dimanche 30 juin 2013

En CDD à Pôle Emploi - Marion Bergeron

En CDD à Pôle Emploi, de Marion Bergeron

221 pages
Editions Pocket
Année de parution 2010

4ème de couverture :
"Alors que la crise explose, Marion 24 ans, énergique, motivée, mais trop jeune pour le marché du travail, franchit la porte de Pôle Emploi. L'organisme, né de la fusion de l'ANPE et des Assedic, est la réponse du gouvernement à la hausse du chômage.
Marion vient d'y être embauchée.
Plongée dans les coulisses du système, elle nous décrit un quotidien de violence et de misère, une administration impuissante, une machine froide et absurde qui broie ses usagers et son personnel.
Six mois de travail précaire qui ont brûlé les dernière illusions de Marion."


     Je suis tombée sur ce livre par hasard à la bibliothèque, au rayon des livres sur le travail. Etant en pleine recherche d'emploi, je le trouvais assez dans la thématique. Et puis la curiosité ... vous savez ce que c'est !

     Du coup j'ai plongé dedans, sans trop savoir à quoi m'attendre. Marion nous raconte son expérience personnelle, en précisant bien dès les premières pages que ce qu'elle décrit n'est pas une généralité mais une expérience particulière dans un lieu donné. Car sans parler du facteur humain qui peut modifier du tout au tout un cadre de travail, toutes les agences ANPE ne fonctionnent pas pareil ! Donc Marion nous emmène dans la sienne, enfin dans celle où elle va débarquer sans y avoir été préparée. On la suit à ses débuts, pleine de motivation mais sceptique. Petit à petit les illusions tombent, ce travail ça n'en est pas un ! c'est un enfer, où elle est un maillon de la chaîne, un rouage qui suit une infernale machine où rien n'est possible. Il faut suivre le rythme coûte que coûte, et tant pis si pour cela il faut tricher. D'ailleurs dans son agence, la tricherie est le seul moyen de survie des employés. Et pire les dirigeants encouragent cette technique, conscients eux aussi de leur impuissance.
     Et cette fusion ANPE et Assedic qui doit tout faciliter pour tout le monde ? Quel sac de nœuds ! En tant qu'utilisateurs de leur nouveau service on sentait déjà bien que c'était pas ça. Si sur le papier cela peut paraître l'idée du siècle, la réalité est toute autre. Et Marion va en faire les frais. Certes, le livre a été écrit en 2009, depuis les choses se sont nettement améliorées, même si soyons réalistes ce n'est pas encore ça...
     Marion nous fait part de son quotidien au boulot, un quotidien qui a la longue bouffe son moral et détruit sa vie. S'il y a bien un message que nous fais passer cet ouvrage, c'est qu'il ne faut pas rester à tout prix dans un travail : pas au dépend de sa santé, de son moral et de son couple. Si l'instinct de survie nous pousse à partir, il faut l'écouter avant qu'il ne soit trop tard.

     Avouons-le ce n'est pas super palpitant à lire, il n'y a pas de véritable histoire en soi, pas d'intrigue, mais l'écriture est agréable et ponctuée de belles touches d'humour. Je suis contente d'avoir lu ce témoignage, qui nous montre l'envers d'un décor plutôt familier qu'est Pôle Emploi. Univers où nous ne sommes pas les seuls à subir les absurdités du système !

     "Je rentre chez moi. Mon coeur est tout petit dans ma poitrine. Je viens de rencontrer la tristesse et l'impuissance. Il y a des histoires que l'on préférerait ne pas entendre."

     " Dans cette ambiance hostile, chaque nouvelle altercation, chaque incivilité, chaque menace, chaque insulte, chaque geste de mépris entame ma patience et ma bienveillance. Ces agressions me durcissent. Mes neurones se cristallisent sur les situations de danger et oublient les personnes agréables et correctes. J'en viens à les craindre. Tous. La peur me ronge, et je guette constamment le moindre indice d'énervement. La fatigue irritent mes nerfs et réduit le champ de ma raison. Je perds mon humanité."

     " Bienvenu au royaume de l'efficacité. Le service ne doit pas être rendu, il doit être productif. Dans un minimum de temps et avec un minimum de moyens. Inutile d'en faire trop. Inutile d'en faire plus."

     " Mon travail engloutit mes forces, ma créativité et mon amour. C'est un enfant égoïste qui ne laisse aucune miette derrière lui."

     " Ma soirée n'a été qu'une longue dispute avec mon homme. Pour une broutille. Un prétexte dégoté par mon inconscient pour dire mon malaise. Pour laver dans le chagrin ma solitude et ma résignation. Pour ne pas laisser voir que je suis arrivée au bout du rouleau. Que je n'ai plus la force de panser mes blessures."

samedi 22 juin 2013

Les p'tits nouveaux dans ma bibliothèque [3]


In My Mail Box est un rendez-vous organisé chaque semaine pour partager les p'tits nouveaux qui arrivent dans notre bibliothèque. Retrouvez tous les participants sur le blog de Lire ou Mourir

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      Samedi dernier on s'est fait un peu de shopping livresque entre Livraddictiennes. Du coup quelques petits nouveaux ont rejoint ma bibliothèque. Mais j'ai été très raisonnable quand même hein ! Et bien qu'ils soient tous en parfait état ce ne sont que des livres d'occasions, même si je doute que certains aient été ouverts ...


 - Le Canari d'Hitler, de Sandi Toksig
C'est un livre jeunesse, joliment illustré en noir et blanc.
"Danemark, avril 1940, les Allemands envahissent Copenhague. Prisonnier dans son propre pays comme un oiseau en cage, le peuple danois est contraint de chanter la gloire du nazisme ; Hitler a trouvé son canari. La vie continue pour Bamse Skovlund, dix ans, et son ami, Anton Beilin. Pourtant la persécution des Juifs s'intensifie de jour en jour. Les Beilin risquent la déportation. L'un après l'autre, parents et enfants Skovlund s'engagent à résister à l'ennemi."

 - A moins d'aimer de Véronique, Fiszman
" A la dernière page du roman, Corinne Chénier, l'héroïne , pleure. Mais par quoi est-elle passée pour y parvenir enfin ? A moins d'aimer, est l'histoire d'une réussite imprévue, celle de l'amour sur une jeune femme qui passe sa vie à s'en défendre."

- Vita Brevis, de Jostein Gaarder
" Mais ma rivale n'était pas une autre femme et je ne pouvais pas la voir, elle était un concept philosophique ... Elle était la rivale de toutes les femmes, l'ange de mort de l'amour."

- Je reviens te chercher, de Guillaume Musso
"Un matin, Ethan reçoit le faire-part de mariage de Céline, la femme qu'il aimait et qu'il a quittée pour se consacrer à sa fulgurante carrière. Désormais devenu l'un des plus brillants thérapeutes de Manhattan, Ethan est riche, célèbre, mais terriblement seul. II lui reste une journée pour rattraper son erreur et reconquérir Céline. Vingt-quatre heures folles et pleines de mystère au bout desquelles il sera tué par un inconnu. C'est alors que l'incroyable se produit : la journée recommence. Ethan se réveille, au même endroit, le même matin, comme si le destin lui permettait de revivre ce moment décisif. Réussira-t-il, cette fois, à saisir la chance de sa vie ?"

- Un bébé ? non merci ..., de Emily Giffin
" Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, à la fin ? Je n'en veux pas, c'est pourtant clair, non ? Les grenouillères pastel et les hochets, ça ne m'a jamais fait craquer. De toute façon, avec la mère que j'ai eue, je ne ferais pas du bon boulot. Alors autant éviter des dommages collatéraux. Non, et puis, j'ai mon boulot d'éditrice que je refuse d'échanger contre deux barils de lait en poudre. Mais surtout, j'ai Ben. Mon mari adoré. Qui ne veut pas d'enfant non plus. Et si Ben change d'avis ? Je divorce, tiens. Après ? Après... Arrêtez un peu d'imaginer le pire. Ca n'arrivera pas. Allez, dites-moi que ça n'arrivera pas..."

     J'avoue que je craque pour des livres d'abord à leur titre, puis au résumé. Mais j'aime aussi les belles couvertures comme celle de A moins d'aimer. Je recherchais des livres de Patrick Cauvin et je suis revenu avec d'autres auteurs ... avec l'occasion c'est le plus souvent comme ça ! Je suis contente d'avoir trouvé un nouveau Jostein Gaarder, car j'ai beaucoup aimé deux autres de ses livres, alors je suis curieuse de découvrir celui-ci. Pour Musso, j'avoue que depuis le temps que j'entends parler de cet auteur et tout le battage médiatique autour de lui, je me dis qu'il faudrait peut-être que je découvre un peu ... on verra si ça me plait ou non...
     Quelques heures de lecture en perspective ... j'ai hâte !

 

mercredi 19 juin 2013

Le Violon d'Auschwitz, Marie Angels Anglada

Le Violon d'Auschwitz, de Maria Angels Anglada

Traduit du catalan par Marianne Millon
140pages
Editions Stock, La Cosmopolite
Année de parution 2009

4ème de couverture :
Auschwitz. 1944. Les privations et les coups. Les humiliations s'enchaînent, les hommes, traités comme des chiens, n'existent aux yeux de leurs persécuteurs que comme de la main-d'oeuvre peu chère. Un prisonnier juif, Daniel, y lutte pour la survie de son âme. Surprenant un concert organisé par Sauckel, le commandant du camp, Daniel révèle son talent de luthier pour sauver son ami Bronislaw, violoniste de génie accusé à tort d'avoir joué faux. Il va alors être mis à l'épreuve et devoir construire un violon imitant le son d'un Stradivarius, comprenant vite que de cet instrument dépend leur salut... Composant un mélange subtil entre réalité et fiction, des documents historiques - lettres, rapports - viennent interrompre le récit à la manière de pauses glaçantes. Dans la tradition littéraire d'un Primo Levi, l'auteur mène une danse effroyable entre l'horreur de la barbarie et le sublime de la musique. Ou l'art comme possibilité de faire vivre la mémoire.

      Tout d'abord une petite mise en garde concernant cette édition : il apparait qu'une série d'ouvrages ont été édités avec une erreur : la page 51 est remplacée par un copie de la page 15. Et cela pose un sérieux problème dans la lecture car il s'agit justement de la page où l'aventure bascule ! Donc avant de vous procurer cette édition, pensez à vérifier le volume que vous avez entre les mains.

      En me promenant dans les rayonnages de la bibliothèque je l'ai croisé par hasard, et comme j'en avais entendu parler quelques années auparavant, je me suis dit que se serait l'occasion de le lire.

      L'originalité de cet ouvrage se veut dans le fait que chaque chapitre s'ouvre sur un extrait de documents administratifs du camps de Auschwitz.  Documents bien choisis pour leur briéveté et le concentré d'horreur qu'ils contiennent.
     
      L'histoire ne s'ouvre pas sur le camps de concentration. On entre dans le livre par le biais d'un violoniste qui rencontre une autre violoniste dans le conservatoire de Cracovie. Et forcément deux violonistes ne peuvent parler que musique et violons ! Et justement celui de la demoiselle intrigue beaucoup notre violoniste. Comme il semble s'intéresser à l'instrument elle lui dit avoir été réalisé par son oncle Daniel, et ne pouvant en dire plus, elle lui fera passer une liasse de photocopies, parlant de l'histoire du violon on le suppose. 
A partir de là, le décor change, nous sommes a Auschwitz, nous rencontrons Daniel. Nous le ramassons à la sortie de la cellule d'isolement et nous le suivons à l'atelier de menuiserie du camps, dans les baraquements, dans sa vie de tous les jours. Une vie routinière où il faut garder espoir pour tenir, où les amis sont plus précieux que tout, et où l'on s'accroche à son peu de souvenirs. Le hasard des choses le fera entrer dans la maison du commandant et c'est là que sa vie va basculer. Comment les choses se sont exactement passées je ne saurai vous dire à cause de la page manquante dans l'édition (grrrr !). Qu'est-ce qu'on a envoyé Daniel faire dans la maison du commandant un soir de fête ? Aucune idée. Toujours est-il qu'il s'interposera et sauvera la vie d'un violoniste, et que cela le replongera au coeur de son ancien métier : luthier de violons, en plein coeur du camps de concentration.  
    
     L'auteur est partie d'une belle idée : celle de l'art comme moyen de tenir bon dans l'horreur des camps. Mais j'ai peur que cela ne suffise pas. Je trouve l'histoire un peu tirée par les cheveux. Autant j'ai apprécié le soin apporté au détail du métier de luthier, où l'on ressentirait presque les sensations du personnage dans les descriptions, autant le reste m'a paru froid et presque surfait. Pour moi ça ne fonctionne pas.
     Ce livre est une pure fiction écrite sur le même principe que le témoignage de Primo Levi. Sauf que ce qui marche pour ce dernier dans son œuvre, c'est qu'il maitrise le sujet, il en vient, il sait mettre des mots justes sur chaque chose, sur chaque douleur et chaque ressenti. Maria Angels Anglada ne peut que s'imaginer les choses. Et si l'écriture décousue et imparfaite de Si c'est un homme ne gêne pas lors de la lecture de celui-ci, le même principe ici est désagréable. Les données sont éparpillées, incomplètes. La tentative de glisser des documents réels a l'air d'avoir été une bonne idée, car après lectures de différentes chroniques sur ce livre, il en ressort toujours que ce sont ces petits extraits qui donnent le ton de l'horreur du camps et qui rappelle le lieu où se situe l'histoire.
     Si l'on ne doit retenir de ce livre que l'amour de son travail du personnage principal et ces extraits de documents cela fait fort peu.
     
     Parler des camps de concentration est un sujet très sensible, on peut souligner l'audace de cet auteur de s'y être essayer, mais je crois qu'il vaut mieux laisser ceux qui en sont revenus en parler eux-même. Il existe une foule de témoignage à lire qui sont bien plus enrichissants à lire.

     Donc, non, je ne conseille pas la lecture de ce livre, je préfère vous rediriger vers Primo Levi, Semprun et tous les autres.

     "Il redevenait lui-même, pas un numéro, pas un objet de moquerie : il était Daniel, facteur de violons de son métier. A cet instant, il ne se souvenait que de son travail - sa fierté."

    "Il sortit de la menuiserie derrière ses compagnons de travail ; il avait toujours la même impression : dès qu'il quittait l'atelier, où il avait retrouvé la sensation d'être vivant, c'était comme s'il pénétrait éveillé dans le grand cauchemar, entre les tentacules visqueux du monstre." 

     " Et maintenant, d'un coup, en entendant de loin les cris contre les arrivants, il s'émerveilla que son cœur ne fût pas mort aux autres, qu'il y poussât comme de l'herbe en terre fertile, pas sur des friches, une profonde compassion. Malgré le sourire forcé du matin, malgré les mois passés dans le froid et la faim, les bleus dus aux coups, les menaces, l'effort consacré à ne plus s'étonner de rien, à étouffer ses cris quand on le frappait, à ne pas trop réfléchir à ce qui ne concernait pas l'avenir immédiat, son coeur était vivant." 

lundi 17 juin 2013

Un amant très vétilleux - Alberto Manguel

Un amant très vétilleux, de Alberto Manguel

Traduit de l'anglais par Christine Le Boeuf
88 pages
Editions ACTE SUD / LEMEAC
Série Un endroit où aller
Année de parution 2005

4ème de couverture :
"Ah, la beauté parfaite de cette forme arrondie ! Était-ce un coude ? Était-ce un svelte genou ? Était-ce un élément de cette anatomie secrète que je n'aurais pu nommer ? Peu m'importait. [...] Cette petite parcelle de femme scintillait et frémissait sous l'effet de la main, et elle me semblait si parfaite, si immaculée dans son existence distincte que j'eusse souhaité connaître un sortilège qui l'eût placée en ma possession, afin de la garder comme un oiseau dans une cage ou un diamant dans un écrin."


      Première chose, plonger dans un dictionnaire :
Vétilleux : qui est méticuleux, minutieux, pointilleux.

      Tout d'abord ce qui m'a plu chez ce livre c'est son tout petit format : 10 x 19 cm (oui j'ai mesuré...) et sa couverture ultra sobre. Oui je sais, je suis bizarre, mais moi les couvertures toutes simples comme ça : j'aime bien. Le titre en rouge et un joli papier vergé. Et c'est encore plus chouette quand tout le livre est imprimé sur ce type de papier, comme ici, cela lui donne un côté précieux. Et en jetant un œil à la fin de l'ouvrage il est mentionné que le papier est français !

      Un joli petit livre donc à la quatrième de couverture très trompeuse ! Car voyez-vous ce n'est pas un roman érotique, non non non, c'est un essai romancé sur un personnage un peu bizarre qui a vraiment existé : Anatole Vasanpeine.

      Mais qui donc est cet Anatole ?
Ma grand-mère chante souvent une chanson qui dit " Méfiez-vous d'Anatole, c'est un coquin, c'est un coquin". Et bien cet Anatole là en est bien un, de coquin !
Au départ c'est un jeune homme gris sans aucune espèce d'importance qui travaille au bains douches de sa ville. Un jour il fait la rencontre d'un vieux libraire japonais, Mr Kusakabe, venu s'installer à Poitiers.Celui-ci va initier notre Anatole à l'art de la photographie. Dire cela n'a rien d'extraordinaire à notre époque où même les téléphones portables font office d'appareils photo, mais entre les deux guerres, les appareils sont rares et les temps d'expositions encore longs.
Regarder le monde a travers l'objectif va exacerber le sens du détail d'Anatole. Si auprès de son maître il ne va prendre des clichés que de fruits et d'objets inanimés, il va en dehors de ses leçons laisser dériver son "inspiration" sur une pente vicieuse.

      Anatole Vasanpeine ne voit le monde et les gens qui l'entoure qu'à travers des détails, le reste ne l'intéresse pas. Il garde soigneusement tout ces détails dans un coin de son esprit et les transcris ensuite dans des cahiers. Pour nous autre, êtres humains, qui ne prenons plus assez de temps pour les détails, il nous parait étrange, mais malin à la fois. Mais peut-on vivre de détails ? Pas plus que de leur absence. Il faut un juste milieu. Anatole ne nous donne pas de leçon, il est comme il est, curieux, bizarre, vicieux, dérangé, ... Mais ce qui est étonnant c'est qu'il ne nous dérange pas. En tout cas moi il ne m'a pas dérangé ou mise mal à l'aise. Je me suis juste dit : "Ah oui il est bizarre, c'est curieux comme façon de voir les choses". Mais en même temps il me donne aussi de prêter plus attention aux détails ... Mais rassurez-vous pas à sa manière !

       Alberto Manguel, l'auteur, a eu la chance de pouvoir consulter les carnets de Anatole Vasanpeine et il nous en livre des passages, dont le passage en 4ème de couverture. Il apparait clairement que derrière ce texte, il y a eu un vrai travail de recherches, et les sources sont allègrement citées. C'est un essai romancé, qui a le bon sens d'être court et qui reste neutre. Alberto Manguel a eu le tact de ne pas prendre position vis à vis de cet homme, et sa neutralité fait que nous pouvons plus facilement poser notre jugement et notre réflexion.

      Ce petit ouvrage se lit bien, j'y ai découvert un personnage curieux, mais je ne vais pas pousser ma curiosité à chercher à plus connaître le protagoniste principal.

     "L"appareil photographique portable lui permettait de matérialiser sa relation au monde en un geste de possession visuelle concrétisé par l'usage de la pellicule, technique qui conférait une réalité physique à l'objet de sa contemplation, le rendant tangible et permanent au lieu de brièvement perçu et toujours évanescent."

     " Je me contente de deviner leur longueur (cheveux) d'après la parcelle qui m'est donnée. Je ne souhaiterais pas en voir plus. Ce qui est complet ne laisse pas de place au désir."

mercredi 5 juin 2013

Les déboires fantastiques d'un livreur de pizza - Gortan Narog


Les déboires fantastiques d'un livreur de pizza, de Gortan Narog
44pages, format électronique 
Auto-édition
Parution du 29 mai 2013
Couverture : Barounta

"L'histoire d'une vie, la vie d'un jeune livreur de pizza appelé John Nada.
Tous les jours, même routine, mêmes gestes, même chemin...
Enfermé dans un monde vide de sens où personne ne se soucie de personne, John vit une existence par défaut.
Aucun avenir, un passé lointain, un présent banal et un homme invisible aux yeux de ses semblables. Jusqu'au jour où une voix au téléphone bouleverse tout..."






    Hier soir avant d'aller me coucher, j'ai fait un petit tour sur Amazon, et comme à mon habitude j'ai fait le tour du top des 100 ebooks gratuits. Oui je sais c'est une très mauvaise manie parce que j'accumule un certains nombres de livres que je ne lis pas forcément tout de suite... mais j'avoue que sur ce coup là je n'ai pas envie de me soigner. Et encore moins maintenant que j'ai ce blog !

     Vue l'heure tardive je n'avais pas envie de replonger dans mon roman sous peine de voir ma nuit fortement écourtée. J'avais envie d'une petite lecture rapide et sympa. Un petit texte que je pourrais lire dans son intégralité avant de dormir. Et ça tombait bien car je venais de télécharger celui-ci.

     Tout d'abord une mention pour la couverture, qui est joliment travaillée pour un livre électronique. Je regrette souvent le peu de soin ou d'originalité des e-books, là je suis servie ! Oui cela peut paraître un détail qui ne sert à rien car on ne la voit jamais sur la liseuse, mais c'est une porte d'entrée importante vers le texte.

      Le texte se lit vite. J'ai eu un petit peu de mal sur les trois-quatre premières pages lorsque l'auteur insiste lourdement sur la banalité de son personnage principal : Mr John Nada. Remarquez avec un nom pareil, le pauvre garçon ne partait pas gagnant dans la vie. Ce jeune homme a donc une vie à l'image de son nom : vide, routinière à l’excès : boulot, mangé, dodo. On ne le remarque pas. Il est là sans l'être vraiment. Il vit pour travailler, et sur son lieu de travail, il n'est personne juste un employé consciencieux parmi les autres. Il accomplit des gestes machinaux dans une routine bien réglée. Et puis un jour quelqu'un met le doigt dans l'engrenage et dérègle toute la machine. Un infime grain de sable dans la mécanique bien huilée, juste un "bonsoir John" qui change tout...
     Cette voix au bout du téléphone vient de lui donner une identité. L'histoire aurait pu s'arrêter là, et retourner à son flot tranquille et quotidien. Mais cela aurait été trop simple. C'est bien sûr John qui est désignée pour aller livrer la commande.

     Cet anonymat que l'auteur nous décrit je l'ai souvent ressentie lorsque je vais à Paris. Dans cette gigantesque fourmilière nous ne sommes rien, personne ; personne ne vous regarde, personne ne prête attention à vous. Chacun est fermé dans sa solitude, les gens se frôlent et s'effleurent machinalement : il ne se passe rien. Tout au plus des corps en mouvements et des esprits fermés, fixés, bloqués vers un but précis, personnel et individuel. C'est une vision du monde pessimiste, qui fait peur et pourtant si réelle.
John m'a paru distant au départ. Est-ce pour me réconforter que je voulais le trouver si différent de moi ? Mais lorsqu'il prend conscience de sa vie, de son inexistence, je ne l'ai plus trouvé lointain. C'était moi, juste moi, prenant également conscience de ma propre vie. Et voulant mener le même combat contre cette vie. Et également contre soi, car les interrogations sont levées : peut-on réellement rejeté la faute sur la vie elle-même et ses évènements qui ont fait que nous sommes là où nous sommes ? Comme une sorte de fatalité ? Ou bien est-ce notre faute à nous ? De nous être laissé faire ? D'avoir abandonné la partie avant même de l'avoir jouée ?
     J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur dans toute cette partie interrogative. Une plume simple, rythmée et légère. Le texte m'a énormément touchée. Est-ce parce que je m'y suis autant retrouvée dedans ?

     Mais là où je reste sceptique c'est sur la fin. Qui sont cet homme et cette femme ? Ils semblent tellement humains et si inhumains à la fois ? Peut-être aurait-il été judicieux de nous les présenter un peu plus ? Par cette fin surprenante l'auteur nous emmène au bout de sa réflexion, d'une manière assez osée je dois dire. Et si l'idée fonctionne assez bien, c'est dans son écriture et son développement que je mets ma réserve. Se serait-il retenu ? Je pense que le texte aurait largement accepté et supporté davantage de détails.
Bien sûr l'optimiste qui se sache en moi aurait préféré une fin tout autre ;)

     Au final, un petit texte qui m'a agréablement surprise. Je ne pensais pas autant apprécier la plume de l'auteur. Il a une belle imagination, une belle sensibilité et de belles images pour faire passer tout ça.

     "Une vie de rêve ou pas. Une vie tout court, dont John se contente. Il ne réfléchit pas. Il se contente d'agir, voilà tout. Pas d'ambition, peu de passé, un présent figé et un avenir oublié."

N'hésitez pas à découvrir ce petit ouvrage !








Bilan du mois - Mai 2013

Mais où est passé le mois de mai ? Il me semble qu'il a filé si vite que je n'ai eu le temps de rien ... il n'a pas fait beau, j'aurais du trouver beaucoup de temps pour lire ... et bien non, même pas ...

Mon bilan de ce mois-ci est plus que maigre avec seulement trois livres et demi de lu, dont un album illustré pour enfant ... il n'y a vraiment pas de quoi fanfaronner ...


Les Borgias, d'Alexandre Dumas. : Une lecture quelque peu fastidieuse
Le p'tit déjeuner, de A-C. Lévèque et A. Fallière : Un petit livre ludique et amusant
Mémoires d'un chien jaune, de O.Henry : Un recueil de nouvelles fraîches et touchantes

Je vais me consoler en me disant que ce n'est pas la quantité qui prime mais la qualité et je pense qu'elle était présente dans ces 3 ouvrages.

Promis le mois prochain je fais un effort et j'essaye de prendre davantage le temps de lire !

Et vous en ce mois de mai ? Avez-vous beaucoup lu ?

mardi 4 juin 2013

Les p'tits nouveaux dans ma bibliothèque [2]



In My Mail Box est un rendez-vous organisé chaque semaine pour partager les p'tits nouveaux qui arrivent dans notre bibliothèque. Retrouvez tous les participants sur le blog de Lire ou Mourir

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Cette semaine j'ai eu une très agréable surprise. J'ai reçu mon cadeau d'anniversaire/Noël de la part de mon frère. J'ai eu la surprise jeudi de trouver un petit carton dans ma boite aux lettres. Dedans j'y ai découvert 3 livres soigneusement emballés.



Lorsque mon frère m'avait demandé si il y avait des livres qui me faisaient envie, je lui avais tout de suite parlé de celui-ci : Une Histoire de la Lecture, de A. Manguel. Je me rappelle l'avoir croisé par hasard sur le net, et l'idée me plaisait beaucoup. De mémoire il s'agit d'une étude sur le rapport de l'homme à la lecture. Et comme je suis très curieuse sur ce sujet ce livre était pour moi. 




Mais mon frère ne s'est pas arrêté là ! Il a également joint deux autres livres de l'auteur. Et là c'est une grande surprise. Les titres sont accrocheurs, jugez plutôt :


Tous les hommes sont menteurs, de A. Manguel
"Document sans nom Qu’en est-il de la vérité dans un monde si communément régi par le mensonge ? Telle est la question sur laquelle achoppe l’enquête d’un journaliste français qui s’évertue à éclaircir l’énigme d’une mort inexpliquée : celle du génial écrivain sud-américain Alejandro Bevilacqua, retrouvé gisant au bas de son balcon, à Madrid, au milieu des années 1970."

L'auteur nous livrerait là une réflexion sur l'humanité et ses mensonges. Cela promet d'être fort intéressant.



 Un amant très vétilleux, de A. Manguel
"Ah, la beauté parfaite de cette forme arrondie ! Était-ce un coude ? Était-ce un svelte genou ? Était-ce un élément de cette anatomie secrète que je n'aurais pu nommer ? Peu m'importait. [...] Cette petite parcelle de femme scintillait et frémissait sous l'effet de la main, et elle me semblait si parfaite, si immaculée dans son existence distincte que j'eusse souhaité connaître un sortilège qui l'eût placée en ma possession, afin de la garder comme un oiseau dans une cage ou un diamant dans un écrin."

Le titre m'a fait plongé directement dans le dictionnaire...  Ce petit ouvrage m'intrigue beaucoup et c'est celui que je vais lire en premier. Qui est cet amant si pointilleux et minutieux ? Celui dont toute femme rêve ? Ou rien à voir ?

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La semaine en cours s'annonce assez chargée et je n'aurai guère le temps de lire, mais j'espère bien me rattraper la semaine prochaine !

Je reviens très vite vous parlez de ces ouvrages !


lundi 3 juin 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? [3]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.


On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :


1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?



Ce que j'ai lu la semaine passée :


Les mémoires d'un chien jaune, de O. Henry.
Un recueil de nouvelles fraîches et agréable, un vrai bon moment de lecture que j'ai envie de partager.

Ce que je suis en train de lire :

J'avoue je traine un peu dans ma lecture du tome 1 des Pélerins d'Yssel. Bien que l'histoire soit intéressante, je ne me vois pas avancer dans ma lecture, la faute peut-être au format électronique... Mais promis je le finis et je reviens vous en parler !

Mes prochaines lectures :

 J'ai eu l'agréable surprise de recevoir un colis de livres de la part de mon frère, et ce titre là m'intrigue beaucoup. Je suis déjà allée mettre mon nez dans un dictionnaire pour connaître le sens du titre ... tout un programme ce livre, moi je vous le dis ! Du coup il vient de passer preum's sur la pile à lire !

Voilà, et vous que lisez-vous ?