mardi 28 novembre 2017

Ceux qui s'aiment - Coralie Raphaël

Ceux qui s'aiment, de Coralie Raphaël

70 pages
Editions Librinova
Parution : Octobre 2017


Présentation de l'éditeur :
    Un peu de tendresse dans ce monde de brutes ?
C'est ce que nous propose Coralie Raphael dans ce recueil de onze nouvelles autour de "Ceux qui s'aiment" et des sentiments. Des histoires d'amour de jeunesse, d'amour impossible, d'amour rêvé, d'amour retrouvé... pour oublier un temps les soucis et se rappeler avec délice ce que la vie peut offrir de mieux !
    Mieux qu'un livre, un remède anti-coup de blues !



    Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de recueil de nouvelles... La nouvelle est un exercice toujours difficile car il faut en peu de pages donner vie à une histoire complète sans se perdre dans les détails ni trop synthétiser. C'est un genre mal-aimé, qui est assez rarement publié par les grandes maisons d'éditions et pourtant c'est un des genres préférés des jeunes auteurs ; comme ce recueil qui est un premier ouvrage.

    J'avoue que lorsque j'ai commencé le recueil, je me suis demandé sur quoi j'étais tombée. La première nouvelle, intitulée l'Aphrodisiaque est assez particulière, voir même un peu dérangeante au début. Mais je vous rassure elle finit d'une façon qui lui donne toute sa place dans cet ouvrage où l'Amour est roi. Si comme moi, vous buttez un peu sur le début de celle-ci, persévérez et passez vite à la nouvelle suivante, plus douce à lire. J'avoue que je n'aurais pas choisi celle-ci comme ouverture d'ouvrage, car c'est loin d'être la meilleure ou la plus représentative de l'idée centrale qui se dégage au fil des pages.

    Le recueil est composé d'une dizaine de nouvelles, plus ou moins longues, qui ont toutes pour thème central le couple et l'Amour avec un grand A. On pourrait craindre quelques redondances, mais que nenni ! L'auteur a su faire preuve d'imagination et se renouveler textes après textes. J'avoue qu'elle a su me surprendre tout au long de ma lecture tant les sources d'inspirations sont variées et les sujets différents. J'ai un petit faible pour cette jolie rencontre un jour de pluie et pour la jeune Camille.

    Je rapprocherais ce recueil de celui d'Anna Gavalda, Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, car j'ai ressenti la même douceur dans ma lecture, la même force d'imagination et les deux ont su me surprendre agréablement. Dans un cas comme dans l'autre, certaines nouvelles ou certains passages nous restent en mémoire, et on peut se replonger dans les textes avec la même impression de familiarité, comme si quelque part ils faisaient partie de nous.

    Ce recueil est parfait à lire sous un plaid, un jour de pluie ou lorsque l'on a besoin d'un peu de baume au cœur. 


    Quand on regarde vers le futur, dix ans ça peut paraître très long. Mais quand on se tourne vers le passé, ces dix ans ne sont plus qu'un bref instant.

    Je pousse un soupir qui forme une fumée blanche avant de se dissiper dans l'obscurité. Ça me rappelle ce qu'elle a dit hier : "Il y a quelque chose de spécial dans ce panache blanc." Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m'a expliqué, un peu gênée : "Tu ne trouves pas ça fantastique de pouvoir observer quelque chose qui est habituellement invisible ? Ce serait formidable si la gentillesse et l'amour pouvaient devenir visibles comme la respiration quand il fait froid."


mercredi 22 novembre 2017

Les p'tits nouveaux dans ma bibliothèque - Octobre 2017


Ahem ! Ahem ! Il semblerait que je n'ai pas été très raisonnable sur les acquisitions en ce joli mois d'octobre ... Heureusement que je lis beaucoup ces temps-ci, sans quoi ma Pal prendrait des complexes !

Je vous présente tout ça en deux petites vidéos qui j'espère vous donnerons également envie de les lire ! Et vous avez-vous été raisonnable ce mois-ci ?





lundi 13 novembre 2017

C'est lundi que lisez-vous ? [98]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ? 2. Que suis-je en train de lire en ce moment? 3. Que vais-je lire ensuite ?


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 6 au 13 novembre 2017
Une jolie semaine de lecture, toujours aussi variées et éclectiques. Un peu de jeunesse, un recueil de nouvelle, un roman de littérature anglaise et un roman policier anglais. De belles lectures, toutes passionnantes dont je vous reparle plus en détail bientôt.

- Le garçon qui voulait courir vite, de Pierre Bottero
- Ceux qui s'aiment, de Coralie Raphaël
- Une fille, qui danse, de Julian Barnes
- Agatha Raisin, T3 : Pas de pot pour la jardinière, de M.C. Beaton


Ce que je suis en train de lire : 
 
     Cela fait plus d'un an que ce livre traine dans ma Pal numérique où je l'avais complètement oublié ; mais quand je l'ai vu sur les étagères de la bibliothèque municipale, il s'est aussitôt rappelé à moi et avec lui mon envie de le lire. Préférant les livres papiers, je l'ai donc emprunté pour vite commencer ma lecture.

4ème de couverture :
    La vie, en général, n’en finit pas de faire des promesses qu’elle prend plaisir, ensuite, à ne pas tenir – et telle est bien l’histoire d’Alexandre, le héros de ce roman.
    On lui avait ainsi promis, dès sa naissance, le bonheur, l’amour, le soleil, l’Italie et toutes les nuances du plaisir, et il en eut sa part. Mais il s’avisa, à mesure, que chaque promesse accomplie portait également en elle une part de regret, une zone de mélancolie où le destin murmurait : « le bonheur, ce n’était donc que cela ? » 
    Dans ce roman qui se déploie entre Paris et l’Argentario, cette presqu’île bénie de Toscane, on croisera beaucoup de désirs, de folles sensualités, des jours glorieux, des amantes, des amis fidèles – et, en même temps, leurs contrepoints douloureux et sombres. 
    Cette histoire, on l’aura deviné, concerne la plupart des hommes qui entrent dans l’existence en grands vivants. Qui en jouissent. Et qui, par négligence, y font d’irrémédiables dégâts.  
    Surtout dans le cœur des femmes qui ont pris le risque de les aimer.




Mes prochaines lectures
 
La suite des aventures d'Agatha Raisin m'attend dans ma pile à lire avec nombres d'autres titres qui me font envie, alors je verrai le moment venu...

Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque

lundi 6 novembre 2017

C'est lundi que lisez-vous ? [97]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ? 2. Que suis-je en train de lire en ce moment? 3. Que vais-je lire ensuite ?


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 30 octobre au 5 novembre 2017
Encore une jolie semaine de lecture, que j'ai commencé avec le sympathique Blaise Cyrano. Ré-écrire Cyrano de Bergerac en le transposant à notre époque dans un collège n'était pas un défi facile à relever, mais l'imagination d'Arthur Ténor fait que ça marche très bien et que l'on accroche totalement à l'histoire ! Ensuite je me suis offert le luxe de relire le tome 2 des aventures de cette chère Agatha Raisin, afin de pouvoir me plonger prochainement dans les tomes suivants. Et pour finir la semaine, j'ai lu le dernier livre pour mon Challenge Octobre Rose, sur lequel j'ai eu un avis mitigé jusqu'au cinquante dernières pages où tout se dénoue...


- Blaise Cyrano, le raté magnifique, de Arthur Ténor
- Agatha Raisin enquête, T2 : remède de cheval, de M.C. Beaton
- A moins d'aimer, de Véronique Fiszman


Ce que je suis en train de lire : 
 
     Le book-haul publié hier m'a donné envie d'un petit roman jeunesse, alors j'ai décide d'enfin découvrir Pierre Bottero avec Le garçon qui voulait courir vite. C'est une histoire qui se laisse bien lire, bien qu'elle aborde un sujet assez difficile.
 
 
 
4ème de couverture :
Debout derrière la grille de l'école, Agathe regarde son frère. Jules ne dit rien, il semble perdu et Agathe en est malade. Depuis l'accident de voiture de leur père cet été, Jules ne parle presque plus et court de moins en moins bien... comme s'il avait perdu l'usage de ses jambes. Qui rendra à Jules sa joie de vivre ? 
 
"-On court ?
Je me suis agenouillée et l'ai pris dans mes bras. Je l'aimais, ne songeais qu'à le protéger...
-D'accord, Julot, on court. T'es prêt ?"




Mes prochaines lectures
 
Trop de titres me font envie pour le moment, je choisirais selon mon état d'esprit après cette lecture :)

Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque !

dimanche 5 novembre 2017

Les p'tits nouveaux dans ma bibliothèque [13]


 Une fois n'est pas coutume, je n'ai acheté en ce mois de septembre que des romans jeunesse. J'espère que cette petite présentation vous donnera autant envie qu'à moi de les lire :)



Si vous en avez lu certains n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
Je vous en reparle bien vite par ici :)

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L'heure du bilan - Octobre 2017

Bonjour, bonjour !

On se retrouve pour un petit tour d'horizon de mes lectures du mois précédent. Au programme : du bon, du très bon, du passionnant, du provocant, du léger, du jeunesse, du contemporain, de l'épistolaire ...
Encore un chouette mois de lecture !
 
Pour tout savoir, c'est dans la vidéo ! ;)





samedi 4 novembre 2017

L'heure du bilan - Juillet 2017



Bonjour à tous !

Avec beaucoup de retard (mais vous comprendrez bientôt pourquoi...) Voici mon bilan de mes lectures du mois de Juillet. De très chouettes découvertes dans l'ensemble, que j'espère vous donner envie de découvrir également !





Livres lus ce mois-ci :
- Comment devenir parfait en trois jours, S. Manes
- La confession d'un enfant du siècle, A. de Musset 
- Ecrire est une enfance, P. Delerm  
- Procès du grille-pain et autres objets qui nous tapent sur les nerfs
- J'aurais dû apporter des fleurs, A. Brami  
- Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, H. Murakami
- Monsieur Sptizweg s'échappe, P. Delerm



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vendredi 3 novembre 2017

Mariage Mania - Darcy Cosper

Mariage Mania, de Darcy Cosper

402 pages
Editions Marabout, Collection Girls in the City
Parution : Octobre 2006
Traduit de l'américain par Raphaële Eschenbrenner

4ème de couverture :
     17 mariages en 6 mois ! Malgré son aversion épidermique pour l'institution, Joy, 30 ans, ne peut échapper à ces invitations. Mais le plus important est que le garçon avec lequel elle vit depuis 18 mois, Gabriel, partage son point de vue : aucun des deux ne souhaite se marier. Non, ça, jamais ! Au cours des 6 mois qui vont s'écouler, Joy pourra-t-elle concilier ses convictions les plus profondes avec l'affection qu'elle éprouve pour ceux de ses amis ou de sa famille qui s'engagent ? Son couple supportera-t-il les épreuves ?
     Une comédie new-yorkaise décapante et drôlissime. 


    Voici une lecture qui sort complètement de ce que je lis habituellement, et je dois vous dire que ça fait du bien de temps en temps.

    Dans ce récit nous suivons les aventures de Joy, 30 ans qui va vivre une saison intense de mariages : pas moins de 17 mariages sont planifiés d'avril à Septembre et évidemment elle s'est engagée à être présente à tous, voir parfois même à en être demoiselle d'honneur. Sauf que voilà : Joy déteste l'idée même du mariage. Pour elle c'est un concept dépassé de mode et dont elle ne voit pas du tout l'intérêt.
     Elle vit en couple depuis plusieurs mois déjà avec Gabriel, un jeune homme parfait, avec qui la vie est simple et merveilleuse et qu'ironie du sort, elle a rencontré à un mariage... si,si,si ! je vous assure.
      Mais malgré leur vie parfaite et tout le bonheur qu'elle a à vivre à ses côtés, Joy n'envisage pas une minute d'épouser Gabriel ; et ce malgré un entourage qui la pousse à sauter le pas.
     Heureusement pour elle, son parfait petit ami semble sur la même longueur d'ondes qu'elle ! Mais le restera-t-il après ce marathon de tulle, de dentelle et de vin d'honneur ? Après avoir vu tant d'amoureux se jurer amour et fidélité avec tant d'émotions dans la voix et dans le coeur ?

    Je vous rassure, nous n'assisterons pas aux 17 mariages lors du roman, pas de risque d'overdose donc ! Seuls certains mariages seront abordés, avec plus ou moins de détails selon leur importance et sous des aspects différents : enterrement de vie de jeune fille, préparation de la mariée, essayage de robe de demoiselle d'honneur, cérémonie ...
     Tous ces mariages sont différents tant par leur thème que par la signification qu'ils revêtent aux yeux des futurs époux et c'est selon moi, ce qui fait tout l'intérêt de ce livre.
     En effet, chaque couple ne prononce pas ses voeux de la même façon, mais surtout n'y mette pas la même intention. Le mariage est un contrat qui uni deux personnes l'une à l'autre, mais c'est bien plus que cela : une dimension émotionnelle et sprirituelle. A chacun de choisir les promesses à échanger, ainsi la fidélité n'est pas l'apanage de tous les mariages et le fait de croire en l'amour éternel non plus.
      Il y a tout un tas de bonnes raisons de se marier, mais aussi tout un tas de mauvaises... et dans la société américaine où l'on vous presque un culte à cette institution, il n'est pas toujours facile de se positionner soi-même par rapport à lui. Mais c'est ce que vont faire Joy et ses amies et c'est ce qui va apporter toute sa richesse au roman.

    Moi qui commençait ma lecture un peu septique, je me suis complètement laisser embarquer par l'histoire, et ai été agréablement surprise de toutes les réflexions sur le sujet, glissées par l'auteur dans l'ouvrage. En revanche j'avoue être restée assez insensible au personnage de Joy. Son entêtement a eu raison de ma sympathie pour elle.

     C'est une lecture amusante et agréable avec laquelle le lecteur passe un bon moment.

    Les traditions, me dis-je à moi-même, nous permettent de rester dans un univers protecteur et familier.

    Les meilleurs principes se vident de leur sens quand ils ne servent plus à te rendre heureuse. En ce moment, ta précieuse intégrité te mine.

mercredi 1 novembre 2017

Les Albums de la Semaine [5]

Bonjour, bonjour !
 
 Cette semaine, je ne vous parlerai que d'un album, mais quel album !
Un vrai coup de coeur <3


Pour retrouver toutes les informations sur ces albums, rendez-vous sur le blog qui leur est dédié :)
 
 
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mardi 31 octobre 2017

Sur l'écriture - Charles Bukowsky

Sur l'écriture, de Charles Bukowsky

Textes rassemblés par Abel Debritto
318 pages
Editions Au Diable Vauvert
Parution : Septembre 2017
Traduit de l'américain par Romain Monnery

4ème de couverture :
    Une anthologie de textes inédits sur l'écriture, le quotidien d'une véritable légende américaine, icône de la contre-culture.
    Ces lettres aux éditeurs, directeurs de revues, amis et confrères écrivains pour la première fois publiées, dessinent un portrait intime du grand poète tour à tour poignant, glacial, iconoclaste et souvent hilarant. On y découvre le rapport inquiet au travail, l'érudition littéraire, mais aussi le mordant, l'intransigeance de celui qui a donné voix aux opprimés et dépravés de la société, dans des phrases mémorables ponctuées de moments de grâce. 


    Comme vous avez du vous en rendre compte, ces derniers temps je suis très intéressée par le point de vue des auteurs sur leur relation à l'écriture. Je ne pouvais donc que craquer pour ce livre.
    J'avoue ne jamais avoue lu Bukowsky, mais je sais qu'il fait parti des grands noms de la littérature américaine, et que je vais essayer de me plonger rapidement dans un ou deux de ces écrits, car ce recueil de lettres à plus qu'éveiller ma curiosité.

     Ce livre est un recueil de diverses lettres que Charles Bukowsky a envoyées à des amis et éditeurs, parfois inconnus de lui, tout au long de sa vie. Elles ne sont pas toujours reproduites en intégralité et ont été sélectionnées avec soin afin de rendre au mieux la vie que fut celle de cet écrivain très prolifique et obsédé de l'écriture ; mais aussi afin de rendre au mieux le chemin de sa maturité littéraire.

     Charles Bukowsky fut un de ces idéalistes pour qui le matériel n'avait que peu d'intérêt. Les mots lui brûlaient les doigts et il n'était jamais plus heureux qu'assis des heures derrière sa machine à écrire, quelques canettes de bière à portée de main. Il composait des poèmes à la chaine, au fil de son inspiration, sans jamais se relire ou y apporter la moindre modification et surtout sans jamais se censurer. Il inondait les journaux littéraires de ses productions, espérant vendre par-ci par-là un poème ou deux qui permettrait d'améliorer un peu l'ordinaire.
     Il lui faudra des années et manquer perdre la vie, pour la remettre un peu d'aplomb et se remettre à écrire.
     Il devra sa notoriété en partie à John Martin qui décidera de placer sa confiance en lui et de publier son premier roman. Cet éditeur sait se montrer habile, et créer le manque chez le lecteur, ne publiant qu'à longs intervalles un nouveau roman de l'auteur. Mais pour un homme tel que Bokowsky, dont les mots dégoulinent par tous les pores de la peau ce n'est pas suffisant, et il ne peut s'empêcher de continuer à proposer un peu partout, aux journaux américains et Outre-Atlantique, ses poèmes et nouvelles.

     J'avoue que si je me suis plongée avec joie dans ce recueil de lettres, un certain malaise s'est peu à peu instauré ; tout comme j'en aurais ressenti un si j'avais rencontré l'homme en vrai. Sa façon de voir la vie, ses écrits et les autres est par moment assez dérangeant, mais il semblerait que ce soit sa marque de fabrique. J'ai beaucoup plus apprécié cette sorte de maturité qu'il a acquise avec le temps. J'ai alors trouvé qu'il prenait plus le temps d'argumenter ses idées plutôt que de les balancer simplement dans le but de choquer le lecteur. J'ai trouvé aussi que son regard sur la vie et le monde littéraire devenait aussi plus incisif et plus réaliste.
     C'est toute cette seconde partie qui me donne envie de découvrir l'auteur, plus à travers ses romans que par ses nouvelles et poèmes. 

     J'ai beaucoup aimé la construction de l'ouvrage vraiment simple : avant les lettres, une petite note nous indique qui est le destinataire si nous ne le connaissons pas et le sort du ou des textes littéraires évoqués dans la lettre de Bukowsky. Les textes ont été judicieusement choisis pour se suivre afin que la lecture soit fluide et les préambules et conclusions inutiles supprimées afin de ne pas perdre le lecteur dans sa découverte de cet auteur.

     Pour moi qui n'ai jamais lu ses textes, je trouve que c'est une très bonne introduction à ses oeuvres, car on découvre l'homme qu'il était, sans masques ni faut semblants. Ce recueil permet de soulever avec délicatesse le voile sur son intimité d'écrivain, sans se perdre dans les autres aspects de sa vie ; car pour moi seul l'homme en tant qu'écrivain est intéressant, ce qu'il fait de sa vie privée ne m'intéresse pas.

     C'est un ouvrage qui saura ravir tout à la fois les amoureux de cet auteur tout comme les curieux qui se demande simplement qui il est avant de se plonger dans ses oeuvres.

Ma question est la suivante : est-ce qu'un auteur à partir du moment où il est publié devient une propriété publique susceptible d'être fouillée sans préavis ou détient-il encore quelques droits à une vie privée en tant que citoyen qui paye ses impôts ? Serait-ce vulgaire de dire que le seul avantage à être artiste reste (encore) la possibilité de prendre ses distances vis-à-vis d'une société sur le déclin, ou s'agit-il simplement d'un concept tombé en désuétude ? 

Est-ce que c'est la suite logique quand tu t'adonnes à la poésie ? Est-ce que tout finit par s'effondrer ? Ton boulot, ta vie, ta femme, ton pays, ton esprit, tout sauf ton amour des mots et le son qu'ils produisent quand on les sculpte, sculpte, sculpte, la sculpture... o mon dieu oui


lundi 30 octobre 2017

C'est lundi que lisez-vous ? [96]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ? 2. Que suis-je en train de lire en ce moment? 3. Que vais-je lire ensuite ?


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 23  au 29 octobre 2017
Petite semaine de lecture, car très remplie en activités diverses et variées : vacances scolaires obligent. Je n'ai eu que mes soirées pour lire, donc j'ai avancé très doucement dans ma lecture de Léautaud, ce qui est paradoxal car j'ai littéralement avalé les 60 premières pages le dimanche soir ...
Et je me suis accordée une matinée tranquille pour lire ce petit livre jeunesse Mon père n'est pas un escargot, dont le thème n'est pas facile à aborder dans la vie réelle.

- Le petit ami, de Paul Léautaud
- Mon père n'est pas un escargot, de Agnès Lestrade et Amandine Laprun


Ce que je suis en train de lire : 
 
     Pour continuer dans ma lancée autour de Cyrano de Bergerac, je me suis plongée dans ce roman jeunesse qui revisite l'histoire à la sauce collège actuel. Une belle façon je trouve d'intéresser les jeunes lecteurs aux œuvres classiques.


4ème de couverture :
Blaise Cyrano, élève de 3e au collège Rostand, surnommé "Monsieur Molière" pour sa maîtrise de la langue française et sa grande culture littéraire, ne laisse personne indifférent. Car en plus d'un fort tempérament et d'une répartie toujours cinglante, le garçon est affublé d'un menton plus long que la moyenne. Bien que son esprit supérieur compense son complexe physique, Blaise n'ose déclarer sa flamme à Roxane. Par surcroît, la belle n'a d'yeux que pour Christian Neuvillette, lequel brille davantage par sa beauté que par son intelligence. Mais par amour pour Roxane, ce Cyrano 2.0 se résigne à aider son rival en écrivant à sa place des missives enflammées...





Mes prochaines lectures
 
J'hésite encore, ce sera ou un roman policier, parce que depuis le temps cela me fait envie, ou ma dernière lecture pour le Challenge Octobre Rose :)

Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque !

vendredi 27 octobre 2017

Célibataires - David Foenkinos

Célibataires, de David Foenkinos

141 pages
Edition Flammarion
Parution : Septembre 2008
Théâtre

4ème de couverture :
    Les rencontres amoureuses sur Internet... c'est la fin des agences matrimoniales ! Michel et Sylvie sont deux employés de ces sociétés en voie de disparition. Célibataires, ils mettent leur cœur à aider les autres. Jusqu'à s'oublier eux-mêmes. Comme plus personne ne vient dans l'agence, il serait peut-être temps qu'ils s'occupent enfin d'eux ? Dans cette première comédie de David Foenkinos, on retrouve son univers plein de fantaisie et d'humour. Réflexions sur le couple, sur la solitude, sur le divorce, sur l'angoisse du bonheur (et oui ça existe !), et sur l'art de danser subitement le tango. 

     J'aime le théâtre, et je trouve toujours amusant de découvrir un auteur via un de ces textes de théâtre. Je trouve que cela donne tout de suite la mesure de son écriture et de sa capacité à faire passer l'essentiel en peu de mots.

     Comme tout le monde, j'ai beaucoup entendu parler de David Foenkinos, et si deux de ses ouvrages attendent gentiment dans ma Pal, je n'avais encore jamais passé le pas. Mais ce petit livre rouge a su attirer mon attention à la bibliothèque et je m'en suis vite saisi.
       L'un des avantages du théâtre, c'est qu'en général cela se lit plutôt rapidement, surtout pour ce qui est des pièces contemporaines. Il ne suffit alors plus qu'à se prévoir un moment de calme de deux heures pour s'y adonner sans interruption et se laisser embarquer par l'histoire.

     Dans ce texte, il n'y a que deux personnages Michel et Sylvie. Tous deux sont les derniers employés d'une agence matrimoniale sur le déclin. Au fil des jours et de leurs discussions, ils s'interrogent sur l'avenir de leur métier et sur le marché de la rencontre dans une société qui va toujours plus vite. Ils reviennent aussi sur leurs désastres amoureux et leur grande solitude sentimentale.C'est à la fois plein d'humour et franchement terre à terre, voir cynique par moment. Tous deux sont lucides quand à leur avenir et la réalité de la vie.

     C'est en quelque sorte une chronique de la vie ordinaire, où deux célibataires s'interrogent sur la place du couple dans la société et la notion d'Amour dans celui-ci. Deux concepts qui devraient se fondre l'un dans l'autre, découler l'un de l'autre mais qui semblent devenir de plus en plus distincts au fil des ans.

     C'est un délicieux moment de lecture, on ne voit pas le temps passé et l'on s'attache à ces deux vieux célibataires en quête d'amour. Le fait qu'il n'y ait que deux personnages rend la lecture encore plus fluide, et les dialogues se suffisent en eux-même : il y a très peu de didascalies et c'est tant mieux car cela laisse au lecteur la possibilité d'imaginé les gestes et réactions des personnages à sa guise.
     Voir la pièce portée sur les planches doit offrir au spectateur un agréable moment de divertissement et de bonne humeur.

     C'est une lecture feel-good que je recommande à tout le monde, même à ceux qui n'apprécient pas le genre, car l'écriture est si simple à suivre qu'on l'oublie au profit de l'histoire et des dialogues.  

     - Mais tu te rends compte à quel point on est pathétiques ? On passe notre temps à essayer de caser les gens, alors qu'on est seuls comme des rats. Et les célibataires qui nous passent sous le nez, on n'a pas le droit d'y toucher, question de déontologie !

jeudi 26 octobre 2017

Les Albums de la Semaine [4]

Bonjour, bonjour !

Je vous retrouve sur la chaîne youtube pour vous présenter les 3 Albums de la semaine 


Pour retrouver toutes les informations sur ces albums, rendez-vous sur le blog qui leur est dédié :)


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lundi 23 octobre 2017

C'est lundi que lisez-vous ? [95]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ? 2. Que suis-je en train de lire en ce moment? 3. Que vais-je lire ensuite ?


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 16  au 22 octobre 2017

Une semaine de lectures très variées comme vous pouvez le constater : de la chick-lit, un recueil de lettres et un court roman classique. Toutes ces lectures ont été enrichissantes à leur façon et je vous retrouve très vite pas ici pour vous en parler !
- Mariage Mania, de Darcy Cosper
- Sur l'écriture, de Charles Bukowsky
- Le joueur d'échec, de Stefan Zweig


Ce que je suis en train de lire : 
 
Je me suis enfin décidée à découvrir Léautaud, un auteur dont j'ai plusieurs fois entendu parler et que j'étais curieuse de lire. Il est davantage connu pour ses journaux, mais j'ai préféré commencé par un de ses premiers romans autobiographiques : celui sur son enfance.



4ème de couverture :
    "J'ignore si le lecteur s'amusera beaucoup des souvenirs d'enfance que je vais raconter. Il y a bien cinq ans que je me demande si je dois les écrire, moi, et je viens seulement de m'y décider ! Qui sait aussi si cet enfant que j'ai été et que je revois en ce moment avec une netteté qui touche au prodige ne me reprochera pas, quand j'aurai achevé, d'avoir été, à son sujet, si loin dans ce livre. Pauvre chéri ! comme disent si tendrement mes amies, quand je leur en parle. Enfin, ça fera peut-être quelques bonnes pages."



  Mes prochaines lectures
Sûrement un peu de jeunesse car la semaine qui vient s'annonce très chargée en activités diverses et variées.



Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque !

mercredi 18 octobre 2017

Les Albums de la Semaine [3]

Bonjour, bonjour !
Je vous retrouve sur la chaîne youtube pour vous présenter les 3 Albums de la semaine 


Pour retrouver toutes les informations sur ces albums, rendez-vous sur le blog qui leur est dédié :)
www.1001albumsjeunesse.com

Cliquez sur les titres pour consulter les articles :)

 
 

lundi 16 octobre 2017

C'est lundi que lisez-vous ? [94]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ? 2. Que suis-je en train de lire en ce moment? 3. Que vais-je lire ensuite ?


Ce que j'ai lu cette semaine : 
    
Du 9 au 15 octobre 2017
Encore une jolie semaine de lecture que j'ai adoré commencer en compagnie de Chantal Thomass qui se livre à nous comme elle le fait petit à petit avec sa petite-fille. Totto-Chan fut une lecture agréable mais que je n'ai finalement pu comprendre et apprécier réellement qu'après avoir lu la postface ce que j'ai trouvé un peu dommage. Et j'ai fini mon dimanche avec le Bal qui dans sa simplicité, est incisive et touchant. 

- Sens dessus dessous, de Chantal Thomass
- Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre, de Tetsuko Kuroyanagi
- Le Bal, de Irène Némirovsky



Ce que je suis en train de lire : 
 
Une fois n'est pas coutume, mais à l'heure où j'écris ces mots je n'ai pas encore commencé de nouvelles lectures et ne sais pas encore dans quelle histoire je vais avoir envie de me plonger dans la soirée.
Bien sûr, comme je vous l'ai dis sur instagram, je poursuis toujours chapitre après chapitre ma lecture de l'essai : Une histoire de la lecture, de Alberto Manguel, qui se révèle passionnant.



  Mes prochaines lectures
Dans ma Pile à Lire, il y a encore deux livres roses, du théâtre, de la littérature classique, et encore milles autres pépites que je brûle de découvrir et dans lesquels je me plongerai au fil de mes envies !


Et vous que lisez-vous ?
Belle semaine livresque !

jeudi 12 octobre 2017

Le mal des ardents - Frédéric Aribit

Le mal des ardents, de Frédéric Aribit

240 pages
Editions Belfond
Parution : 17 août 2017

Présentation de l'éditeur :
    Entretenir le feu sacré sous peine d'être enterré vivant. On ne rencontre pas l'art personnifié tous les jours.
     Elle est violoncelliste, elle dessine, elle peint, fait de la photo. Elle s'appelle Lou. Lorsqu'il tombe sur elle, par hasard, à Paris, c'est sa vie entière de prof de lettres désenchanté qui bascule et, subjugué par ses errances, ses fulgurances, il se lance à la poursuite de ce qu'elle incarne, comme une incandescence portée à ses limites.
     Mais le merveilleux devient étrange, et l'étrange inquiétant : Lou ne dort plus, se gratte beaucoup, semble en proie à de brusques accès de folie. Un soir, prise de convulsions terribles, elle est conduite à l'hôpital où elle plonge dans un incompréhensible coma. Le diagnostic, sidérant, mène à la boulangerie où elle achète son pain.
     Quel est donc ce mystérieux " mal des ardents " qu'on croyait disparu ? Quel est ce " feu sacré " qui consume l'être dans une urgence absolue ?
     Il va l'apprendre par contagion. Apprendre enfin, grâce à Lou, ce qu'est cette fièvre qui ne cesse de brûler, et qui s'appelle l'art. 


    Ce livre c'est l'histoire d'une folle passion, de ces histoires d'amour qui vous surprennent un jour dans la banalité de votre quotidien et qui vous emmène dans leur tourbillon, très loin de vos habitudes. Mais c'est aussi une très intéressante étude sur l'ergot du seigle et sa présence à travers toute l'Histoire de l'humanité.

    Lou est une jeune femme vivante, vibrante et amoureuse de la vie. Elle s'investit totalement dans chacune des actions qu'elle fait, transformant sa vie en véritable tourbillon de plaisir, de bonheur et de folie. Quand elle croise la route de notre narrateur, professeur de lycée qui s'ennuie dans la banalité de sa vie, elle va le réveiller à la vie. D'une première brève rencontre elle va le faire réfléchir sur sa vie, et lorsqu'ils se recroiseront peu de temps après, il ne pourra résister à suivre ce feu follet dans les rues de Paris.
    Lou ressent comme une urgence à vivre, à croquer tous les plaisirs de la vie sans se soucier des conventions et du quand dira-t-on. Il ne sera pas toujours facile pour lui de la suivre, mais l'amour l'emporte, l'aveugle et l'entraine malgré lui dans cette grande aventure pleine d'amour et de passion.
     Avec eux nous parcourons l'art de la musique et de la peinture, comme vecteurs de vibrations intérieurs et sources de plaisir. Lou a des idées sur tout, et ce caractère passionné nous offre des réflexions très juste sur ces deux modes d'expression, invitant le lecteur à voir au-delà des conventions communément admises et à oser se plonger dans ses émotions intérieures.

    Mais cela ne va durer qu'un temps. Lou est-elle réellement elle-même ou agit-elle sous l'emprise de la folie de sa maladie ? Ou celle-ci ne fait-elle qu'exacerber sa nature profonde ? On pencherait plus pour la seconde, car notre homme, pourtant sain, se laisse gagner par la douce folie de sa compagne, se désinhibant à son contact.

    La relation des deux personnages est passionnante et envoutante. On prend un réel plaisir à les suivre dans cette folle aventure, nous demandons sans cesse jusqu'où ils iront, jusqu'où Lou l'entrainera-t-elle ? Le lecteur se surprend parfois à rêver de pouvoir ainsi pimenter sa vie, avec autant de joie et de liberté... cela ne tient qu'à lui, nous murmure Lou à l'oreille tout au long de notre lecture.

    J'ai aimé que cette histoire soit enrichie de celle de cette maladie qu'est l'ergot du seigle  qui a traversé les siècles sans avoir été identifiée comme telle pendant longtemps. Ce champignon qui se développe sur le germe des céréales, notamment du blé et du seigle, n'a été identifié que tout récemment au regard de l'Histoire de l'Humanité, et il a fait des ravages pendant des millénaires sur des populations dont l'alimentation première était le pain, justement composé de ces céréales.
     Aujourd'hui les récoltes sont vérifiées avec soin et rares sont les cas de maladie qui se déclarent, et si cela arrive, que le diagnostique est rapidement mis en place, les services de santé publique mettent tout en œuvre pour limiter la contagion. Mais il n'en était pas de même quand la famille cultivait et mangeait son propre grain...
     Frédéric Aribit parcours l'Histoire de l'humanité, mettant en lumière des épidémies que l'on doit vraisemblablement à ce champignon et qui plusieurs fois ont changé la face du monde.

     Ce livre nous rappelle à quel point notre vie est fragile et comment un minuscule champignon que l'on perçoit à peine à l'oeil nu peut l'anéantir en peu de temps. Il nous rappelle que la vie est trop courte pour qu'on la laisse devenir banale et qu'il faut la vivre à 100%, se laissant la possibilité de s'évader des conventions et des carcans de la société pour parfois mieux en apprécier la saveur.

     Frédéric Aribit nous livre là un roman qui fait du bien, qui se laisse dévorer et nous donne envie de croquer la vie à pleine dents. Il a su avec succès mêlé les deux histoires la Grande et la personnelle avec simplicité et brio, ce qui fait qu'elles se nourrissent l'une l'autre sans gêner le moins du monde notre lecture, mais au contraire en nous passionnant de plus en plus pour les deux au fil des pages.

    C'est une superbe ode à la Vie et à l'Amour. Que je vous conseille de lire. C'est un texte avec lequel vous ne sauriez vous ennuyer tellement il est riche de connaissances, d'histoire, d'amour, de rêve et de bienveillance.

   La musique, c'était une question d'heure, de rendez-vous avec soi-même.

   Quelque chose qui avait aussi affecté mon travail, mon rapport aux livres et s'était propagé dans ma qualité d'écoute de ma musique, dans le regard que je portais sur l'art. Car ce qui, dans mes lectures, n'était avant elle qu'un alignement de mots dignes d'un intérêt intellectuel variable, ce qui n'était qu'une enveloppe sonore dans mon casque apte, au pire à me désennuyer un peu, au mieux à m'arracher un moment de la fadeur du monde, qu'un assemblage esthétique de formes et de couleurs sur une toile, prenait un relief nouveau, trouvait une puissance, une force inédites, une crudité féroce qui me sidérait et m'effrayait à la fois.

    Ex-ister c'est, littéralement, sortir de soi. Être hors de soi.
    On ne vit jamais que hors de soi. Est-ce cela, Lou, que sans le savoir toi-même, tu me disais pourtant ?

    Sommeil et silence, rien n'était plus difficile et plus beau que cet échange-là. Rien n'exigeait davantage que l'abandon à l'autre que de lui offrir son sommeil et son silence. Se taire ensemble ce qui peut être aussi un don absolu. Un acquiescement total à l'autre.

    J'ai attrapé mon exemplaire vieilli et dans mon lit, à la seule lumière de la veilleuse, je me suis replongé dans cette histoire écrite en 1953 et que je me rappelais à peine avoir déjà lue. Je voulais voir si elle me dirait quelque chose de Lou, si elle me parlerait d'elle, de moi. Peut-être n'aimons-nous jamais que les livres qui parlent de nous. Ceux qui nous permettent de devenir nous-même, tout en nous empêchant de n'être que cela.