mardi 27 novembre 2018

Le Tilleul du soir - Jean Anglade

Le Tilleul du soir, de Jean Anglade

251 pages
Éditions Pocket
Première parution : 1975


4ème de couverture :
     Elle a dit au revoir à ses poules, rangé ses affaires dans son baluchon, fermé les volets de sa maison. Prête pour l'ultime aventure, à vingt kilomètres de là...
     " Le Doux Repos ", un nom qui promet tant : activités ludiques, repas à heures fixes, nouveaux compagnons et service impeccable !  Pour Mathilde, qui a toujours vécu au fil des saisons – " nom de gueux ! " –, cohabiter avec les angoisses et les lubies de Lulu, Mauricette et autres édentés relève d'une expérience stupéfiante et drolatique ! Car pour Mathilde, digne et bonhomme, si l'âge est bien là, la vie frémit, toujours...

    Mathilde a toujours vécu au Peyroux, sa vieille ferme. Malgré son grand âge , elle s'occupe encore de ses volailles, lapins et chèvres. Mais l'âge la rattrape et un malaise a raison d'elle. Son médecin lui conseille de quitter sa si chère maison pour rejoindre « Le Doux Repos », une maison de retraite de sa région. Mathilde est réticente, et repousse jusqu'au dernier moment ce départ qui l'inquiète. Comment peut-on quitter une vie entière d'habitudes, de souvenirs et de solitude, pour rejoindre un lieu inconnu où toutes ses possessions devront tenir dans une une armoire et où la vie est en communauté est reine ?
    Son médecin est de ceux qui connaissent la campagne, les anciens et leurs habitudes, et s'il l'encourage à quitter son si cher Peyroux, c'est parce qu'il sait que si elle y reste seule elle ne passera pas l'hiver.

    Mathilde fait partie de cette génération où les guerres ont ravagé les familles, laissant peu de survivants. Et l'expansion économique a dispersé le reste. Il n'y a plus personne autour d'elle pour l'aider, si ce n'est de temps à autre le facteur, le médecin ou un voisin. Trop peu de monde, et pas suffisamment proche pour leur donner la responsabilité de sa vie.
    Il y a bien ce neveu, vu quelque fois... peut-être y aurait-il un espoir de ce côté-là ? Mais si au siècle précédent il était un devoir de se rendre auprès d'une vieille tante, il n'en est plus de même aujourd'hui. Mathilde est seule, et elle le sait ; c'est ce triste constat qui lui fait faire sa valise pour rejoindre le Le Doux Repos.

    A cette époque point de résidence troisième âge, où les personnes âgées encore valides comme Mathilde peuvent conserver intimité et autonomie. Le Doux Repos est une vaste maison de retraite où chaque dortoir a été, tant bien que mal, séparé par de fines cloisons pour donner l'illusion de petites chambres douillettes. Ici point d'intimité, de silence, de lieu de solitude et si peu d'activités. Nous n'en sommes qu'aux prémices du concept de la maison de retraite : à cette époque où les jeunes générations ne peuvent plus prendre chez eux leurs aïeux, il faut alors trouver des solutions rapides. Chacun essaye d'y faire de son mieux, que ce soit le personnel avec ses faibles moyens ou les pensionnaires pour s'y trouver une place et un semblant d’existence.
    C'est ce lieu étrange que va découvrir Mathilde. D'abord déroutée, elle essaye de comprendre ceux qui l'entourent : ces personnalités si atypiques, ces éclopés de la vie, ces rescapés.

    Lorsqu'on lit ce roman on est frappé par le contraste du lieu décrit et la légèreté que lui apportent les résidents. Mais soyons honnêtes : aucun d'entre nous n'aimerait y vivre.
    Dans les romans, nous poussons régulièrement la porte d'écoles ou de pensionnats, rarement celles des maisons de retraites... est-ce par peur de ce qui nous attend ? Faisons-nous l'autruche pour ne pas prendre conscience de la fin de vie que nous « offrons » à nos parents ?

    J'ai aimé la fraîcheur de sa narration : Anglade a ce talent de nous emmener comme un ami dans ses livres. Ils sont toujours accessibles à tous et savent toucher le lecteur. 

     Mathilde est une vieille dame fort sympathique, de celle que beaucoup aimerait avoir pour grand-mère, dont vous apprécierez de partager la vie pendant quelques heures. A lire avec une grande tasse de tilleul évidemment.


mardi 2 octobre 2018

Laisser le silence s'installer... - Valérie Gabriel

Laisser le silence s'installer..., de Valérie Gabriel

60 pages
Editions Velours
Parution : Mars 2008

4ème de couverture :
    Le cercle familial est un cocon, dans lequel le mot confiance devrait prendre tout son sens. Mais quel meilleur terreau que cet environnement pour conserver des secrets, synonymes de cataclysme s'ils étaient révélés à certains. Deux enfants n'ayant eu de la vie qu'un aperçu déformé constitué d'ombres et de lumières dirigées, une rencontre entre un frère et une soeur, des retrouvailles émouvantes mais étranges. Il faut apprendre à se connaître, à laisser une place dans son existence pour cet inconnu pourtant si cher :
    « Viens me rejoindre. Prends un vêtement qui te servira de pyjama comme ceux de l'enfance, un peu chaud, un peu grand, un peu déformé. Viens t'allonger auprès de ma fille, laisse les mots, les dates, les additions administratives, l'écueil des souvenirs. Laisse tout ce fatras livide au vent du soir, la vie glissera en ton cour amenant la possibilité d'un repos. Nous ne sommes pas débiteurs de nos histoires, elles vivent bien mieux sans nous. Elles ont leur propre force, insolite. Abandonnons leurs bruits à d'autres ciels et dans le pourpre lassé de nos cours, laissons le silence s'installer. »

    Ce livre fait parti de ces livres courts qui gagnent à être courts, pas que l'histoire ne soit pas intéressante mais parce qu'il aurait été vain d'en dire plus. Ces quelques pages se suffisent à elle-mêmes.

    Dans ce récit, une femme cherche à retrouver son frère. Cette rencontre espérée prend une place énorme dans sa vie. Rencontre fantasmée, fantasme de l'autre, fantasme de la famille.
    Cette soeur attend de revoir ce frère perdu de vue depuis si longtemps, pensant qu'elle le retrouvera comme elle l'a laissé, que le temps n'aura pas altérer leur complicité et leurs souvenirs.
     Mais la vie passe et transforme chacun de nous. Être du même sang ne garantit rien ; surtout pas une entente et une compréhension au fil des ans.
     Chacun d'eux a pris sa route, son chemin de vie. D'un même sang, oui, mais tellement différent.

    Au fil des pages, elle nous livre ses attentes, ses rêves. Sa demande se fait de plus en plus forte, de plus en plus présente. Mais quand le frère ne répond pas à ses attentes de la façon qu'elle souhaiterait. Il lui faudra faire son deuil. Deuil d'un frère ou deuil d'un fantasme de famille retrouvée ?

    L'écriture de ce texte est touchante, mais parfois un peu exaspérante. Dès les premières pages, nous devinons le dénouement, mais nous accompagnons volontiers cette sœur dans sa quête, parce qu'à nous aussi cela nous fait du bien. Et sans se mentir, elle pourrait être nous. L'idée de la famille unie et complice reste un des plus grands fantasmes de tous les temps, nous en rêvons à chaque fois que les choses vont bien ou qu'elles vont mal ; nous aimerions savoir qu'elle est là, présente à chaque instant, aussi solide qu'un roc sur lequel s'appuyer. Et même si la vérité est tout autre, cette idée nous rassure et nous donne la force d'avancer.
Le côté cathartique ce livre se fait sentir avec force dès les premières pages, et même s'il n'est pas étouffant ici, si ce n'est pas quelque chose que vous appréciez, passez votre chemin.


vendredi 11 mai 2018

Sens dessus dessous - Chantal Thomass

Sens dessus dessous, de Chantal Thomass

295 pages
Editions Michel Lafon
Parution : Septembre 2017

Présentation de l'éditeur :
     L'autobiographie de l'une des plus grandes icônes du glamour français.
     Une plongée inédite au cœur de l'intimité d'une femme libre qui dévoile pour la première fois son parcours professionnel mais aussi sa vie privée d'épouse et de mère.

    C'est l'histoire d'une jeune fille de banlieue qui rêve d'une autre vie que celle de ses parents. Une jeune fille timide et complexée qui ne sourit pas, ne parle pas et n'existe vraiment que lorsqu'elle sort vêtue de ses créations extravagantes, confectionnées par sa mère couturière.
     Avec Bruce Thomass, le garçon qu'elle rencontre à l'âge de 15 ans, son futur mari et associé pendant vingt-cinq ans, elle va briser les codes pour s'imposer dans un monde de la mode largement masculin. Avec ses meilleurs amis comme Thierry Mugler, Jean-Charles de Castelbajac ou Kenzo, elle va vivre la folie des défilés et des années Palace, l'hécatombe des années sida, et va se faire un nom.
     Une femme libre et sans compromis qui a gagné de nombreuses batailles et en a perdu beaucoup.... Après l'évincement de sa propre marque par ses actionnaires japonais, Chantal Thomass va reconquérir son nom, sa place dans l'univers de la mode où elle deviendra l'icône française des dessous chics.


    Ce sont les questions de sa petite-fille qui ont décidé Chantal Thomass à prendre la plume et à raconter ses débuts dans la mode. Ainsi elle nous raconte comment tout est parti de ses envies de vêtements excentriques qu'elle demandait à sa mère de lui coudre lorsqu'elle était jeune, jusqu'à ce qu'elle crée sa ligne de prêt-à-porter dont elle était si fière.
    Chantal Thomass c'est avant tout une personnalité hors de commun, au caractère bien trempé, qui a su se donner les moyens de réussir dans une époque où les femmes restaient encore en marge de la société. Elle, rien ne lui a fait peur. Elle était certaine de ce qu'elle voulait faire, alors aidée de son mari, ils se sont donné tout donné pour atteindre leur but.

   C'était dans une époque où l'univers de la Haute-Couture avait encore une dimension humaine et artistique, où l'on créait de réelles amitiés entre créateur, où l'argent n'était pas le seul moteur, ni le seul enjeu. Où l'on pouvait s'exprimer sans contraintes en tant qu'artiste et où la mode savait passionner les foules. Aujourd'hui le monde de la mode a bien changé, et cela Chantal Thomass le ressent bien chaque jour.
    Ce changement lui laissera pour toujours un goût amer, car il lui a fait perdre sa ligne de Prêt-à-porter, ce qu'elle préférait entre tout, mais lui laissera sa ligne de lingerie qu'elle continue de défendre bec et ongles.

    Il est très intéressant de lire le parcours extraordinaire de cette femme qui a su s'imposer dans le domaine si masculin de la mode. Et pourtant qui mieux qu'une femme peut savoir embellir et habiller une femme ? Lui permette de se mettre en valeur, de se sentir bien dans son corps tel qu'il est plutôt que d'essayer de le façonner pour qu'il corresponde à des critères standardisés et peu réalistes ?
    Elle défend aujourd'hui le fait qu'une femme s'habille avant tout pour elle-même. Et que même le choix de sa lingerie est d'abord un choix égoïste qui lui donnera de la force et de l'aplomb dans sa vie de tous les jours. Car n'est-on pas plus forte et sûre de soi lorsque l'on porte des vêtements que l'on aime et qui nous vont bien ?

    Lire cette autobiographie permet de mieux comprendre les évolutions du monde de la mode. C'est un univers qui fascine : tout ce luxe d'étoffes et de perles, toutes ces idées folles ou sages de créateurs, ces tendances qu'ils tachent de lancer pour habiller hommes et femmes chaque jour... Un monde complexe où il est aujourd'hui difficile de percer. Et nous pouvons légitimement nous poser la question de l'avenir de la Haute-Couture . Quel avenir pour un milieu où un créateur peut perdre la Maison de Couture qui porte son nom ? Où seul l'argent et non plus l'amour de l'art textile est le moteur principal ?

    J'ai aimé découvrir cette femme forte, pleine d'idées et d'envie, qui depuis toujours se bat pour ce en quoi elle croit. Qui n'a jamais baissé les bras, qui a toujours su faire preuve d'ingéniosité, de créativité et de réalisme pour aller au bout de ses envies, aussi souvent que cela était possible.
    C'est selon moi un modèle inspirant pour toutes les femmes. Et ce qu'elle partage de sa vie ici sans fausse pudeur donne vraiment envie de la connaître et de la soutenir.
    Dans son métier, elle essaye chaque jour de faire changer les mentalités des femmes et des hommes, et j'espère sincèrement qu'elle y arrivera. Elle a déjà redonné confiance à des milliers de femme, espérons qu'elle le fera encore pendant très longtemps.

    Comme vous l'aurez deviné, je vous conseille pleinement de lire ce récit, qui trace le portrait d'une femme au parcours professionnel passionnant, mais également une fresque d'un des patrimoines culturel de notre pays : la Haute-Couture.


    Il n'empêche, je sais pertinemment ce dont je rêve : créer des vêtements pour les jeunes femmes de mon âge, à une période où en France rien n'existe en dehors des grandes maisons de couture, chasse gardée, ou d'un prêt-à-porter s'adressant au plus grand nombre, beaucoup trop sage à mon goût.

     Le résultat est très joyeux avec toutes ces couleurs vives. Reste à convaincre le public. Va-t-il aimer ou détester ? Pour la première fois de l'histoire de la mode, je fais monter la lingerie sur le podium dans un défilé de prêt-à-porter. En toute discrétion toutefois.

    Il existe une réelle différence entre la mode des hommes et celle des femmes. Pourquoi ? Car tous les hommes, qu'il s'agisse de Galliano, McQueen, Alaïa, Gaultier, Mugler et bien d'autres peuvent aller très loin dans l'extravagance et la création spectaculaire, quand nous les femmes, Coco Chanel la première, Sonia Rykiel, Agnès B., Jacqueline Jacobson, Anne-Marie Beretta ou moi nous l'autorisons moins, tout simplement parce que nous concevons des modèles dont nous sommes les premiers mannequins et que nous pourrions porter. Il s'agit donc d'une mode certes d'apparence plus sage, mais plus proche des femmes...

    Nous avons toutes nos petits secrets ! Je n'ai pas, comme Coco Chanel, la phobie des genoux, mais je l'aime pas les miens ; c'est bien pour cela que j'ai inventé les collants opaques !
   
    Je me défends, toujours sur la même ligne. Je fais de la lingerie pour que les femmes se trouvent belles - ne doit-on pas tous les jours mettre un slip et un soutien-gorge ? - sans pour autant se déshabiller devant un homme. Je veux que les femmes se sentent bien dans leur peau, qu'elles se fassent plaisir - et si elles plaisent aux hommes, tant mieux. Ne salit-on pas le corps de la femme en condamnant sa nudité ?

    Sans doute ai-je eu la chance d'avoir eu vingt ans en 1968, à une époque formidable et dans un univers placé sous le signe de l'extravagance et de la tolérance. Moi qui n'est jamais souffert d'être une femme, j'ai voulu créer une mode pour des femmes sûres de leur séduction, qui n'auraient pas renoncé à la féminité et à la douceur pour autant.

mercredi 9 mai 2018

Dans l'ombre d'Ana - Marjorie Motto

Dans l'ombre d'Ana, de Marjorie Motto

266 pages
Editions de la Rémanance
Parution : Février 2016


Présentation de l'éditeur :

    Un peu ronde mais bien dans sa peau, Elsa est une jeune femme heureuse. Pour elle, tout va pour le mieux : un travail prenant, des amis et une famille aimante, des loisirs et des projets. Comment imaginer qu’une simple rencontre puisse venir bouleverser sa vie, que perdre du poids pour entrer dans le moule des canons de beauté modernes devienne son obsession ?



     Il n'est jamais facile de parler de la maladie, et encore moins d'une maladie aussi insidieuse et sournoise que l'anorexie. Marjorie Motto s'y essaye avec beaucoup de finesse, de simplicité et de justesse.
 
    Dans ce roman, nous allons faire la connaissance d'Elsa, une jeune femme mal dans sa peau à cause du regard des autres et qui va se laisser entrainer petit à petit dans la spirale infernale de la minceur et de la destruction de son corps, de son moral et de son caractère.
    Vouloir plaire est légitime, mais pas à n'importe quel prix ! Lorsque Elsa rencontre ce jeune homme, c'est une jeune femme épanouie, bien dans sa vie, bien qu'un peu seule, qui aime manger, rire et profiter de la vie. Séduite, elle se laisse petit à petit atteindre par les phrases piquantes de son compagnon. Il ne veut pas s'afficher avec elle, cela la blesse ; mais au lieu de remettre en question le comportement malsain de son compagnon, elle en déduit que c'est de sa faute, que c'est à cause de l'image que le miroir lui renvoie. Elle si gourmande, commence à se priver. Première étape : ne plus déjeuner, et se cacher pour que les autres ne la voient pas. Elle se coupe de ses collègues, de ses amis...  Le non-manger devient son obsession, son combat. Elle se cache, ment, s'isole... et le pire dans tout cela : se ment à elle-même. Elle refuse d'écouter les autres, qui sentent qu'elle part à la dérive.
    Elle se laissera sombrer jusqu'à mettre sa vie en danger. Et pourquoi ? pour un homme qui n'en vaut pas la peine, qui l'a rejeté. Mais heureusement pour elle, la vie mettra sur sa route, une personne qui saura l'écouter, l'épauler et qui la trouvera belle de l'intérieur. Qui décidera de se battre avec elle sans rien attendre en retour, à part sa guérison.

    Marjorie Motta a-t-elle un jour été confrontée directement ou indirectement à cette maladie pour si bien nous en décrire les étapes mentales et physiques ? Ce pourrait être un témoignage tellement le texte est personnel et précis. 
    C'est un ouvrage très intéressant à lire. Sous couvert d'un roman, c'est un document complet sur cette maladie. Celui qui le lit sera plus facilement alerté par les dérives alimentaires des personnes qui l'entourent. C'est important d'être informé jeune sur le sujet, car dès le collège ou le lycée ce mal-être sait s'insinuer.
    Nous avons tous une responsabilité quant aux personnes qui nous entourent, et plus particulièrement pour ce type de pathologie où le malade nie la réalité et se ment à lui-même. Bien sûr nous ne pouvons pas le "sauver" nous-même, mais détecter le problème et mettre en alerte l'entourage du malade c'est réellement lui sauver la vie. Il est important de ne pas se taire, de parler de ses doutes. Il vaut mieux risquer de se tromper plutôt que prendre le risque de laisser quelqu'un se détruire.

    Malgré le sujet assez difficile, la lecture de ce roman est fluide. Elsa est attachante et nous avons envie qu'elle s'en sorte. Je ne vous cache pas que j'ai eu plus d'une fois envie de la secouer, ce qui en soi n'aurait pas servi à grand chose, car il s'agit d'une maladie et non seulement de quelqu'un qui baisse les bras. Lire ce roman permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants, de comprendre le mal-être sous-jacent, la pression psychologique, le dénie et l'excès dans le comportement. Cela m'a permis de comprendre le mécanisme de la maladie, et je remercie Marjorie Motto de nous offrir un texte à la fois plaisant à lire et si informatif.

    La seule chose qui m'a dérangé, c'est que du point de vue de sa description physique Elsa est loin d'être ronde, c'est une femme tout à fait normal avec moins d'une dizaine de kilos en trop. Porter une taille 40, ce n'est pas être ronde !

    C'est un roman que je conseille à tous les lecteurs. Et je pense qu'il serait important de le mettre dans les mains des adolescents, qui font partie des plus touchés par ce mal, afin qu'ils puissent ne pas s'y laisser entrainer et/ou qu'ils puissent veiller sur leurs camarades.

mardi 1 mai 2018

Les mots entre mes mains - Guinevere Glasfurd

Les mots entre mes mains, de Guinevere Glasfurd

448 pages
Editions Préludes, Collection Préludes littératures
Parution : Août 2016

Présentation de l'éditeur :
    Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le coeur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?
   En dévoilant cette relation amoureuse avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d’une femme lumineuse, en avance sur son temps, et révèle une autre facette du célèbre philosophe français.


    Il est rare que je finisse pas un roman, mais celui-ci en fait hélas parti. Je me suis arrête au trois quarts car honnêtement je m'ennuyais.

    Le personnage d'Helena est, certe, sympathique, mais manque de force, de caractère,... de ce petit plus qui fait que l'on s'attache à lui. Je m'attendais à une héroïne forte, puissante, au caractère bien trempé. Je l'ai trouvé effacée et un peu trop en retenu. Il est vrai qu'à cette époque, les femmes n'avaient pour place que celle de tenir la maison, mais tout de même. Si cette jeune femme avait le talent pour apprendre à lire seule, pour s'intéresser et se cultiver, alors que c'était l'apanage des garçons, c'est qu'elle devait avoir un fort caractère. Ici je n'ai rencontré qu'une jeune femme fade, qui deviendra presque transparente quand elle rencontrera Descartes.

    Guinevere Glasfurd semble s'être bien documenté sur cette histoire qui serait vraie (ne l'ayant pas vérifié moi-même, je ne peux l'affirmer) et peut-être l’exercice de recherche a quelque peu figé son écriture ? Il n'est pas facile de romancer un morceau d'Histoire sans avoir le sentiment de la trahir en l'embellissant trop où en brodant autour des quelques faits avérés que l'on peut avoir collectés. Peut-être est-ce cela qui l'a empêchée de donner plus de force à ses personnages, de peur de les trahir ?

    Je reconnais que j'attendais sûrement trop de ce roman. Peut-être ne l'ai-je pas lu au bon moment ? Peut-être ai-je raté le meilleur en ne lisant pas les dernières pages du récit. Difficile donc pour moi de donner un avis sur ce roman, je ne peux que faire des suppositions quant à la façon dont l'idée a commencé à prendre forme sous la plume de l'auteur.

    Je vous conseille de le lire afin de vous faire votre propre avis, et j'espère que vous saurez mieux l'apprécier que moi !

jeudi 29 mars 2018

Pactum Salis - Olivier Bourdeaut

Pactum salis, de Olivier Bourdeaut

253 pages
Éditions Finitude
Parution : Janvier 2018

4ème de couverture :
    Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.

    Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s'apprivoiser, au coeur des marais salants. 



    Olivier Bourdeaut, un auteur qui a enchanté lecteurs et critiques avec son premier roman. Un premier roman que j'ai trop tardé à lire, vraiment !
Hors de question de réitérer cette bêtise, je me suis donc empressée de découvrir son second ouvrage dès sa sortie. Et ce que je peux vous dire : c'est qu'il est très différent du premier. Dans un sens, tant mieux, cela veut dire que l'auteur sait se renouveler.
    Certes nous retrouvons le côté original, voir un peu barré des personnages mais l'histoire elle est beaucoup plus dure, beaucoup plus cynique.

    Dans En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut, nous entraine dans son livre dans un grand éclat de rire. Même si l'histoire est au fond assez tragique, ce n'est pas le sentiment qui domine dans l'ouvrage, mais cette douce folie, gaie et enfantine.
    Dans Pactum Salis, l'histoire est beaucoup plus sombre, beaucoup moins reluisante, plus lourde et plus lente également. Mais rassurez-vous : le tragique garde sa place.

    Dans ce roman nous faisons la connaissance de deux hommes que tout oppose : Jean, jeune homme taciturne qui est devenu paludier par manque d'ambition et d'envie de contact social. Michel, jeune homme ambitieux qui a réussit sa carrière d'agent immobilier et qui veut passer à l'étape supérieure en devenant son propre patron sur le marché de l'immobilier de luxe. L'un roule en Porsche quand l'autre roule dans une vieille guimbarde roulée et moussue. L'un vit à l'hôtel et dépense des fortunes en champagne quand l'autre vie dans une petite maison sans prétention dénuée de technologie moderne.
    C'est le hasard, ou plutôt une bonne cuite, qui mettra les deux protagonistes en présence. S'en suivra une relation pour le moins étrange, mi-amicale mi-hostile, qui ne fera que mettre chaque jour davantage en avant leur différence.
    Et puis il faudra que Michel s'acquitte de sa dette envers Jean. Mais de quelle dette peut-il s'agir ? La logique ne voudrait-elle pas que ce soit l'inverse ? Comment celui qui a tout peut-il devoir quelque chose à celui qui n'a rien ?
    C'est là que l'imagination d'Olivier Bourdeaut prend son envol et nous propose une histoire à la fois cocasse, dérangeante, prenante et légère à la fois.

    Dans ce second roman, Olivier Bourdeaut affirme son style. C'est à la fois particulier et très personnel. Un savant mélange de fantaisie et de cynisme, de violence et de tendresse, de banal et d'extraordinaire. Ce que l'on devinait s'esquisser dans En attendant Bojangles, semble ici se confirmer : Olivier Bourdeaut est un écrivain qui a du style et qui devrait se faire une place sur la scène de la littérature française contemporaine. En espérant toutefois qu'il sache se renouveler.

    Mais la plus grande force de cet auteur : se sont ses personnages. Il n'y a que lui pour nous proposer pareils spécimens. Ses personnages sont tous uniques, aucun n'est banal ou sans intérêt. Il sait leur donner du caractère, des rêves, des envies, des défauts et des qualités, de la folie, et ce relief qui les rend presque réel. Chaque être humain sur cette planète est unique et complexe et c'est sur ce schéma que sont conçus chacun de ses protagonistes.
   Tout repose sur eux, ils ne sont pas là pour donner du corps au récit, le récit est découle d'eux. Sans eux il n'y aurait que des pages blanches, car il n'y aurait rien à raconter.
    A la lecture de ce livre on a l'impression que certains passages n'ont été écrits que pour nous présenter un personnage auquel l'auteur tient beaucoup ; à la façon dont on organise un repas pour présenter un ami que l'on apprécie beaucoup. J'aime cette liberté que s'accorde Olivier Bourdeaut, et j'ai adoré quand il nous invite à découvrir Henri, ce personnage haut en couleur qui ne saura vous laisser indifférent et qui semble tout droit sorti d'un autre univers littéraire.

    Malgré le langage assez vulgaire des protagonistes, et leur rudesse, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, et j’attends avec impatience de voir ce que l'auteur nous réserve à l'avenir !

lundi 12 février 2018

C'est lundi que lisez-vous ? [s5 & s6]

Du 29 janvier au 11 février 2018


Les livres terminés cette semaine : 
    
Peu de lecture pour moi ces derniers jours je l'avoue, pas que l'envie m'en manque, mais je me suis lancée dans un grand rangement-tri-ménage de la maison et cela me prend tout mon temps et mon énergie. Après plusieurs mois d'immobilité, puis l'arrivée de bébé, il régnait en ces lieux un certain laisser-aller qui commençait à sérieusement entamer mon moral. Et il est hors de question de me laisser sombrer, même un tout petit peu, car qui dit petite déprime, dit moins d'envie de faire de choses, donc moins de lecture, moins de passage par ici, moins d'espace libre dans ma tête pour réfléchir et écrire de beaux avis... ce qui au final plombe encore plus le moral... bref, vous l'aurez compris c'est un cercle vicieux dans lequel je ne souhaitais pas tomber. J'ai donc fait passer ma maison en priorité, car dans la vie il faut prioriser pour mieux avancer.
 


J'ai donc passé ces deux dernières semaines en compagnie d'Olivier Bourdeaut et de son second roman : Pactum Salis ; et c'était la lecture parfaite ! J'aime toujours autant la plume d'Olivier Bourdeaut et je lui trouve un réel talent pour créer des personnages haut en couleurs. J'ai pu profiter longtemps de ce roman que sinon, j'aurais dévorer, à tort, d'une seule traite.





Ce que je suis en train de lire : 
Ce livre me fait envie depuis que j'ai vu passer le dossier presse. ET c'est avec joie que je l'ai commencé. J'en suis actuellement à la moitié et je n'ai qu'une hâte : pouvoir me poser deux heures pour continuer ma lecture ! Un petit bonheur à lire !


La nuit introuvable, Gabrielle Tuloup
4ème de couverture : 
     Nathan Weiss vient d’avoir quarante ans lorsqu’il reçoit un appel d’une inconnue : sa mère Marthe souhaite le revoir en urgence. Cette mère, voilà quatre ans, depuis le décès de son père, qu’il s’efforce de l’oublier. Ce n’est pas un hasard s’il s’est expatrié jusqu’en Slovénie.

    Il va pourtant obéir et revenir à Paris. Sa mère a changé : elle est atteinte d’Alzheimer et ne le reconnaît presque plus. Nathan apprend alors que Marthe a confié huit lettres à sa voisine, avec pour instruction de les lui remettre selon un calendrier précis. Il se sent manipulé par ce jeu qui va toutefois l’intriguer dès l’ouverture de la première lettre.

    Ces textes d’une mère à son fils, d’une poignante sincérité, vont éclairer Nathan sur la jeunesse de Marthe, sur le couple qu’elle formait avec son mari Jacques, la difficulté qu’elle avait à aimer ce fils envers qui elle était si froide. Tandis qu’il découvre ce testament familial, Nathan se débat avec ses amours impossibles, sa solitude, ses fuites. Et si la résolution de ses propres empêchements de vivre se trouvait dans les lettres que Marthe a semées pour tenter de réparer le passé ?

    Dans ce premier roman, d’une écriture sensible et poétique, Gabrielle Tuloup décrit l’émouvant chassé-croisé de deux êtres qui tentent de se retrouver avant que la nuit recouvre leur mémoire.

Ma prochaine lecture
Nous verrons cela en temps voulu ;)
Et vous que lisez-vous ?  Belle semaine livresque!

mercredi 31 janvier 2018

Ecrire est une enfance - Philippe Delerm

Ecrire est une enfance, de Philippe Delerm

145 pages
Editions Points
Parution : Mars 2013


4ème de couverture :
     
Comment devient-on écrivain ? Pour Philippe Delerm, la réponse se trouve dans l'enfance : entre les murs des salles de classes où il a grandi, dans le secret de ses " amours silencieuses ", cette adolescence rêveuse et solitaire, mais aussi dans les pages de Proust... Il nous raconte ce goût de la mélancolie et du bonheur qui a fait de lui l'écrivain célébré des plaisirs minuscules.



    Comment devient-on écrivain ? L'une des questions qui interpellent le plus ceux qui rêvent de se voir un jour publier.
   Écrire n'est pas facile, il faut un sujet, de l'inspiration et du temps. Auquel doit nécessairement se mêler une pointe de talent qui fera que l’ouvrage fonctionnera ou non. Ainsi qu'une certaine part de chance.
    A travers ce livre Philippe Delerm remonte aux sources. Il va à la recherche de l'écrivain qu'il est devenu ; il refait le chemin en sens inverse afin de comprendre où tout a commencé pour lui, au cœur de l'enfance ; et pourquoi ?
    L'écriture est venue, mais le succès s'est fait attendre. Beaucoup de gens écrivent, beaucoup de gens lisent, mais il faut attendre le bon moment pour que la magie de la rencontre opère entre l'auteur et le lecteur. Ce moment où le texte va toucher le public et où il a une place sur le marché. Car il ne faut pas être naïf, la littérature est un produit comme un autre avec des parts de marché, des créneaux à prendre, des attentes du public et un chiffre d'affaire à fournir ; aussi triste que cela soi.
    Pour Philippe Delerm, la rencontre a été longue et est survenue bien après la publication de son premier ouvrage. Pourquoi un jour tout a décollé pour lui ? C'est une des réponses auxquelles il essaye de répondre.

    A travers ce livre, il nous parle de l'écriture, de sa vie d'auteur et de sa famille. Notamment de sa femme Martine, artiste, dessinatrice et auteur, qui partage sa vie et qui a totalement été éclipsée par son succès à lui alors qu'elle a commencé à être connu bien avant lui. Il nous parle de la souffrance que cela lui a causé de le réaliser, mais aussi de la force de leur couple qui a su survivre à ce coup porté par le public. Aucun des deux n'a cessé pour autant de se livrer à l'art, et ce pour notre plus grand plaisir.
    Il nous parle aussi de ce fils, Vincent, qui sait lui aussi si bien manier les mots et pour qui le succès a été immédiat. Il nous parle de sa fierté de père avec beaucoup de tendresse. Et le soulagement qu'il a eu de l'accueil du public pour son talent et non pas parce qu'il est "le fils de".

   Il revient également sur les sources de son inspiration : la musique, le cinéma, les auteurs qu'il aime tant lire, de la vie quotidienne, ... de toutes ces choses du quotidien dans lesquelles il puise l'essence de ses écrits.
   Il est souvent taxé "de peintre de la vie quotidienne", et cette affirmation n'est que trop vraie. Cet auteur pour qui l'écriture est un exercice quotidien pouvait-il choisir meilleur sujet que celui qui lui colle à la peau ?
   Il essaye de comprendre ce besoin si fort d'écrire ; de poser les mots sur le papier pour s'exprimer. Comment ce qui était plus un jeu est devenu un besoin vital journalier ?
   Comment lui qui est si fasciné par Proust est devenu le maître absolu du texte court ?

   Lire cet ouvrage est fascinant et éclaire l'ensemble de son oeuvre. Cela permet de mieux comprendre l'homme qui transparait derrière chacun de ses texte. De comprendre cet acharnement à s'interroger au travers de chacun de ses recueils encore un peu plus sur la vie de tous les jours, sur les gestes quotidiens, sur les phrases banales que l'on prononce, ... Sur ce qui fait la vie de tout un chacun sans distinction d'âge, de milieu ou de sexe.
    Cela permet de comprendre cet amour de la simplicité qui fascine et qui fait, que nous lecteur, nous prenons tant de plaisir à lire chacun de ses textes. Cette simplicité toute relative, car chacun d'entre eux ne manquent pas de susciter interrogations ou rêveries.

   J'ai toujours aimé la plume de Philippe Delerm, et le découvrir à travers cette introspection m'a permis de mieux le comprendre et d'apprécier encore davantage ces écrits.
    Il est toujours intéressant de lire ce qu'un auteur peut nous raconter de son rapport à l'écriture.
    Si Philippe Delerm est un auteur que vous appréciez, je vous invite vivement à lire ce petit ouvrage, rédigé de la même façon que les autres en petits chapitres indépendants les uns des autres qui développent chacun un thème précis.

mardi 30 janvier 2018

Challenge Random Pal 2018

Bonjour, bonjour !

Je vous retrouve aujourd'hui avec un nouveau challenge auquel j'avais très envie de participer l'an dernier mais pour lequel je n'avais pas effectué le tirage du sort...
Il s'agit du Challenge Random Pal proposé sur le forum Livraddict.

Le principe de ce challenge est simple : vous tirer au sort 18 livres de votre Pal et au moins 12 d'entre eux devront avoir été lus à la fin de l'année. 

J'aime bien ce genre de challenge qui permet de mettre en avant des livres que l'on avait parfois oublié posséder (la preuve dans la vidéo d'ailleurs) et qui n'impose que peu de contraintes. Car quoi de pire que le sentiment de lire sous la contrainte ?! 

Je vous laisse avec la vidéo pour le tirage au sort et la présentation des livres :)



Je viendrais mettre cet article à jour au fil des mes lectures :)

lundi 29 janvier 2018

C'est lundi que lisez-vous ? [s4]

 
Du 22 au 28 janvier 2018


Les livres terminés cette semaine : 
    
    Il a ce livre que vous choisissez parce que vous vous dites qu'il vous fera la soirée, qu'il sera vite lu... mais qu'au final vous trainer toute la semaine...  C'est ce qu'il s'est passé pour moi avec Je ne t'aime pas, Paulus. Pourtant c'est un roman jeunesse, accessible et facile à lire ...
    En revanche je me suis fais quelques séries de bandes dessinées très girly, ce dont j'avais sûrement besoin au final.
    J'ai fini par ma semaine avec Laisser le silence s'installer, qui était le plus petit livre de ma Pal, et qui fut une lecture très poétique, pleine de sensibilité sur l'attente et le lâcher prise.



- Je ne t'aime pas, Paulus, de Agnès Desarthe
- Laisser le silence s'installer, de Valérie Gabriel


Ce que je suis en train de lire : 
 
 
    J'ai mis très longtemps à lire En attendant Bojangles, ce que je regrette un peu. Du coup, je me rattrape et je lis sans tarder le nouveau titre d'Olivier Bourdeaut : Pactum Salis

 
 
4ème de couverture :
    Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.

    Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s'apprivoiser, au coeur des marais salants.











Ma prochaine lecture
 
Nous verrons cela en temps voulu ;)

Et vous que lisez-vous ?  Belle semaine livresque!

mercredi 24 janvier 2018

Les p'tits nouveaux dans ma bibliothèque - Décembre 2017


Avec les Fêtes de Noël, on pourra croire décembre dangereux pour la Pal, mais au final pas tant que ça. Il faut dire que je ne demande que très très rarement des livres à Noël. Et cette année j'ai taché de rester raisonnable et de ne pas acquérir plus de livres que j'en ai lu dans le mois afin de garder ma Pal à l'équilibre.
Mais assez blablater, je vous montre tout cela en vidéo :

Les promesses - Amanda Sthers

Les promesses, de Amanda Sthers

306 pages
Editions Grasset
Parution : Septembre 2015

Présentation de l'éditeur :
    La vie, en général, n’en finit pas de faire des promesses qu’elle prend plaisir, ensuite, à ne pas tenir – et telle est bien l’histoire d’Alexandre, le héros de ce roman.
    On lui avait ainsi promis, dès sa naissance, le bonheur, l’amour, le soleil, l’Italie et toutes les nuances du plaisir, et il en eut sa part. Mais il s’avisa, à mesure, que chaque promesse accomplie portait également en elle une part de regret, une zone de mélancolie où le destin murmurait : « le bonheur, ce n’était donc que cela ? »
    Dans ce roman qui se déploie entre Paris et l’Argentario, cette presqu’île bénie de Toscane, on croisera beaucoup de désirs, de folles sensualités, des jours glorieux, des amantes, des amis fidèles – et, en même temps, leurs contrepoints douloureux et sombres.
   Cette histoire, on l’aura deviné, concerne la plupart des hommes qui entrent dans l’existence en grands vivants. Qui en jouissent. Et qui, par négligence, y font d’irrémédiables dégâts.
Surtout dans le cœur des femmes qui ont pris le risque de les aimer.


    Les promesses, voici le livre type qui semblait prometteur mais qui fut pour moi une réelle déception.

    Dans ce roman nous faisons la connaissance de Sandro, un homme d'une cinquantaine d'année qui recroisant une femme qu'il a désirée mais jamais possédée revient sur ce que fut sa vie. 
    Cette femme c'est Laure, une belle beauté promise à un autre qu'il rencontre quelques temps avec ses noces. Fou d'amour pour cette femme, il aimerait la voir quitter cet autre et se donner à lui, même si cela implique pour lui de laisser femme et enfant. Car oui, il est comme ça, Sandro. La belle ne l'entendant pas de cette oreille, et si elle apprécie la compagnie de cet homme, elle n'en continue pas moins sa route sur le chemin qu'elle s'est tracée.
    Même s'il n'obtient pas les faveurs de la belle, il décide tout de même de divorcer de sa femme Bianca, avec laquelle il ne se serait marié que par obligation à cause de la grossesse de celle-ci. Schéma qu'il reproduira à l'identique quelques années plus tard avec Gilda.
    Il finira par retourner sur les terres de son enfance pour prendre définitivement possession du vieux domaine familial et devenir le digne héritier de son grand-père tout aussi pétri de mépris envers les femmes.

    L'enfance de Sandro est censée excuser ce comportement égoïste et irresponsable : au décès de son père qui toujours le poussait à se surpasser, il a vécu dans l'ombre d'un grand-père n'utilisant les femmes que pour son plaisir. Sa mère, la seule femme qui aurait pu le remettre sur le droit chemin, est une femme complètement effacée dans l'ombre du grand-père. Ainsi donc en grandissant il reproduit le schéma ancestral et on est censé le plaindre et compatir pour lui.
    Ce avec quoi je ne suis pas d'accord : ce qui fait de nous des adultes est justement notre propension à faire des choix, nos choix. Sandro fait des choix, les mauvais semble-t-il, mais il les fait et donc ne peut prétendre en être la victime. Il a fait le choix d'épouser Bianca et Gilda, il est trop facile d'ensuite leur reprocher de faire son malheur. Et comment ne pas le trouver pathétique d'accuser son épouse de le rendre malheureux juste parce qu'il a croisé une belle femme qui le fascine... Si Laure n'avait pas été présente à ce dîner, aurait-il décidé qu'il était si malheureux ? Aurait-il épousé Gilda pour se venger d'elle et de son bonheur matrimonial ensuite ?
    S'il aimait tant l'homme qu'il était auprès de Laure, pourquoi ne pas avoir tout fait pour devenir cet homme au quotidien ? Donnant l'impulsion à son couple pour évoluer et le rendre plus heureux ? Il ne faut pas compter sur les autres pour nous changer, il faut se trouver soi-même et assumer l'être.
    Certes, en faisant le choix du mariage, Sandro a à chaque fois respecter les conventions et la morale, mais ces choix l'on rendu malheureux et a détruit les femmes qu'il a épousé. Il vaut parfois mieux se révéler lâche, plutôt que d'enfermer l'autre dans une situation qui ne peut que le détruire. Bianca et Gilda méritait mieux, pourront-elles un jour se relever et donner à nouveau leur confiance ? Si Bianca possède assez de caractère pour cela, il en est moins certain pour Gilda.

    Oui, le personnage de Sandro m'a dérangée dans son mépris des femmes ; mais ce qui m'a le plus perturbée c'est l'écriture. Si j'avais lu ce roman à l'aveugle, j'aurais juré qu'il avait été écrit par un homme. Vous savez un de ces auteurs un peu misogyne qui force le trait pour provoquer son lecteur. Et le fait qu'il ait été écrit par une femme m'a gênée. La façon dont elle parle et traite son propre sexe est déroutant. S'il s'agit d'un exercice littéraire auquel Amanda Sthers s'est livré, alors c'est très réussi ! Sinon ... je ne sais quoi en penser. Il faudra qu'à l'occasion je tente un autre de ces textes.
    En dehors de ce trait particulier, l'écriture du livre est intéressante. Mais j'avoue avoir peiné à avancer dans la lecture ; ne pas prendre de plaisir à ce que l'on lit n'aide pas à avoir envie de se laisser porter et de s'oublier dans le récit. J'aurais certes pu abandonner ma lecture, mais je voulais tout de même connaître le fin de cette histoire. Peut-être n'était-ce pour moi pas le bon moment de le lire ...

    Si cette histoire vous intrigue n'hésitez pas à lire ce roman, afin de vous faire votre propre opinion, car bien que le thème et le style choisi d'écriture ne m'ait guère plus, ce roman n'est pas dénué d'intérêt littéraire.

lundi 22 janvier 2018

C'est lundi que lisez-vous ? [s3]

 
Du 15 au 21 janvier 2018
Il y a de ces semaines où vous avez beau vouloir lire encore et encore, il vous est impossible de trouver du temps à consacrer à votre livre. Celle-ci en fait partie semble-t-il


Les livres terminés cette semaine : 
    
    J'ai pris plaisir à terminer La Citadelle des Dragons, dont j'ai beaucoup aimé l'univers et les dragons bavards. Je me demande ce que me réserve le tome 2...
    Dans l'ombre d'Ana a été une lecture hyper prenante, on y suit le parcours d'une jeune femme qui se laisse glisser dans l'anorexie. C'est super bien écrit, sans pathos avec réalisme et vécu de l'intérieur. Écrit par une nutritionniste, il permet d'ouvrir les yeux sur cette maladie sournoise.




- La citadelle des dragons, de Isabelle Morot-Sir
- Dans l'ombre d'Ana, de Marjorie Motto




Ce que je suis en train de lire : 
 
 
J'avais envie de découvrir l'homme qui fut la source d'inspiration d'Edmond Rostand. J'ai choisi ce titre là, me doutant qu'il ferait écho au passage de la lune de l'acte III de la pièce. Je ne me suis pas trompée. J'en ai lu un peu plus de la moitié, mais j'avoue hésiter à le terminer. Il est certes très intéressant de suivre le mode de réflexion, de pensées et de recherche de l'époque quand à l'astronomie, mais c'est tellement désuet que cela en perd de son intérêt réel. Pourtant ce livre est un réel précurseur à des textes tel que le voyage de Gulliver. Mais tout de suite je pense que j'ai besoin d'une lecture plus captivante et divertissante. Mais peut-être reviendrais-je un peu plus tard.
 


Ma prochaine lecture
 
J'en choisirai une ce soir qui correspondra à mon état d'esprit à ce moment là. 

jeudi 18 janvier 2018

Blaise Cyrano, le raté magnifique - Arthur Ténor

Blaise Cyrano, le raté magnifique, de Arthur Ténor

192 pages
Oskar Editeur, Collection La Vie
Parution : Septembre 2017

4ème de couverture :
    Blaise Cyrano, élève de 3e au collège Rostand, surnommé "Monsieur Molière" pour sa maîtrise de la langue française et sa grande culture littéraire, ne laisse personne indifférent. Car en plus d'un fort tempérament et d'une répartie toujours cinglante, le garçon est affublé d'un menton plus long que la moyenne. Bien que son esprit supérieur compense son complexe physique, Blaise n'ose déclarer sa flamme à Roxane. Par surcroît, la belle n'a d'yeux que pour Christian Neuvillette, lequel brille davantage par sa beauté que par son intelligence.
    Mais par amour pour Roxane, ce Cyrano 2.0 se résigne à aider son rival en écrivant à sa place des missives enflammées... 


    Cyrano de Bergerac, le classique d'Edmond Rostand, cela vous dit bien quelque chose ? Et si on vous demande ce que cela vous évoque : histoire de cape et d'épées, texte en vers, classique de la littérature, 19ème siècle,... sont des termes qui viennent spontanément à l'esprit.
    A partir de là, on imagine mal comment cette histoire d'adultes d'un autre temps pourrait être transposé dans le monde adolescent de notre époque. C'est pourtant le pari osé qu'a fait Arthur Ténor en écrivant ce roman.

    J'étais fort curieuse de voir comment il allait tourner les choses pour les rendre cohérentes tout en restant proche du texte originel et que ce soit lisible par des adolescents. Et je peux vous dire que j'ai été littéralement soufflée ! C'est à la fois simple et recherché.

    Dans ce roman, Arthur Ténor a créé un Cyrano aussi puissant que celui de Rostand ; si différents ils sont pourtant si semblables, et l'un ne renierait pas l'autre s'ils se croisaient. L'auteur a eu l'habileté de changer quelque peu la particularité physique de son personnage et il ne s'agit plus ici du nez mais du menton. Ce changement lui permet de déployer son imagination en imitant son aîné sans pour autant le copier, ce qui est très appréciable.
     Il a également su nous rendre ici Christian plus sympathique que dans la version originale, où il brille par sa fadeur et son commun. Dans ce texte, Christian est un adolescent pourvu d'un certain caractère qui parfois n'hésite pas à bousculer Cyrano, ce qui est fort plaisant il faut bien dire.

    Lire ce texte, mets en lumière certains traits des personnages et certaines situations de la pièce inspiratrice. Il permet de mettre en perspective deux époques, et nous rappelle également qu'autrefois l'âge adulte survenait plus vite et que les personnages de Rostand ne sont pas si éloignés que cela de ceux d'Arthur Ténor. A bien y regardé, sur certains points les adolescents de nos jours ne sont pas si différents de nos aïeux, et certains ont tout autant de liberté que les adultes de l'époque.

    Je ne peux guère vous parlez de ce roman en détails sans prendre le risque de vous gâcher la surprise, ce qui serait fort dommage. Mais croyez-moi Arthur Ténor a réussi un joli tour de force en nous livrant un roman bien pensé, bien écrit et bien mené.
J'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman, et je vous le conseille.

    C'est  une belle façon d'aborder ce classique incontournable de la littérature française, en nous montrant que l'histoire de base est intemporelle et que donc ce classique ne saurait être démodé !

mercredi 17 janvier 2018

Cyrano de Bergerac - Edmond Rostand

Cyrano de Bergerac, de Edmond Rostand

Théâtre 
Texte classique tombé dans le domaine public
250 pages
Première représentation : 28 décembre 1897



     Savant fou tombé de la Lune ou ferrailleur éblouissant, si tous se reconnaissent en lui, s'il nous arrache des larmes, c'est parce qu'il est vrai, d'une profonde vérité humaine. C'est lui que Roxane aimait, son intelligence, son esprit. Cyrano est une part de nous-mêmes, le vengeur des humiliés et des offensés, des timides et des ratés de l'amour. À la fin de l'envoi, c'est toujours lui qui gagne.




    Ce moment gênant où tu te rends compte qu'au final tu ne connais pas vraiment l'une des plus célèbres histoires du théâtre français et qu'il serait temps de réparer ce tort... Comme beaucoup de monde, j'avais entendu parler de ce personnage haut en couleurs, au long nez, mais l'image que l'on m'en avait donné était celui d'un personnage de farce, ce qui est complètement erroné.

     En effet Cyrano de Bergerac est de ces héros tranquille, posé, maniant aussi bien le verbe que l'épée et qui ne saurait souffrir de se mettre en ridicule posture. La droiture, l'élégance, l'honneur et le sang-froid sont ses maîtres mots. Et quand il tombe amoureux, et que la belle lui avoue en aimer un autre qui l'aime en retour ; il se met en devoir d'aider son rival à séduire la gente demoiselle. Car oui, Cyrano est un homme de cœur, qui ne saurait forcé des sentiments à son endroit et préfère voir sa douce heureuse avec un autre, même si cela lui coûte.

     En écrivant cette pièce Edmond Rostand oublie toutes les règles du théâtre classique : sa pièce se déroule en maints lieux différents à des dates très éloignées, et il s'y passe beaucoup de chose, comme si l'amour n'était qu'un prétexte d'écriture pour parler de milles autres choses et laisser ainsi place à toute son imagination. Et lui qui peinait tant à être connu et reconnu, qui essuyait échec après échec, se fait pour une fois confiance et ose se lancer dans le pari fou de cette pièce, y engageant ses derniers deniers. Et il a eut bien raison, car sa pièce est unique et longuement applaudie par un public des plus enthousiastes. Son texte lui vaudra de recevoir la Légion d'Honneur, une distinction qu'il n'aurait su espérer.

     Lire du théâtre peut paraître fastidieux, ou bien fade, mais pas ici. J'ai eu l'impression de parcourir un roman, où les descriptions auraient été placées systématiquement en tête de chapitre, pour laisser plus de place aux personnages. Edmond Rostand se fend de longues didascalies pour introduire chaque acte et ainsi situer la nouvelle action ; il nous entraîne ainsi dans des lieux tout aussi divers qu'étonnants et c'est avec plaisir que nous suivons Cyrano, Christian et Roxane. Bien que parfois on se demande comment dans un tel environnement il va pouvoir les mettre en scène et faire avancer l'intrigue amoureuse. Mais dans toute cette profusion, jamais il ne se perd, ni ne perd son lecteur. 
    Lire cette pièce a été un délice, et je suis très curieuse de lire les écrits du vrai Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, cet auteur oublié de nos jours qui fut la source de l'inspiration d'Edmond Rostand. Et je ne serais pas surprise de retrouver dans la pièce des clins d'oeil non dissimulé à ces textes qu'il devait bien connaître. Ils devraient notamment expliquer pourquoi le Cyrano de Rostand se met soudainement à épiloguer sur les astres et l'univers.

     Bien que la pièce soit totalement écrite en vers, ce qui était jugé ringard à cette l'époque, cela ne gêne absolument pas la lecture. On oublie complètement cette fantaisie de l'auteur au profit de l'histoire et de ses personnages. Donc si cela pouvait vous effrayer, ne vous arrêter pas à ce fait et oser tourner la première page.

    Je regrette de ne pas avoir lu plus tôt ce chef-d’œuvre de la littérature française, et je regrette qu'il ne soit pas intégré dans les programmes scolaires. D'ailleurs je regrette que le peu de fois où la pièce ait été mentionnée, cela ait été pour la présenter comme une farce, ce qu'elle est loin d'être à mon sens.
     Si vous n'avez jamais lu ce texte, je vous invite chaudement à vous y plonger ; je doute que vous soyez déçu !


mardi 16 janvier 2018

Le joueur d'échec - Stefan Zweig

Le joueur d'échec, de Stefan Zweig

95 pages
Editions Le Livre de Poche
Traduction de Delachaux et Niestle
Année parution originale : 1941

4ème de couverture :
     Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
    Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.   
    Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, " pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ".



    Je n'avais jamais lu Zweig, pourtant ce n'est pas faute d'entendre partout des éloges sur ces oeuvres. Du coup lorsque celle-ci m'est passé sous le nez, je me suis dépêchée de la lire, et quel grand bien m'en a pris ! Je me suis octroyée quelques heures un dimanche matin rien que pour me plonger dans ce court texte. Il fait vraiment parti de ces textes qu'il faut lire d'une traite si l'on veut en saisir toute la saveur, selon moi.

    Dans ce court roman, nous découvrons d'abord Czentovic, un jeune homme pauvre de la campagne, recueilli par le curé du village. Pauvre ère, il ne semblait pas briller par son intelligence, jusqu'au jour où elle semble se manifester devant un échiquier. Ce jeune garçon pour qui les mots et la lecture était une torture se révèle un fantastique stratège capable d'anticiper plusieurs coups d'avance. C'est ainsi, complètement par hasard que débutera sa carrière.
     Puis le narrateur fait la rencontre d'un inconnu, qui éblouira tout le monde en battant Czentovic sur son propre terrain : les échecs.
     Mais cette prouesse n'est pas sans explications, et une explication qui donnera froid dans le dos du lecteur et qui poussera cet inconnu à ne pas récidiver sa prouesse, faute d'y laisser la raison.

    A travers ce court texte, Zweig explore l'incroyable machine qu'est le cerveau humain. Il nous offre deux exemples incroyables et a eu l'idée sublime de les rassembler sur un même terrain : le damier des échecs.
     Tout en faisant une histoire prenante et palpitante, il en profite pour dénoncer certaines méthodes vraiment inhumaines de torture mentale des nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, et explore un des mécanisme de défense qu'a pu trouver le cerveau humain.
    Mais comme tout mécanisme de défense, il ne saurait être bon d'en prolonger l'utilisation, et en cela il met le lecteur en garde. Certains dons peuvent se développer parce que la survie en dépend, mais il est bon de les laisser aller une fois le danger passer. 

    J'ai été captivée par cette histoire qui se laisse littéralement dévorer, et je vous conseille vraiment de lui accorder deux heures pour la découvrir. Vous ne sauriez être déçu ! 



lundi 15 janvier 2018

C'est lundi que lisez-vous ? [s2]


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 8 au 14 janvier 2018
    Semaine de rentrée ! Ce qui à la maison, veut dire mille et une choses à faire, ce qui ne m'a pas laissé autant de temps que je l'aurais souhaité pour lire ; mais promis je me rattrape les prochaines semaines. Par contre j'ai pris quelques heures pour ranger et réorganiser un peu ma bibliothèque (et enfin ranger les livres qui trainaient partout dans la maison... ahem). J'en ai profité pour sortir quelques titres oubliés de la Pal que je souhaiterais lire cette année et dont je vous reparle très vite.

   Un seul livre terminé cette semaine : Et vous avez eu beau temps ? de Philippe Delerm que j'ai beaucoup aimé.


- Et vous avez eu beau temps ?, de Philippe Delerm

Ce que je suis en train de lire : 
 
 Gagné lors d'un concours et reçu en décembre, je n'avais pas envie de le laisser attendre. Une histoire fantasy pleines de dragons comme j'en lis rarement mais qui me dépayse complètement et que je prends plaisir à suivre. Seul point assez déroutant : l'absence de chapitres.
4ème de couverture :    
    Comment peut-on passer d'une vie fade de secrétaire dans un cabinet notarial parisien, à celle de gardienne d'un pouvoir mythique ? De surcroît au milieu de plaines immobiles, sous un soleil écrasant, dans une citadelle en guerre, parcourue par des dragons et leurs non moins terrifiants dragonniers... C'est bien ce que risque de découvrir Mona à son coeur défendant, elle qui meurtrie par la vie ne souhaite plus dans son existence que l'amitié de sa plante carnivore...
    Et si notre place n'était pas celle que l'on croit ? Et si notre monde en cachait un autre ? Et si notre destin était écrit ? L'héroïne d'Isabelle Morot-Sir ne se doutait pas qu'une visite chez l'antiquaire pouvait transformer sa vie... Et pourtant ! Cocktail entraînant de fantasy et de romance, « La Citadelle des dragons » veille à garder grandes ouvertes les portes de l'imagination.



Mes prochaines lectures
Je pense pouvoir annoncer sans trop m'avancer que ce sera un roman contemporain. Mais à savoir lequel ...

*****

J'ai toutefois profiter de cette semaine pour vous faire un petit bilan de mon année livresque en vidéo 




Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque