, on trouvera un jour quelqu'un pour nous aimer comme ils s'aiment ?"

     "Laura réveillait chez Derrick des émotions qu'il croyait enfouies depuis longtemps. Des émotions qu'aucune autre n'avait éveillées en lui avant elle. Seule Laura lui faisait cet effet-là, lui donnait ce désir de redevenir lui-même et d'arrêter de jouer."

mercredi 11 septembre 2013

La voix du printemps - Jean-Christophe Chaumette

La voix du Printemps, de Jean-Christophe Chaumette

8 pages
Editions L'ivre-book, collection L'ivre Court

Parution : 8 août 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
"Sarah Herzl, vieille femme rescapée des camps de concentration est décidée à faire un voyage organisé à Auschwitz. Ce pèlerinage est l’occasion de rendre hommage aux morts des camps, l’occasion de se recueillir en mémoire de son fiancé qui n’est jamais revenu. Mais c’est à « l’orchestre des fantômes » de l’accueillir en jouant La voix du Printemps de Johann Strauss."

    



     C'est une courte nouvelle que j'ai reçu en partenariat avec la maison d'édition L'ivre-book grâce au forum Have de Break, have a Book. Merci à tous les deux !
     J'ai regretté que ce texte ne soit qu'une nouvelle, j'en aurais voulu plus.
      L'histoire commence sur un quai de gare, où Anne laisse sa grand-mère embarquer dans un train avec d'autres vieillards pour un voyage-pélerinage à Auschwitz, dont ils sont tous des rescapés. Bien sûr Anne ne comprend pas pourquoi sa grand-mère a envie de retourner là-bas, après tout ce qu'elle y a vécu. Mamina veut y retourner pour le souvenir, parce qu'il faut crier au monde entier l'horreur de ce qui s'est passé là-bas, mais aussi montrer la force de la nature humaine, de la leur, de ceux qui ont survécu et qui sont revenus, eux qui n'auraient pas du revenir ... Lorsque mamina monte dans le train, elle s'endort ... ses souvenirs alors remontent en elle : son voyage dans le wagon à bestiaux, ... la musique d'accueil du camps : la voix du Printemps de Strauss, qui comme une ironie était son plus beau souvenir avec son fiancé, Henri. Dans son rêve Henri est là, près d'elle, ... lui qui n'est pas revenu ...
     Il plane un grand mystère sur la fin de cette nouvelle, mamina rêve-t-elle ? ou bien ... ?
    Est-ce une métaphore pour nous dire que jamais on ne revient des camps, que la survie n'est qu'une illusion ? Qu'une fois les portes d'Auschwitz franchies, la vie entière est liée à ce lieu, quoi qu'il puisse survenir ?
     Ce récit laisse en nous de grandes interrogations. C'est une invitation à prendre le temps de lire les témoignages, de parcourir les documents qui ont subsisté, de s'interroger...
     L'auteur à travers ce texte veut nous inciter à parler, à ne pas laisser le tabou s'installer et ne pas laisser la possibilité, que dans le futur, ce qu'il s'est passé dans les camps puissent être considéré comme un détail, ... ou pire : nié en bloc.

     " Il faut laisser une trace de ce qui s'est passé ! Voilà ce qu'il faut faire ! Rappeler à tous que dix millions de personnes jetées en enfer, ce n'est pas ... un détail !"

     "Les hommes ont bien trop peur du Diable pour vouloir écouter ceux qui prétendent s'être échappés de sa gueule ..."




lundi 9 septembre 2013

C'est lundi que lisez-vous ? [8]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :


1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée :

J'ai lu deux romans, tous deux reçus en partenariat, de deux styles très différents. Ils sont tous deux écrits par deux jeunes auteurs et sont de jolies découvertes.


- L'évangile selon l'athée, de Julie Bouchonville
- Accords imparfaits, de Rose Darcy

 Et j'ai également lu deux nouvelles, l'une reçue en partenariat : La voix du printemps. Et la seconde téléchargée gratuitement sur Amazon, où j'avoue que c'est surtout ma curiosité qui a été piquée au vif ... 


- La voix du printemps, de Jean-Christophe Chaumette
 - Le livre le plus cher d'Amazon, de Emmanuel James

(Les chroniques de ces ouvrages arriveront dans la semaine)

 Ce que je suis en train de lire :

En ce moment j'enchaîne plutôt les livres électroniques, d'abord parce que c'est sous ce format que j'ai reçu mes partenariats et ensuite parce qu'au boulot c'est plus facile. Mais qui dit liseuse, dit batterie. Et hier soir, alors que j'étais chez mes parents : batterie à plat sur le kindle... je n'avais pas pensé à prendre un livre papier avec moi ... donc je suis allée fouiner du côté de la bibliothèque de mon frère et j'ai commencé ce petit livre : Comment je suis devenu stupide, de Martin Page.
Ce n'est pas ça qui fera baisser ma PAL, mais pour le moment c'est plutôt drôle et léger.



 Mes prochaines lectures :

Sûrement un e-book, maintenant que mon kindle est rechargé ...

Et vous que lisez-vous ?

mercredi 4 septembre 2013

L'évangile selon l'athée - Julie Bouchonville

Lévangile selon l'athée, de Julie Bouchonville

170 pages
Editions L'ivre-Book, collection Historica
Parution : 19 avril 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
"Galilée, 2000 ans avant notre ère. Un homme a une idée qui pourrait changer la face du monde. Cet homme sera un jour reconnu comme le Messie et vénéré par plusieurs milliards de personnes, mais il n'est encore qu'un charpentier. Il sait son idée excellente. Il sait aussi que nul ne l'écoutera si rien ne le distingue des autres prédicateurs. Voici le récit de la décision qu'il va prendre, celle d'un mensonge abominable pour le bien du plus grand nombre. Il bouleversera sa vie et celle de tous ceux le côtoyant, et gravera à jamais son nom dans le marbre de l'Histoire. Une grande histoire humaine et une grande amitié entre deux hommes."


     J'ai reçu ce livre grâce au forum Have a break, have de Book, en partenariat avec les éditions L'ivre-book. Un grand merci à tous les deux !
      Des livres reçus j'ai commencé par celui-ci car il rentrait en résonance avec ma lecture précédente : Mes Evangiles de Eric-Emmanuel Schmitt. Les deux livres partent d'une même idée de départ : réécrire l'histoire du Christ, cette histoire vieille de plus de 2000ans, qui influent encore aujourd'hui sur la vie de millions de gens.
      Ces deux auteurs ont décidés de réinterpréter les choses à leur façon.
     Si Eric-Emmanuel Schmitt, se concentre davantage sur le Mystère de la Résurrection et posent beaucoup de questions à ce sujet, sans toutefois, y apporter de réponses ... un Mystère reste un Mystère, ne l'oublions pas.
      Julie Bouchonville, elle, préfère attaquer le sujet d'une autre façon : et si tout cela n'avait été qu'une prodigieuse mascarade ? Si le Mystère de la Résurrection n'était qu'un idée "marketing" pour faire passer des idées à un peuple inondé de prédicateurs ? En effet à cette époque la Galilée est envahie d'hommes portant la bonne parole et le message divin, Yehoshua est sûr de ses idées, sûr de la justesse et du bien fondé de celles-ci. Il a envie de les faire connaître au monde entier. Mais comment faire ? Que pourrait-il faire pour être écouté, lui, plutôt qu'un autre ? Lui vient alors une idée, un brin machiavélique peut-être, de se présenter comme Fils de Dieu : ainsi tous le suivraient ! Il serait Unique ! Aidé de son acolyte Yehoudah, il se lance dans l'aventure ...
     Mais peut-on impunément se faire passer pour Dieu lorsque l'on n'est qu'un homme ? Yehoshua aura-t-il les épaules assez larges ? Julie Bouchonville nous décrit un homme plein de doutes, qui hésite, qui se lasse... Un homme qui manque un peu de modestie quand même... et qui jamais n'aurait pu y arriver seul. Yehoshua devient sous sa plume un homme très culotté, convaincu au plus profond de lui-même que l'amour peut sauver l'humanité, et complètement désintéressé pour lui-même. Il est un de ces hommes qui s'engagent à corps perdu dans la bataille, ne sachant pas s'il s'en relèvera, mais pour qui le combat vaut d'être mené, quel qu’en soit le sacrifice.
     Le sujet est délicat mais il est remarquablement traité, jamais on ne s'offusque car c'est comme si elle nous racontait une autre histoire que celle que nous connaissons tous. Celle-ci nous amène à nous interroger sur l'autre, il est vrai, mais on oublie assez vite le lien entre les deux. On se laisse vite prendre dans le fil de l'histoire de ces deux hommes Yehoudah et Yehoshua qui, un jour, font le pari de changer le monde ... La finesse d'écriture réside également dans le fait que jamais l'auteur ne remet en cause le message de paix et d'amour propagé par le Christ, ni les guérisons qu'il aurait éffectuées ; elle réinterprète juste la vie de l'homme, en en faisant un homme ordinaire.
     C'est la curiosité qui m'a poussée à découvrir ce texte et je l'ai beaucoup apprécié en lui-même, pour son écriture, son idée et sa structure. L'idée développée par l'auteur est bien sûr discutable, je ne m'aventurerai donc pas sur une pense aussi glissante ... à chacun de se positionner par rapport à celle-ci.
     La plume de l'auteur est belle et simple, et ce texte est à la portée de tous, je vous invite à le découvrir, que vous soyez croyants ou non, ce texte vous apportera forcément quelque chose.

      "N'était-il pas lui-même ivre d'arrogance, à vouloir éclairer un monde parfaitement heureux de vivre dans les ténèbres, à vouloir crier la vérité à ceux qui n'étaient contents que de se boucher les oreilles ?"

      "Parce qu'il n'avait pas besoin d'être le Messie, ou même de se présenter comme tel, au fond. Que ceux qui allaient l'écouter le pensent suffirait amplement."

      "Ce que tu veux n'a pas plus énormément d'importance, Yehoshua, dit alors son ami avec ce qui ressemblait à de la compassion. Tu as jeté une gigantesque pierre dans la mare. Que tu veuilles garder les pieds au sec est maintenant très secondaire, parce que la vague arrive, et que tu ne l'arrêteras pas avec de la volonté."

     "On ne changeait pas le monde sans qu'il s'en aperçoive ! On ne changeait pas le monde sans s'attirer quelques colères ici et là, et soit l'on passait sa vie à avoir peur de ce qui allait hypothétiquement arriver, soit l'on se dressait et l'on se battait pour défendre ce en quoi l'on croyait. "