vendredi 20 décembre 2013

Parce que tu me plais - Fabien Prade

Parce que tu me plais, de Fabien Prade

121 Pages
Editions NiL
Parution : Août 2013

4ème de couverture :
Paris 2013. Théo ne fait rien.
En tout cas, rien de ce qu'il faudrait faire, à 25ans, pour rentrer dans l'âge adulte.
Il glande, il fume, il boit, il baise, il se drogue, il sort, il ment. Et il aime ça.
Vivre comme dans un gigantesque opent bas.
Mais un jour, il rencontre une fille.
Une fille qui n'est pas pour lui.
Une fille des beaux quartiers.
Une fille bien.
Diane.

     Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour parcourir ce petit bouquin, et heureusement. Franchement je m'attendais à autre chose ! Ce livre est truffé de stéréotypes, de langage parlé et de rien. En fait c'est ça, ce livre ne parle de rien. Notre "héro" n'en ai pas un, et il n'est pas plus avancé à la fin du texte qu'à son début.
      Théo est un glandeur, un vrai, un pur, un dur. L'auteur nous laisse sous-entendre que ce dernier a plein de combines pour gagner de l'argent : RSA, vente de babioles sur internet, revente de drogues à ses potes, figuration dans un film, tournoi de poker (avec ces potes), pari en ligne ... Wahou ! Tout ça ! Mais ne rêvez pas, ce n'est que mentionner et ce mec n'est pas le roi de la débrouille. Nous allons surtout le voir picoler, glander sur son canapé, fumer des joints et ne rien faire. Ah si ! Il découvrira une autre occupation quand il rencontrera Diane : se balader. Oui parce que c'est bien connu, les filles un peu bourg', leur seule activité avec un garçon c'est se balader... ah si et pique-niquer sur l'herbe. Ahem ! Je vous parlais de stéréotype tout à l'heure ... vous comprenez mieux maintenant ?
     Donc nous avons notre glandeur de première, qui rencontre la jolie princesse Diane. Par le biais d'une copine débauchée de celle-ci, il va réussir à récupérer son numéro de tel ... lui laisser des tonnes de message. Et, miracle de l'existence, elle va le rappeler : pour avoir de l'herbe, mais pas pour elle, hein, pour sa copine américaine. Ben oui, bien sûr, on rappelle un mec que l'on ne connait pas pour ça... sans ce demander comment il a eu le numéro de téléphone, et sans passé par la copine qui elle le connait. Logique, logique.
      Donc suite à ça ils se voient, se revoient, se re-revoient. Il a envie de l'embrasser, elle aussi dit-elle, mais elle est fiancée, alors il ne faut pas. Son mec revient bientôt. Et en plus c'est une oie blanche qui genre, n'a pas d'amis puisqu'elle n'a que lui à appeler pour se changer les idées...
     Le dit-mec revient, et là Bim ! Il se retrouve nez-à-nez avec Théo un soir dans un resto à Paris,... logique et tellement probable... Quand tu penses que dans un village de 200 habitants tu arrives à ne jamais croiser certaines personnes, ... alors qu'à Paris cela paraît si simple ... Bref, je m'égare.
     Et vous savez pas le plus fou dans tout ça ? Les deux mecs vont devenir potes ! Mais oui, mais oui, le super fiancé propre, réglo, travailleur et joueur de squash, va venir glander avec Théo presque tous les jours ! Incroyable non ? Et le dit Théo lui ne voit plus Diane par contre pendant ce temps ...why ?
      Comme notre "héro" ne veut surtout pas travailler ... pourquoi faire ? L'auteur a trouvé une super astuce pour lui faire tomber un max de pognons direct sur son compte en banque, ben oui ... parce que la bédave, la picole dans les bars : ça coûte un peu de sous quand même !
     Bref ça ne tient pas la route une demi minute, toute cette histoire. M'est avis que la jolie Diane elle s'est bien payé sa tête à Théo. Et je me demande bien de quoi un idiot comme lui a pu parler, parce que sortie de la baise, de la fumette, de la picole et de la console, il n'y a visiblement rien qui n'intéresse ce jeune homme.
    Cet auteur fait comme s'il parlait de quelque chose qu'il connaissait, ce qui n'est visiblement pas le cas. Il a fait le choix d'un langage Jeun's pour soit disant plus de corps ou de profondeur à son texte : c'est raté.
     C'est franchement nul à lire et sans intérêt. Cela dit si vous cherchez un exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire en écriture, vous avez ici un parfait exemple : personnage creux et survolés, actions et décors quasi inexistant, mauvais français, pas de réelle construction...
    M'est avis que si l'auteur n'était pas connu pour d'autres raisons, ce premier roman n'aurait pas été publié. On ne peut décemment pas appeler cela de la littérature !

(Chronique rédigée volontairement dans un langage décontracté pour être plus en adéquation avec l'ouvrage)

    "Il y a des jours-clefs, dans la vie.
    Il ne se passe rien pendant des semaines, on se fait chier, et puis ça tombe. Les choses arrivent. A peine le temps d'en analyser les conséquences, que cette journée banale s'est transformée en le "jour où".
Le must, c'est quand c'est doublé. Le combe. Deux trucs vraiment lourds, le même jour. Ca m'est déjà arrivé quelquefois, c'est spécial."

jeudi 19 décembre 2013

Pascale et Christophe - Christophe Masson

Pascale et Christophe, de Christophe Masson

143 pages
Editions Baudelaire
Année de parution : 2009

4ème de couverture :
   Que reste-t-il d'une histoire d'amour, vingt ans après ? Quels souvenirs ? Quelles images ?
    Durant la parenthèse enchantée des années 1975-85, après la pilule, avant le sida, Pascale aime Christophe, Christophe croit aimer Pascale. Pendant dix ans, ils ne cessent de se perdre et de se retrouver, entre Clermont-Ferrand, Londres, les États-Unis, Abidjan… 
   Dans la mémoire surnagent des chansons de Téléphone et du Velvet Underground, une odeur de chèvrefeuille, des films de Wim Wenders, une virée alcoolisée sur les terres d'Antoine Blondin, le fil sans fin des highways américaines, une fille qui voulait voir plus loin que l'horizon et les maladresses d'un garçon qui n'avait à offrir que du vent et des caresses. 
    Pascale et Christophe. Le passé les liait à jamais et les séparerait pour toujours. Comme si on s'attachait le plus à la personne qui nous a le plus fait souffrir.

     Un de mes livres coup de coeur, lu il y a déjà quelques temps, je me rends compte que j'ai un mal fou à en parler, à mettre des mots sur mes émotions, et du coup je repousse sans cesse à plus tard cette chronique.
     Aujourd'hui, il est temps de m'y mettre ; alors peut-être qu'elle ne sera pas parfaite, peut-être sera-t-elle incomplète, mais au moins elle sera là pour vous faire découvrir ce chouette livre à compte d'auteur.
     Christophe Masson est un auteur clermontois, qui a déjà publié une poignée d'ouvrages, des récits de voyage pour la plupart. Ce titre-ci est plus personnel, il raconte le jeune-homme qu'il était à la fin de ses études, ses rêves, ses espoirs et surtout son histoire d'amour tumultueuse avec une jeune fille, Pascale. On y retrouve bien sûr des récits de leurs escapades à l'étranger, car impossible à nier : Christophe aime voyager.
      Pour faire court, il est passé par l'école de commerce de Clermont-Ferrand, où il rencontrera Pascale et dont il en ressortira sans goût pour les affaires. Ce qu'il aime, ce sont les livres, les voyages et la musique. Il aime faire la fête le soir et rêve d'être écrivain. Pascale quant à elle, est plus réaliste, elle est bosseuse, aime ce qu'elle fait, est une amoureuse passionnée et admire Christophe.

      Pendant des années elle se tiendra en retrait derrière lui, pensant avoir du retard sur lui, en littérature surtout. C'est une jeune femme amoureuse, et comme beaucoup de jeune femme amoureuse elle ne vit qu'au travers de son amour et de Christophe, elle ne voit pas ses propres richesses et ses propres facultés. Elle s'oublie petit à petit, jusqu'à ce que les aléas de la vie, lui en fasse prendre connaissance, et qu'elle se mettra à vivre pour elle.
     Si la vie n'est pas toujours facile, et pas toujours tendre, Christophe ne l'est pas toujours non plus avec elle. Fougueux, il voudrait tout : le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. Mais vient le moment où il faut faire des choix, qu'ils feront à tour de rôle, blessant l'autre et se blessant eux-mêmes au passage.
     Leur histoire s'étalera sur dix ans. Dix ans de bonheur bien sûr, mais aussi de heurts, de blessures, de larmes, et de remises (ou non) en question. Les années passent et ont raison de leur insouciance, leur montrant ainsi les failles de leur relation.
      Dans ce livre Christophe Masson prend un risque, celui de parler de lui-même, de celui qu'il a été et ce n'est jamais simple ; il est dur d'être objectif sur soi-même. Plutôt que de nous servir un énième texte à la première personne, où le narrateur se juge sans cesse ; il a fait le choix extérioriser le personnage de Christopphe, de s'en désolidariser et de nous proposer un texte à la troisième personne, où l'on voit évoluer les personnages, sans prise de position directe de sa part. Il laisse le lecteur seul juge et c'est appréciable.
      Ce texte est une merveille à lire.Il fait parti, pour moi en tout cas, de ces textes si plaisant, que je ralenti ma lecture pour en profiter plus longtemps. 
      Un chouette récit que je vous invite vivement à découvrir, une histoire belle, simple sur font de voyages, de musique et de littérature.Un livre intime et intimiste.

      "Tomber amoureux est plus confortable qu'aimer. Aimer vous contraint à choisir, à prendre l'autre en considération, à l'intégrer à votre vie, et c'est là une responsabilité bien lourde. L'amour est attirant et inquiétant."

     "Terrible constat : tant qu'on ne tient pas les gens, on a peur de les perdre, et dès qu'on les tient, on n'a plus envie de les garder."

     "Mais Christophe se sent comme un type qui, après avoir tambouriné une éternité à la porte de sa maison, finit par y entrer, regarde ce décor trop familier et pense : "Je n'ai pas envie de vivre là". Alors, il se tait, petit bonhomme fait de rêveries qui a l'art de se fracasser contre la réalité."

     "Le passé les liait à jamais et les séparerait pour toujours. Comme si on s'attachait le plus à la personne qui nous a fait le plus souffrir."



vendredi 13 décembre 2013

Deux Ex Machina - Alex Evans

Deux Ex Machina, de Alex Evans

54pages (affichées sur mon kindle)
Editions Booxmaker, Collection Oneshot Chrono
Parution : Octobre 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
Le Professeur Vadim peut être fier de lui: il vient de concevoir la machine ultime, capable de fabriquer aussi bien un sous-marin qu'une glace à la fraise, en quantité infinie et sans la moindre pollution. Cette invention devrait assurer un nouvel âge d'or pour l'humanité, la disparition des maladies et, accessoirement, la suprématie de son pays sur ses rivaux. Flanqué de deux assistants hauts en couleurs, il s'attèle à la mise au point du prototype...


 J'ai reçu ce livre en partenariat avec les éditions Booxmaker et le forum Livraddict, et je les en remercie.  

      C'est un petit livre amusant, prenant et bien écrit. Il est présenté sous forme d'un compte à rebours. Le temps est la clef de tout. Une seule petite erreur de timing et se sera le drame. Mais le drame pour quoi ?
Vadim est un scientifique, mais pas un de ces scientifiques que tout le monde adule, non pas encore, c'est un petit professeur qui fait des recherches dans son laboratoire, ignoré de tous. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'est spécialisé en magie. Dans son "monde" la magie est une discipline scientifique, mais elle n'est pas aussi reconnue que les mathématiques, la physique ou la chimie, elle est plutôt méprisée. Pourtant Vadim croit en elle, et à force de recherches il invente la machine la plus audacieuse et la plus incroyable au monde : une machine à capturer la magie.
     Car voyez-vous la magie est cyclique, elle passe un certain temps sur ce plan astral, avant de disparaître dans un autre pendant plusieurs siècles, privant ainsi l'humanité de son utilisation. Vadim ne l'entend pas ainsi et compte emprisonner celle-ci dans sa machine avant son passage sur l'autre plan. Une fois la magie emmagasinée, il pourra en faire tout ce dont il souhaite : glace à la fraise ou sous-marin, peu importe tout sera à portée de main. (Les réactions de certains face à cette nouvelle est fort intéressante d'ailleurs)
       Mais a-t-il réfléchi à ce qu'il fera de toute cette magie accumulée ? Non, pas encore, il est pressé par le temps, il en manque pour réaliser son incroyable machine, il a besoin de temps et d'argent.
      Il se rend donc au ministère pour essayer de débloquer des fonds, et contre toute attente, ils lui sont accordés sans le moindre soucis. Tout peut enfin commencer. Vadim  va pouvoir se concentrer sur sa machine. Il lui faut des assistants ? Pas de soucis le ministre lui en fournit deux. Deux originaux avec qui Vadim aura le plus grand mal à s'entendre. Mais peu importe, la machine avant tout.
      Avant tout ? Non pas tout à fait, il y a aussi le projet du ministre ... Un projet incroyable et ambitieux, sur lequel Vadim doit plancher rapidement. Les délais sont courts, et la tâche immense. Et c'est sans compter les questions loufoques que lui pose son assistant. Loufoque ? Peut-être pas finalement...


       Ce texte décrit l'incroyable recherche d'un inventeur, de son énergie à mener à bien son projet et son manque de recul par rapport à celui-ci. Concentré sur son invention première, tout à la joie de pouvoir développer son invention, il exécute sans se poser de questions les demandes du ministre en lien avec sa machine.
      Cependant ce projet est grand et non sans conséquences pour l'humanité. Mais qui s'en préoccupe ? Sûrement pas Vadim tout à l'urgence de sa réalisation, sûrement pas le ministre, gonflé d'orgueil et d'égoïsme ? Qui alors ? Hyacinthe ? Victor ? les deux assistants de Vadim ? la presse ?
 

        C'est l'exemple typique d'une projet scientifique qui échappe aux mains de son créateur quand les politiciens s'en mêlent, et que celui-ci ne prend pas le temps et le recul nécessaire pour mesurer les conséquences de ces actes.
        Le récit accentue fortement le fait, qu'en cas d'invention et de réalisation si incroyable, qui remporte un tel succès, il est bon d'avoir autour de soi des personnages qui permettent de garder la tête froide et qui soulèveront les interrogations nécessaires.
        Hyacinthe, avec son mysticisme et sa spiritualité, questionnera à plusieurs reprises Vadim sur la façon dont les Dieux accepteront ou non, l'incroyable kidnapping de la magie que celui-ci veut entreprendre, déséquilibrant ainsi l'ordre établit. 

         Nous ne connaissons que peu Victor, car il apparaît très vite comme antipathique à Vadim, et nous voyons l'histoire à travers ce dernier, son ressenti et son excitation. Mais Victor n'est pas là par hasard, et s'il sait se faire oublier, il n'a pas pour autant dit son dernier mot.

       J'ai beaucoup aimé les précisions techniques apportées tout au long du récit, qui font qu'on y croit, on se prend même à essayer de réfléchir à comment fonctionne la machine et à quoi elle peut ressembler. Je l'imagine à l'ancienne, avec plein de rouages, de boulons, de cuivre, pardon, d'orichalque, de grandes cuves avec de grands tuyaux, un peu de laiton aussi, de jolis cadrans anciens avec des aiguilles forgées, ... très Jules Verne, très Steampunk. Cela laisse rêveur !

       
       Et c'est à la fin que l'on réalise que l'auteur fait un pari osé : nous proposer à demi-mots une version de la disparition de l'Atlantide. Et tout y est : les raz de marées, les tremblements de terre, ... et j'ai envie de dire : chapeau bas monsieur l'auteur ! Car l'histoire tient solidement la route, malgré sa part de rêve et d'imagination !

       C'est un texte très actuel, qui se met bien en parallèle avec l'actualité mondiale. Qui soulève des questions sur la façon dont notre monde est géré, où l'égoïsme prédomine, où l'on a tendance a oublié la misère et la détresse du voisin, du moment que notre pays est à l'abri. Toutefois l'auteur n'affiche pas ouvertement ce parti-pris, c'est moi qui fait ce lien. Ce roman peut tout à fait être lu dans son plus simple appareil : c'est à dire une histoire steampunk, sur fond d'imagination débordante !

       C'est Bénabar qui chantait l'Effet papillon, il me semble, et vraiment cela colle bien à cette histoire.

       Un petit texte savoureux que j'invite tous les Steampunk et/ou amoureux de Jules Verne à lire, vraiment vous ne perdrez pas votre temps. En plus d'être rythmé, bien écrit, il contient une pointe d'humour rafraîchissante !
      Dépaysement garanti !


      "Lui, Vadim, allait réaliser le vieux rêve de l'humanité : mêler la mécanique et la magie, me matériel et l'immatériel, la matière et l'esprit. Il avait conçu une machine capable de capturer toute la magie brute de l'univers dans son réservoir avant d'en produire tout et n'importe quoi : de la glace à la fraise au cuirassé insubmersible !"

      "En tout cas, avec votre invention, Professeur, vous allez enlever à la vie le peu qu'elle avait de drôle, énonça soudain Victor."


      "Parce qu'entre le raz de marée et les changements de climat, votre invention géniale va détruire toute l'Humanité restée sur le sol ! Personne ne s'en est préoccupé parmi votre bande d'égoïstes ! Je suis peut-être un sale type, mais même pour moi, c'en est trop. D'autant plus que mes enfants font partie de cette Humanité-là ! Je n'ai pas été un père exemplaire, mais je me dois au moins de les garder en vie !"

lundi 9 décembre 2013

Une vie dans un tableau - Aline Tosca

Une vie dans un tableau, de Aline Tosca

 200 pages environ (comptées sur mon kindle)
Editions VFB
Parution : octobre 2013
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
Aline Tosca est l’auteur de nombreuses nouvelles érotiques parues aux éditions de La Musardine. Si l’écriture érotique est son domaine de préférence, elle aime aussi raconter des histoires sentimentales. Une vie dans un tableau est un recueil de nouvelles et de poésies qui s’inscrit dans ce qu’on appelle aujourd’hui la catégorie Romance. Passion, jalousie, tendresse, douceur : la palette des sentiments est grande et se décline de multiples façons. Des histoires qui racontent comment la jalousie peut pousser au pire, des histoires d’amour tendre, des histoires nostalgiques, des poèmes modernes comme le slam, des poèmes qui vont chercher dans la tradition de la poésie d’amour orientale, comme le ghazal. Un recueil homogène qui ose le mélange des genres, comme on faisait du temps des livres romantiques.

     J'ai reçu ce livre en partenariat avec les éditions VFB et le forum Have a Break, Have a book, et je les en remercie. 
     Ce livre se compose de deux parties : une première comportant des nouvelles et qui représente un peu plus des trois quarts du livre, et une seconde comportant des poèmes. J'ai plus accroché sur la première, même si je l'ai trouvé assez déroutante. Je m'explique : les derniers recueils de nouvelles que j'ai lu étaient des recueils basés sur un seul thème, écrites et conçues pour être ensemble, ici ce n'est pas le cas. Il y a bien quelques thèmes communs entre certaines nouvelles, mais cela reste épisodique.
      Dans ce recueil, on plus l'impression de lire une journal de ressenti, un peu comme si on nous mettait entre les mains le carnet de notes de l'auteur. Il n'y a pas de construction précise du recueil, les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas.

      A travers ces différentes nouvelles l'auteure teste différentes approches et techniques d'écriture, et il faut bien l'avouer, cela marche plutôt pas mal, sa plume est souple et sait s'adapter au cadre littéraire choisi.
     Pour certains textes de cette première partie, je ne trouve pas que le terme "nouvelle" soit adéquat, "poème en prose" m'aurait semblé plus juste, car Aline Tosca joue beaucoup sur la sonorité et l'écho poétique des mots et du langage.

      J'ai commencé à lire le recueil en lecture silencieuse, mais je me suis vite aperçue que l'oralité était nécessaire à certains textes, et de par là même de leur construction : phrase courte, ponctuation omniprésente ou parfois totalement absente. Ses mots ont besoin de sonner et de résonner.
      J'avoue que peu de ces textes m'ont réellement touchée, mais peut-être tout simplement parce qu'ils n'ont pas fait écho avec ma vie personnelle. J'ai cette impression que Aline Tosca nous livre des boîtes de mots, dans lesquelles nous pouvons ranger nos émotions, nos souvenirs et notre ressenti ; il y a beaucoup de place derrière ses mots. Mais ce n'est pas toujours le cas, dans certains textes, les mots prennent toute la place et nous ne sommes plus que lecteur-spectateur.
      Il y a dans certains textes une part d'absurde, de rêve ?, une certaine continuité discontinue, une logique illogique qui nous captent et égarent le lecteur dans les méandres de sa propre pensée. Les mots en deviennent fascinants. 

      Si je devais préférer une nouvelle aux autres, ce serait "nos solitudes"... il ne fait aucun doute que c'est celle qui m'a le plus touchée.

     Je vois ce recueil comme une sorte de performance littéraire où l'auteure s'essaye à différents styles, se laisse aller au fil de son inspiration. Il serait très intéressant d'y adjoindre une performance scénique...
     C'est un recueil à lire pour la gourmandise des mots, pour des amoureux des mots.




      "La magie vivra si je me donne la peine d'être à la hauteur d'un amour qui n'a pas de prix, ne s'évalue pas, ne se marchande pas, inestimable absolu infini."

     "Elle lui sourit. Comme à un enfant. Comme à un amant. Comme à un amour qu'on a du mal à apprivoiser."

     "Si vous cherchez l'histoire dans les prises de vues ce n'est pas la peine de lire. Au mieux il y a des images, un bout de pellicule qui fige ou qui anime, des impressions, aux mieux se sont des moments de vie et il n'y a pas plus d'histoire dans ces clichés que dans la vie. Vous voyez, c'est juste des gens et il n'y a pas plus d'histoire dans leur vie que dans la vôtre. Et même, il y en a moins au fils des mots. Alors vivez si vous m'en croyez et par procuration le moins possible ..."

C'est lundi que lisez-vous ? [16]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.
On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :


1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?
 
Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du 2 au 9 décembre.
Je le confesse, je n'ai que très peu lu, parce que je suis un peu malade et que du coup j'ai fait d'autres choses...
Seulement deux livres lus cette semaine : Une vie dans un tableau, de Aline Tosca, un recueil de nouvelles et de poésies dont vous allez entendre parler très vite ... ce soir ou demain. Surveillez vos écrans !
Et un chouette livre sur l'histoire d'une chocolaterie : La Dynastie des Chevaliers, de Emmanuelle Friedmann ; un vrai plaisir à lire, à accompagner d'une tablette de chocolat pour éviter toute frustation ! Je vous en reparle aussi très vite !


- Une vie dans un tableau, de Aline Tosca
- La Dynastie des Chevallier, de Emmanuelle Friedmann


 Ce que je suis en train de lire :

Depuis que j'ai refermé mon livre hier soir (ou devrais-je dire ce matin très tôt ... bref), depuis que j'ai refermé mon livre, je ne me suis pas encore plongée dans le suivant. J'hésite encore...
Mais en travaillant, j'ai lancé un livre audio : La liste d'envie,de Grégoire Delacourt. C'est très plaisant, aussi bien l'écriture que la lecture. Je retourne de ce pas continuer mon ouvrage pour écouter la suite !


 - La liste de mes envies, de Grégoire Delacourt

 Mes prochaines lectures :

On verra ça tout à l'heure, au feeling !


Et vous que lisez-vous ?

dimanche 8 décembre 2013

Marathon de lecture d'hiver - Suivi

Ce week-end , Petit Speculoos, Chicky Poo  et  Samarian organisent un Read-a-thon aux couleurs de Noël et de l'hiver.

      Je n'avais pas le temps et l'envie de participer hier, mais aujourd'hui je suis bien motivée pour lire toute la journée. Le soleil  a même décidé de se montrer pour m'encourager !

     Je mettrai ce billet à jour tout au long de la journée, comme le font les copinautes.

      10h30 : Aller c'est parti ! Je suis un peu en retard pour le début du marathon, tant pis, on est dimanche, j'ai laissé le réveil naturel prendre le dessus.
Je vais commencer la journée tranquillement avec le recueil de nouvelles et poèmes commencé sur ma liseuse et j'irai faire un saut à la boulangerie. Bonne lecture à toutes et tous !

     16h40 : Plonger sous sa couette avec un livre et un doliprane n'était pas l'idée du siècle pour commencer la journée .... je me suis endormie avant la fin. Pfff ! Petit retour à la vie réelle pendant quelques heures. Et là je vais m'y remettre, avec un  nouveau livre qui me tend les bras depuis un moment, je finirai le recueil ce soir avant d'aller dormir. Mais cette fois je vais être prévoyante et me contente du canapé ou du fauteuil avec un plaid et un chocolat chaud ! A plus tard !

     18h30 : Je suis plongée dans La Dynastie des Chevallier, de Emmanuelle Friedmann. C'est un chouette roman parlant de l'essor d'une chocolaterie. A lire impérativement avec une tablette de chocolat à portée de main ! C'est passionnant et bien écrit. J'y retourne vite vite vite !

     22h30 : Pas facile de prévoir ce genre de challenge lorsqu'on est maman et que l'on a une petite puce qui déborde d'énergie, et qu'en plus on est malade ... J'ai lu seulement la moitié de mon livre car j'ai été interrompue sans cesse. Tant pis. Je vais continuer ma lecture, au chaud sous mon plaid avec un chocolat chaud et ensuite j'irai dormir. 

    Bilan : J'adore l'idée de consacrer une journée entière à la lecture, mais je constate que j'y arrive davantage quand ce n'est pas prévu ... Je n'ai pas beaucoup lu : pas la forme, pas vraiment le temps non plus. Mais les pages que j'ai lu étaient un vrai plaisir.
     A une prochaine pour un autre marathon lecture, peut-être un chouilla mieux organisé niveau logistique domestique ...  
 

samedi 7 décembre 2013

43 Post-it - Sarah Riggs

43 Post-it, de Sarah Riggs

54 pages
Traduit de l'américain par Marie Borel & françoise Valéry
Editions de l'Attente
Parution : février 2009

Présentation de l'éditeur :
Un Post-it  peut être «post-scriptum» lors d’un envoi postal, aide-mémoire, mot doux ou pas à son ami(e), indication précise sur le bureau de sa secrétaire. Les 43 Post-it de Sarah Riggs nous emmènent loin d’une matérialité liée au quotidien et sont malgré tout ancrés dans nos préoccupations philosophiques et politiques. Chaque page de ce livre fait réfléchir. Méditation, questionnement parfois violent de notre présence au monde et de son appréhension. 43 Post-it offre une lecture intime grâce à une traduction millimétrée.

     Un petit livre original et étrange que j'ai trouvé par hasard sur un présentoir de la bibliothèque. La photo ne lui rend pas justice, en vrai il est jaune fluo et rose fluo, couleurs post-it. Et fait assez étonnant, je trouve qu'il sent aussi le post-it ... c'est rigolo.
     Autant vous dire qu'il se lit vite : il se compose de 43 phrases, une par page. Je suppose que l'on peut en lire une par jour et méditer dessus ; ou comme moi lire le tout d'un seul coup à voix haute.
     J'ai trouvé certaines phrases pertinentes, d'autres poétiques, mais beaucoup : incompréhensibles. Le livre est dédié à quelqu'un, j'espère que ce quelqu'un est plus à même de le comprendre que moi. A moins que ce ne soit les effets de la traduction, mais je ne pense pas.
     Les phrases sont des pensées, comme il peut nous en venir parfois à l'esprit, sur des sujets précis, mais souvent difficile de saisir hors contexte. Certaines paraissent personnelles, mais elles ne peuvent nous toucher sans que nous connaissions le passé et le vécu de l'auteur.
     Certaines phrases touchent à l'absurde, à la réflexion extravagante, d'autres se posent comme des vérités.
     Je pense que ce livre est un vaste champ de possible, qui résonnera en chacun de nous de façon différente.

     "11 - Je n'avais pas réalisé à quel point nos énergies sont limitées. J'en ai beaucoup dépensé en joie et en tristesse. Mais te l'écrire m'apaise."

     "27 - Je ne peux pas revenir pourtant c'est tout ce que je fais."

     "28 - Nos rêves ont besoin de leurs cauchemars ne serait-ce que pour chevaucher quelque autre animal."



vendredi 6 décembre 2013

Bilan du mois - Novembre 2013

Encore un mois qui a filé, plus vite que l'eau dans la clepsydre. J'ai l'impression d'avoir fait beaucoup de choses ce mois-ci, mais pas d'avoir consacrer beaucoup de temps à la lecture.
Petit bilan rapide :

 9 livres lus, dont 3 partenariats et 1 jeunesse.
1 seul livre électronique pour 8 livres papiers.
6 livres de la bibliothèque et 0 zéro de ma Pal perso


 - Adieu Zola, de Romuald Olb Oudjani
- La foire aux célibataires, de Xavier Patier
- Aveux de l'autre (PAS SI) Grand Méchant Loup, de Catherine Gérard-Audet


 - Méfiez-vous des enfants sages, de Cécile Coulon
- Parce que tu me plais, de Fabien Prade
- Face aux démons, de Etienne Bar



- Le goût des souvenirs, de Erica Bauermeister
- On ne badine pas avec l'amour, de Alfred de Musset
- Billie, de Anna Gavalda

(les chroniques manquantes seront publiées dans la semaine, elles sont déjà rédigées)

De belles lectures, mais pas vraiment de gros coup de cœur ce mois-ci, en même temps ceux-ci doivent demeurer rare, sinon cela perd tout son charme. C'est comme ça que je vois les choses du moins.

Je vous disais dans le bilan d'octobre vouloir davantage lire de livres papiers, challenge réussit ! Je n'ai lu que le Goût des Souvenirs sur ma liseuse, car c'est un livre à paraître en janvier aux Editions Charleston.

Je m'étais inscrite au challenge 1mois -> 1000pages, par curiosité, et bien que j'ai l'impression d'avoir peu lu, j'ai dévoré pas moins de 1887 pages.

Le mois prochain je vais essayer de piocher davantage dans ma Pal, et moins dans les rayonnages de la médiathèque. J'ai pris le temps de référencer tous les livres que je possède, et il y en a un paquet que je n'ai pas lu... et le pire, c'est que je meure d'envie de plonger dedans !

Je vous souhaite un bon mois de décembre !




Une ancienne retraite - Gortan Narog

Une ancienne retraite, de Gortan Narog

35 pages
Auto-édition
Parution : Septembre 2013
Livre électronique

Présentation de l'auteur :
"L'Amérique d'aujourd'hui, un retraité à priori sans histoire, un agent secret et une dernière mission menant à un village perdu...Une aventure vous emmenant au coeur de l'Histoire.
Etes vous prêt à mener l'enquête?"


J'ai découvert Gortan Narog par hasard avec sa nouvelle Les Déboires fantastiques d'un livreur de pizza, que j'avais adoré. Il faut dire que lorsque je l'ai lu, il faisait écho avec ma vie personnelle. Suite à ma lecture de ce récit, j'ai rédigé une chronique dont j'ai envoyé le lien à l'auteur via facebook, on a un peu discuté et sympathisé. J'avais beaucoup apprécié sa plume et son style, donc lorsqu'il a annoncé la parution de son nouvel e-book, je l'ai téléchargé les yeux fermés.

      Peut-on être quelqu'un de normal lorsque toute sa vie n'a été qu'une suite d'aventures plus palpitantes les unes que les autres ?
Que l'on a vécut au grand jour dans le plus grand anonymat ?
Peut-on redevenir Monsieur-Tout-Le-Monde ?
Peut-on s'empêcher de toujours vérifier la sécurité des alentours ?
Peut-on encore se fier aux genrs ?
     Ce sont les questions que se pose cet agent secret à la retraite. Pour plus de simplicité nous l’appellerons ici "Agent", pour ne pas trahir certains éléments du texte. Donc, Agent est à la retraite depuis quelques années, et si pendant ses années de service, il a toujours été parfait, remplissant ses missions sans la moindre fausse note, on ne peut pas en dire autant depuis quelques années.
      Depuis qu'ils lui ont fait comprendre à demi-mot qu'il devenait trop vieux pour les missions risquées, que le monde avait trop changé pour qu'il puisse s'adapter aux nouvelles missions, en un mot, depuis qu'ils l'avaient mis à la retraite.
     Agent déteste cette idée, pendant toute sa vie, il a parcouru le monde, pris des risques chaque jour que Dieu fit, et il devrait maintenant se contenter d'un quotidien calme et vide ? Sans la moindre pointe d'adrénaline à l'horizon. Forcément, Agent a du mal et commet quelques erreurs, ce qui amènent plusieurs fois le gouvernement à devoir le déplacer et changer son identité. Mais ses employeurs s'épuisent à devoir encore le gérer alors qu'il n'est plus en activité. Ils leur faut trouver une parade, et vite. Après une nouvelle bourde d'Agent, ils le convoquent et décident de lui confier une dernière mission, un peu originale. Mais chut ! je ne vous en dis pas plus ! A vous de découvrir laquelle !
     C'est un très beau texte, d'abord basé sur l'action, mais qui cache surtout une réflexion intéressante sur la vieillesse : que faire quand notre corps nous trahit ? Comment le vit-on ?
     La plume de Gortan Narog, est comme toujours : soignée et précise, très agréable à lire.
     Le texte ne comporte pas la moindre faute, puisqu'il prend toujours grand soin de se faire relire par une correctrice et vous pouvez également voir qu'une couverture a été réalisée spécialement pour cet e-book. Des petites choses, qui comme ça peuvent paraître anodines, mais qui font toute la différence pour nous, lecteurs.
     Ce petit texte très original se lit vite et tout seul, je ne peux que vous ne conseiller.

      "Cela lui manquait. Une énergie nouvelle l'envahit. L'excitation de vivre en des temps troublés refait surface. Stanislas se sent utile. Il a l'impression de faire partie de l'Histoire et d'y participer grandement. En un mot, c'est formidable, même si les choses sont différentes. Ce n'est qu'un petit village perdu dans la campagne."

     "Tout lui rappelle sa jeunesse d'antan et ses années de service en tant qu'agent américain. Pourtant, tout est différent. Le monde a changé et il n'est plus le même. Mais en vivant ici, il semble être condamnée à revenir vers un passé révolu."

     "Le bonheur nécessite quelques sacrifices. Notre temps est révolu. Le monde a changé et il ne veut plus de nous. Mais nous avons toujours le moyen de construire le nôtre."



mercredi 4 décembre 2013

Face aux démons - Etienne Bar

Face aux démons, de Etienne Bar

509pages
Editions Libreterre
Année de parution : 2012

4ème de couverture :
Fronin est un guérisseur paisible au sein de la Confrérie des Edrulains. Mais il se dévoue plus à son art qu’à son épouse… La politique edrulaine le jette dans un conflit entre Borênans arriérés, menés par un seigneur de guerre ambitieux, et Verougues brutaux et impérialistes. Happé de batailles en trahisons, Fronin retrouve Néalanne, son premier amour, peut-être pour se perdre à jamais. Il doit prendre ses propres décisions ou rester la marionnette de conflits qui le dépassent… et de ses propres démons.

    J'ai reçu ce livre en partenariat avec l'auteur et le forum Have a Break, Have a book, et je les en remercie.

      Face aux démons, est un livre de fantasy qui découle d'un jeu de rôle d'après ce que j'ai pu comprendre sur le site de l'auteur. En effet cela se sent pendant la lecture, notamment de par la très grande utilisation de dialogues. Les personnages avancent et évoluent au fil de l'histoire à travers leurs échanges verbaux, tout comme les joueurs d'une partie de jeu de rôle. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela n'alourdit pas le récit, au contraire, cela lui donne de l'énergie et un certain élan. De ce fait, les descriptions sont réduites à leur stricte nécessaire et c'est tant mieux. D'ailleurs sur ce point j'ai beaucoup aimé la petite note à l'attention de Véronique dans les remerciements, et j'ai envie de lui dire merci également ! Car grâce à elle le récit est léger et non chargé d'adjectifs inutiles (travers très fréquent chez les jeunes auteurs où un nom propre = un adjectif accolé,bien souvent).
      Autre choix très judicieux de l'auteur pour ce récit : le narrateur change régulièrement, on a ainsi une vision très globale de la situation. L'auteur ne confie pas seulement la parole aux personnages principaux, un quidam de passage peut avoir son instant de narration, enrichissant ainsi le texte. Le narrateur change, mais le style reste cependant le même, il n'y a pas de différences dans la façon de s'exprimer des différents personnages, certains sont peut-être plus sentimentaux que d'autres, mais sans plus. J'avoue parfois être revenue en arrière pour vérifier à qui était le tour de narration, mais cela n'a gêné en rien ma lecture, je vous rassure.
      L'histoire se passe dans les Folandes : groupement d'îles aux peuples très différents. Nos protagonistes principaux habitent sur Libreterre : une terre d'accueil, de partage et de savoirs. Sur cette île pas d'argent : on partage et entretien ensemble les ressources communes. Cette terre d'asile accueille régulièrement des êtres des îles alentours venant y chercher refuge. Qui le souhaite peut devenir Libreterran à condition d'en accepter les lois et coutumes. Une ville s'est contruite : La Tour, sur un lieu où la magie est forte et abondante. Les gens de cette ville ont créé une communauté : les Edrulains, qui a pour idéal et but de garder la paix dans les Folandes. Devenir Edrulain est un choix qui doit se faire de façon réfléchi. La Tour est également un haut lieu de savoirs et de magie. Les protagonistes que nous allons suivre au cours de ce récit font majoritairement partie de la Confrérie Edrulaine. Fronin, Elianelle, Ledane, Nealanne, Ladorne, Lordel, etc... tous de jeunes gens engagés dans la paix et qui n'hésitent pas à risquer leur vie si besoin est. Ils sont d'une très grande loyauté les uns envers les autres, ce qui les amènera parfois à devoir enfreindre lois et limites pour se secourir. Mais si la magie s'avère être une alliée puissance, elle n'est pas suffisante à elle seule pour garder la paix, c'est pour cela que la Confrérie est composée de fins stratèges et que la politique (même si le terme n'est pas employé dans le texte) est reine. Toutes les actions des Edrulains sont pesées et analysées : le pour, le contre, les effets immédiats, et les effets secondaires, le court-moyen-long terme est évalué. Il vaut mieux parfois donné un coup de mains à ses ennemis contre d'autres ennemis commun pour se protéger soi-même, et cela la Confrérie l'a bien compris. Nous n'avons pas là une vision manichéenne du monde, et c'est tant mieux !
     Au milieu de tous ces stratagèmes et ruses politiques, nous suivons plus particulièrement Fronin de Lyr. Né sur Borêne, il y vécu une enfance plus que malheureuse, il sera recueilli par les Verouges avant de rejoindre Libreterre. Fronin est un guérisseur hors paire et possède un don inné pour les langues. Homme pacifique de nature, il cherche à comprendre avant de juger, et préfère la diplomatie à la guerre. Mais comment trouver sa place lorsque l'on lui signifie que son don est unique ? qu'on lui dit qu'il doit se préserver et se reposer alors qu'il n'aspire qu'à soigner encore et encore ? quand il sent qu'il n'en a pas le choix ? quand il se sait amoureux d'une femme a des lieux de lui et que celle dans son lit attend ce qu'il ne peut plus lui donner ? Etre Edrulain, c'est aussi ne pas avoir le choix et devoir obéir sans sourciller aux ordres du Conseil des Grands Maîtres. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir ces quelques années mouvementées de sa vie.
     Heureusement que les amis sont toujours là.
     A travers le livre nous pouvons retrouver certains débats qui occupent notre société. Sur les Folandes plusieurs religions se côtoie et l'on ne peut que relever certains clins d'oeil aux grands courants religieux de notre monde. Les Servants de l'Unique ne sont que des hommes, qui plus est font voeux de chasteté ... ce n'est pas sans rappeler quelque chose. Les femmes des Borênans sont voilées et portent de amples vêtements... mais pas partout, dans certaines contrées elles ont le choix de le porter ou non... L'auteur est habile, car ce sont de petits détails glissés par-ci par-là dans le récit, dont toujours ressort l'idée de tolérance et la demande de compréhension. J'ai souri au moment où le Haut Dignitaire des Servants de l'Unique émet l'hypothèse que Lokar et l'Unique ne puissent être qu'un seul et même.
      Le récit est truffé de petites choses comme ça qui nous ramènent à notre monde, et l'auteur tente de nous démontrer que si on acceptait la différence de son voisin au lieu de se braquer contre celle-ci, nous serions tout aussi, voir plus heureux encore.
      Pour conclure, Face aux démons, est un livre passionnant, qui se lit bien malgré la multitude de personnage, mais pour lequel je pense qu'il faut prendre son temps afin de bien le savourer. C'est un monde à part, mais pour lequel il est très facile d'embarquer.
     Je vous souhaite bonne lecture !

     "- Je bois à mon vieux papa !
Solkar leva le sien à son tour :
- Je bois à Libreterre, qui sait si bien nou accueillir, et pour laquelle je donnerais ma vie.
Vint le tour de Ladorne :
- Je bois à l'amour, sans lequel cette vie serait sans saveur.
Ils se tournèrent vers moi : 
- Je bois à l'amitié, qui peut faire naître la joie et l'espoir dans les pires instants.
Faëdar conclut :
- Je bois à la Magie et à Lokar qui nous l'offre. Puissions-nous toujours en faire juste usage."

     "-La haine est la ruine de l'âme, Néalanne. Une perte de temps. Un acide pervers."