lundi 31 mars 2014

C'est lundi que lisez-vous ? [27]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?
 
Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du 24 au 30 mars 2014
Une jolie semaine de lecture, et pour une fois, presque une chronique a suivi chaque lecture ! Je suis presque fière de moi ! Des lectures très différentes, mais qui m'ont toutes fait passer d'agréables moments !

- Trois filles et leurs mères, de Sophie Carquain (à paraître aux Editions Charleston)
- Le Grand Ecart, de CKSCHMITT
- La Décroisade, de Pierre Gévart 

- Les deux visages de l'amour, de Marie Laurent

 Ce que je suis en train de lire :
 
J'ai commencé les premières pages de ce livre dans le bus cet après-midi, et j'aime beaucoup la plume de l'auteur pour le moment. Affaire à suivre donc !


- Derrière toutes choses exquises, de Sébastien Fritsch


 Mes prochaines lectures :

Cette semaine je vais m'accorder le luxe de choisir selon mes envies.

  Cette semaine j'ai publié :

J'ai publié pas moins de quatre chroniques de lecture ce qui n'est pas mal du tout je trouve. A venir bilan du mois de mars, un petit récapitulatif des petits nouveaux de ma bibliothèque et un point trimestriel sur les challenges.


Et vous que lisez-vous ?

dimanche 30 mars 2014

Les Deux Visages de l'amour - Marie Laurent

Les Deux Visages de l'amour, de Marie Laurent

300 pages environ (affichée sur ma liseuse)
Editions Laska
Parution : 6 mars 2014
Livre électronique

Présentation de l'éditeur :
Paris, 1820

Bernard Vessons, jeune demi-solde ruiné par la chute de l’Empire, rencontre lors d’une errance nocturne une femme d’une grande beauté qui croit le reconnaître. Lui-même a perdu la mémoire suite à une blessure reçue à Waterloo. L’inconnue se révèle être Louise de Granville, une aristocrate qui recherche désespérément son époux disparu. Tout les oppose, d’autant que Bernard est engagé dans un complot visant à faire évader Napoléon, mais une force mystérieuse les pousse l’un vers l’autre. Parviendront-ils à se rejoindre en dépit des obstacles et du poids du passé ?


     Les évènements de ce livre se déroulent un peu plus de trente ans après la Révolution de 1789. La France est alors divisée entre deux groupes : les bonapartistes et les légitimistes. Le pouvoir ne cesse de changer de camps, et il devient difficile de savoir qui sont les vrais alliés, les espions ou les ennemis politiques dans ses amis et relations. Chacun cherche à faire revenir au pouvoir celui qu’il juge comme légitime.

      En 1820, après les Cent Jours, Louis XVIII est à nouveau au pouvoir et Napoléon exilé à Sainte Hélène, dont on espère que cette fois, il ne s’échappera pas. Sainte Hélène est isolée et très bien gardée. Pourtant quelques téméraires échafaudent un plan pour faire évader leur empereur, aider par le soutien financier d’un noble, bonapartiste par choix comme il se plait à le dire. Faire partie de ce complot signifie se donner corps et âme à la cause, toute forme d’attachement est prohibée, du moins c’est ce que souhaite le meneur du groupe.

      Le jeune Bernard fait partie de l’aventure. C’est un jeune homme frêle, et défiguré par une balafre souvenir du champ de bataille, mais il ne se souvient duquel, ni du pourquoi du comment. En effet celui-ci a perdu la mémoire, c’est sa sœur Marianne qui l’a retrouvé et lui a patiemment réappris tout son passé. Bernard est fier de son père Caporal dans l’armée de Napoléon, et compte suivre ses pas, en participant à l’évasion.

      Une rencontre vient cependant bouleverser et ses plans, et son cœur. Qui est cette jeune femme qui pense le reconnaître un soir dans la rue ?

     Louise de Granville, est à la recherche de son mari, disparu quelques années plus tôt sans donner de nouvelles. Toujours éprise de lui, elle ne peut le croire mort. Quelle est donc sa surprise de croiser cet homme si semblable à son Philippe, et à la fois si différent.

      Les choses peuvent-elles aller plus loin entre eux ? Malgré les camps politiques qui semblent les opposer de par leurs conditions ? Malgré ses chaperons qui les surveillent sans cesse ? Sont-ils prêts à prendre tous les risques et se revoir ?
      Bernard parviendra-t-il à éclairer son passé ? Louise retrouvera-t-elle la trace de son époux ?
Parviendra-t-elle à connaître quelles raisons ont entraîné Philippe loin d’elle ?

      Ce que j’ai beaucoup apprécié dans ce texte, c’est que l’histoire d’amour, tout en étant capitale, tient une place secondaire. Bien sûr qu’elle s’immisce dans les projets des jeunes gens, les faisant douter de leurs convictions et de leurs choix.
      Mais les enjeux politiques restent sur le devant de la scène. Et nous assistons précisément à ce que devait être la situation à l’époque. Une période politiquement floue, où l’on ne sait plus quel camp choisir, où le pouvoir passe de l’un à l’autre. Qui sont les amis ? Qui sont les ennemis ? Chacun se voit contraint de rester sur ses gardes. Il ne faut pas trop en dire, car comment peut-on être sûr des intentions de son voisin ? Les amis se révèlent aussi fourbes que les ennemis, et il y aurait là pour tout homme raisons à devenir fou.

     Je ne saurais vraiment préciser pourquoi, mais j’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de Stendhalien dans ce roman. Les personnages me semblent assez proches de ceux de l’illustre auteur, où est-ce leur situation compliquée qui me donne ce sentiment ? Je suis quitte pour relire Stendhal pour vérifier mon intuition.

     L’auteure ne lésine pas sur les détails, laissant vivre les évènements clefs sur plusieurs pages, nous rapportant fidèlement chaque geste ou pensée des personnages, et passant rapidement d’une scène importante à une autre.
     Malgré les presque trois cents pages du livre, elle nous embarque totalement, j’avoue ne pas avoir réussi à le lâcher le avant la fin (et m’être endormie fort tard aussi). On ne peut laisser les personnages dans la situation où ils sont à la fin de chaque chapitre, il nous faut toujours poursuivre la lecture pour découvrir la fin.
     Si la couverture peut paraître un peu naïve, voir niaise, il ne faut pas s’y arrêter, car ce n’est pas tout à fait une romance qui se cache dans ses pages, mais bien un roman historique rédigé avec soin, qui nous dévoile une tranche de vie de l’époque, en toute simplicité.

     J’ai apprécié que nous passions plus de temps dans la petite maison de Bernard et Marianne, dans les rues et les bistrots de Paris, que dans les hôtels particuliers et les salles de bal ; nous livrant ainsi un Paris plus authentique avec une Province bien calme, et sereine, loin des intrigues. J’ai aimé cette simplicité des personnages, loin de tout faste qui les rend attachants et vrais.

     J’ai passé un bon moment en compagnie de ce livre, qui au départ m’effrayait un peu je dois l’avouer.
     J’avais peur de tomber dans la mièvrerie la plus complète, avec beaucoup de Pathos et d’émotion surfaite, et qui s’est révélé tout autre. Merci à Marie Laurent pour son regard léger sur cette période, et son talent pour nous la rapporter en toute objectivité, sans prise de position aucune.

     « -Maintenant, je suis seule au monde, je n’ai plus personne. 
Philippe bredouilla :
- Tu m’as, moi, nous ne nous quitterons jamais, quoiqu’il arrive. »

     « - De plus, poursuivit l’autre […], nous ne nous appartiendrons plus jusqu’à notre victoire. Aucun lien amoureux ne pourra être formé, aucune amitié en dehors de notre cercle. »

     « Son bras passé sous celui de Bernard, Louise éprouvait le même sentiment de sécurité que jadis, quand elle accompagnait Philippe dans ses randonnées. Etrange. Elle connaissait à peine ce garçon et, déjà, elle avait toute confiance en lui. »

    « Qu’est-ce que je fais là ? s’était-il demandé, en plein désarroi. Tout ce qu’on lui avait enseigné dans son enfance et pendant ses études devenait sujet à caution. Le jeune ultra convaincu qui avait quitté sa Normandie natale trois mois plus tôt voyait ses certitudes vaciller. »

     J'ai reçu ce livre en partenariat avec les éditions Laska et le forum Have a Break, Have a book, et je les en remercie. 


samedi 29 mars 2014

La décroisade - Pierre Gévart

La décroisade, de Pierre Gévart

285 pages
Editions Lokomodo
Parution : février 2014

4ème de couverture :
Sagaï, le faiseur de pluie, retrouve la Terre après six siècles de voyage. Mais c’est à présent un monde désertique, où les pluies sont quasi inexistantes. Le cardinal Alvin Aaleigh revient d’un autre voyage d’évangélisation des mondes lointains, de six cents ans également, et débarque en compagnie d’un prêtre extraterrestre sur une Terre désormais acquise à l'islam, où le Pape est devenu "Al Abbas". Tous les deux ont bien des choses en commun, mais aussi bien des points de divergence. Aussi est-ce à la fois en alliés et en adversaires qu’ils tenteront de lancer une croisade. Cependant, la partie qui s’engage a plus de deux joueurs... et le véritable enjeu n'est peut-être pas uniquement religieux.

     Imaginez un instant que Mars soit devenue une planète habitable et cultivée. Une planète verte et agréable.
     Puis imaginez que la Terre soit devenue un immense désert, aride et triste.
     Comment serait-ce possible ?
     Il se pourrait qu’un Faiseur de pluie soit passé sur la première et que sa danse la rende fertile. Mais la seconde ? Il est possible qu’un groupe de martiens mal intentionnés ait décidé de l’assécher… mais pourquoi ?

     Sur Terre, l’Eglise s’est affaiblie au profit de l’Islam, et le Vatican n’est plus qu’un souvenir. Un Pape demeure en place, mais plus pour la forme qu’autre chose. Il est, dans ce monde, mal vu d’être chrétien. Le Calife veille à ce que l’Islam et ses commandements soient respectés.

     C’est dans ce monde qu’atterrissent le Cardinal Alvin Aaleigh et mère Velvet.
Et quelle n’est pas leur surprise de revenir d’une mission de près de 600 ans terrestres et de retrouver leur planète en pareille situation. Tous les deux ont embarqué sur le vaisseau le Saint Ampoule, pour partir à la recherche d’autres mondes croyants avec lesquels bâtir une Eglise plus forte.
     C’est ainsi qu’ils rapporte dans leurs bagages, un Scranxien, un extraterrestre possédant de forts pouvoirs psychiques.

     Et c’est sur cette Terre bouleversée, que va reprendre connaissance un jeune homme du nom de Sagaï. Lui aussi a connu la Terre que nous connaissons aujourd’hui. Il ne se souvient de rien de sont passé. Les martiens lui ont posé une barrière psychique en attendant que vienne l’heure propice au déroulement de leur plan : « Déluge. ».
    Mais qui est Sagaï ? Comment cet homme, qui ne se souvient pas croyant, peut-il être reconnu par tous comme le nouveau Messie ? Etonné, il décide de jouer le jeu : jusqu’où cela le mènera-t-il ? Peut-il faire confiance à ceux qui l’entourent ?

    Ces hommes et femme du passé devront essayer de comprendre comment leur monde en est arrivé à cet extrême, quelles sont les puissances en jeu. Ils leur faudra être attentifs et rusés pour tirer leur épingle du jeu.

     A travers ce texte, il nous est facile de noter certaines similitudes avec le monde géopolitique et religieux actuel.
     Mars se place en super-puissance, qui de loin, décide de ce que doit être le sort de la Terre : « asséchons-la », et quelques années plus tard, « peut-être avons-nous fait une erreur, rendons-lui son eau », mais les martiens ont-ils seulement pris conscience de leurs actes, évaluez les conséquences pour les terriens. Il est si facile de décider pour les autres, lorsque l’on n’est soi-même pas concerné. Il est si agréable de se sentir tout puissant ; mais cela a un prix à payer, et il faut toujours surveiller ses arrières.
    Le conflit religieux en est-il vraiment un ? Est-il vraiment question de théologie, ou ne serait-ce pas plutôt des hommes avides de pouvoir qui la brandissent devant eux, telle une justification de leurs actes ? Guerre et religion sont pourtant opposées, et paradoxalement elles se trouvent sans cesse enchevêtrées, dans notre passé comme dans notre présent, et sûrement comme dans notre avenir.
     Dans ce texte ressort aussi une part noire de la nature humaine : moi d’abord, mon intérêt d’abord. Tu ne m’es utile que tant que j’ai besoin de toi, ensuite je te laisse dans l’ombre, au mieux, ou je te trahis, au pire. Les hommes sont égoïstes et égocentriques, et 600 ans plus tard, ils n’ont toujours pas compris les messages d’amour et de partage que propagent les différentes religions.

     Dans ce texte, on y retrouve au final presque toutes les religions : l’islam, le judaïsme et la chrétienté sur Terre, mais aussi le protestantisme sur Mars et un mouvement shamanique qui erre dans l’espace et que les autres vont tenter d’exploiter. Serait-ce un message ? Faudrait-il revenir à des croyances plus simples, basées sur les éléments, et apprécier ce que la planète nous offre, plutôt que de se faire la guerre au nom d’un Dieu unique ?

     J’ai été un peu déçue des raccourcis un peu stéréotypés que fait l’auteur.
Le désert a grignoté la Terre, se qui a favorisé l’expansion de l’Islam, pourquoi ? Parce que ce sont initialement des peuples du désert ? Le Pape catholique n’a qu’une idée en tête : rendre sa splendeur à Rome et au Vatican, à croire que seul le prestige le satisfait. Le juif est fourbe et rusé, il arrive au bon moment, arrange les choses à sa sauce, pour finalement filer pour sauver sa peau. Les protestants ne peuvent s’empêcher de se croire supérieurs, et de vouloir s’imposer et contrôler.
    J’ai presque envie de dire : pitié !
     Comment aller vers une paix religieuse si ce genre de stéréotypes restent autant ancrés dans les esprits ?! Heureusement, l’auteur pointe aussi du doigt quelques points communs, mais de façon trop légère je trouve.
     Par contre j’ai apprécié que le Scranxien écoute ce que le Cardinal Alvin, l’Emir et le juif avait à dire avant de se rallier à une religion. Et on constate que ce ne sont pas ceux qui ont le plus essayé de l’attirer vers eux qui y sont parvenus. C’est une leçon à retenir : en faire trop, est plus souvent synonyme d’échec que de réussite. A trop vouloir convaincre, on oublie d’écouter et de répondre aux questions, or quelqu’un qui se cherche a avant tout besoin de réponses.

     L’idée de départ n’est pas mauvaise, joindre science-fiction, catastrophe climatique, guerre de religion et quête de pouvoir, mais il y a presque trop de données mélangées, ce qui rend les éléments durs à exploiter complètement. Il y a un grand nombre de raccourcis qui sont fait tout au long du roman que j’ai trouvé assez gênant. Les raisons de l’assèchement de la Terre ne sont que brièvement exposées, c’est comme ça et puis voilà. Comment et pourquoi l’Islam est devenue la religion dominante sur le globe ? Et quel rapport avec la sécheresse ? Comment se fait-il qu’un Pape soit toujours toléré, alors que les chrétiens se cachent ? Pourquoi le Cardinal est parti en mission et comment se fait-il que le Pape ne l’attende pas plus que ça ?
     Et que dire de la fin ? Elle m’a presque désolée, surtout les dernières lignes. Qu’est-ce que cette histoire de jalousie féminine vient faire là ? J’avoue ne pas avoir compris. Alors que j’aurais aimé savoir ce qu’il était advenu de Mars, quelles sont les conséquences du déluge ? Que vont faire nos amis fuyards avec leur arche de Noé de l’espace ? Comment l’Islam et la Chrétienté ont finalement pu s’entendre sur Terre ?
     Pour moi ce sont trop de questions demeurées sans réponses, et j’ai presque envie de dire : tant de pages lues pour en arriver là, à n’en savoir que si peu ?

     Toutefois le roman se lit bien, une fois plongé dans le texte, on se laisse prendre, et on voyage dans ce monde du futur. L’écriture est fluide, mais parsemée de mots très techniques, le vocabulaire religieux est très exploité, donc si vous n’êtes pas familiers avec les termes théologiques, un dictionnaire à portée de mains, pourra s’avérer un allié de poids.
     Je regrette peut-être les descriptions souvent sommaires dans les moments clefs et plus détaillées lors des relâches de l’histoire, comme pour meubler un vide d’écriture.

     Malgré une petite frustration à la fin, c’est une lecture que j’ai appréciée, et qui je pense me restera en tête quelques jours grâce à toutes les questions religieuses et géopolitiques que l’auteur soulève à demi-mots.

     Si vous êtes allergiques aux prêtres, imams, rabbin, et à toute citation de texte sacré, passez votre chemin, ce texte n’est pas pour vous. 


    « Pourtant nous n’avons rien changé à nos plans. Spiritu Sancte a été programmé au départ, il y a exactement cinq cents quatre-vingt-seize ans, deux mois, et trois jours. Je vous passe les heures et les secondes. »

    « Mes frères, je suis venu vous annoncer des temps de souffrance et de mort, et puis des temps de gloire et de résurrection. Prenez votre croix, croisez-vous, mes frères, et délivrez l’Eglise. »

    « Janos ne put réprimer un sourire : il allait avoir bientôt réalisé la première partie de sa mission sans avoir eu à se donner d’autre peine que celle de ne pas saisir les chances de s’enfuir qui se présentaient à lui. Pour un peu, il aurait éclaté de rire. »

    « La vraie Croisade, c’est d’abord dans nos cœurs qu’il faut la mener. Les seules armes qu’il nous faut pour cela, ce sont la prière, et l’amour. Que toutes nos troupes déposent les armes. »

    « Il n’ignorait pas qu’avait existé un jour une guilde des maîtres de la pluie et des condensateurs Megarex, mais il partageait la conviction, qui était celle de tous les hommes de Mars et sans doute de la Terre, selon laquelle les maîtres étaient en fait des techniciens en blouses blanches. On n’avait inventé cette histoire de danse de la pluie qu’en s’inspirant de vieilles coutumes des pré-civilisés terriens, pour enjoliver le récit des évènements. Et pourtant, il se rendait maintenant compte que tout cela était vrai : [il] dansait ! »



    Merci aux édition Lokomodo et au forum Have a Break, Have a Book pour la découverte de ce livre.

vendredi 28 mars 2014

Conversation avec un gâteau au chocolat - Martin Page

Conversation avec un gâteau au chocolat, de Martin Page

36 pages
Editions l'école des loisirs, collection Mouche
Parution : Mars 2009
Illustrations : Aude Picault

4ème de couverture :
Comment faire quand vos parents partent éteindre un incendie le jour de votre anniversaire et vous laissent tout seul ? C'est simple, il y a deux solutions : soit vous devenez le spécialiste mondial de l'ennui ou bien vous guettez une rencontre extraordinaire... Comme celle avec un gâteau au chocolat doué de parole. Mais attention, si vous commencez une conversation avec votre gâteau d'anniversaire, il peut devenir difficile de le manger. 
Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.


      C’est un soir d’anniversaire. Un petit garçon comme il y en a tant, mange son dîner d’anniversaire avec ses parents. Ces derniers sont pompiers, et se voient dans l’obligation de quitter la table avant le dessert. Le petit garçon reste seul ; et c’est seul et déçu qu’il s’apprête à déguster son gâteau d’anniversaire. Un chouette gâteau, fait selon ses préférences, avec peu de farine et beaucoup de chocolat. Mais au moment de couper dedans, une voix résonne dans la maison. D’où vient-elle ?

     C’est un joli petit livre qui en plus d’amuser les enfants, fait passer un message aux parents. Soyez attentif à la solitude que peut ressentir votre enfant, surtout lorsque vous devez vous absenter et le laisser seul. Peut-être alors cette envie d’avoir un animal de compagnie n’est pas seulement un caprice.
     Un enfant livré à lui-même, sans être vivant à qui parler, même si ce n'est qu'un lapin, se retranche dans son monde à lui, dans sa tête. Il lui manque quelque chose pour s’épanouir et l’accompagner dans la vie.
    Et même si un bon gâteau au chocolat adoucit toutes les peines, il ne peut tout résoudre, car au final, ce n’est qu’un gâteau.

    Et comme toujours, on retrouve dans ce texte l’humour de Martin Page et sa plume toujours aussi affûtée et pleine de justesse. Et le livre est joliment illustré de petites aquarelles toutes mignonnes, aux teintes très douces.

     « J’avais demandé un gâteau au chocolat concentré en chocolat, lourd et compact. Le secret est de ne pas ajouter de farine (je crois que les pâtissiers ont un attachement sentimental à la farine ; quand on leur demande de ne pas en mettre dans un gâteau au chocolat, ils deviennent triste. Mais je n’y peux rien : c’est meilleur comme ça). »


     « Personne n’avait voulu venir à mon dîner. Je ne sais pas pourquoi. Je croyais être un garçon gentil. J’avais même dit à les camarades d’école qu’ils pourraient venir avec leurs animaux domestiques, réels ou imaginaires, et avec leurs plantes d’appartement (pour les présenter à celle de ma mère. »

jeudi 27 mars 2014

Le Grand Ecart - CKSCHMITT

Le Grand Ecart, de CKSCHMITT

32 pages
Auto-édition

Parution : février 2014
Livre électronique

Présentation de l'auteur :
8 femmes, 8 âges, 8 histoires. En reconnaîtrez-vous l'une d'elles?



     Je dois reconnaître que ce n’était pas tout à fait ce que j’attendais. Je pensais que les nouvelles rapporterais des anecdotes de l’histoires de femmes célèbres, et qu’à la façon des devinettes nous devrions les reconnaître. Et bien pas du tout, et ce que j’ai découvert était milles fois mieux !


     Dans ce recueil, la parole est donnée à 8 femmes, toutes d’un âge différent : 16, 20, 30, 40, 50, 60, 70 et 80, environ. Chacune en est à un stade différent dans sa vie amoureuse, et c’est ce que nous propose de découvrir l’auteure. Et si on s’attend à une évolution croissante, nous sommes quelque peu surpris de son choix de nous présenter cela à rebours. Je trouve cette idée brillante, car cela évite la lassitude, et je dois avouer que j’ai compris le truc qu’au bout de la cinquième nouvelle.


      De cette décroissance nous apparaisse clairement deux choses :
      Il y a une certaine stabilité dans les réactions de 60 à 80 ans, comme si ces femmes étaient hors temps, qu’elles avaient vécues les étapes importantes, et qu’il ne leur restait qu’à vivre au jour le jour. Contrairement au 30 premières années de la vie qui sont intenses et pleines de changements, de rebondissements, et où la sagesse s’acquière doucement au fil des expériences vécues.
      La seconde c’est que la vieillesse pardonne tout, alors que la jeunesse est rancunière. La jeunesse se blesse, et, pleine d’orgueil, rejette ce qui la blesse ; la vieillesse, elle, accepte tout, y compris ce qui la blesse, comme la maladie. La jeunesse se bat, lutte, et n’accepte pas les choses, quand la vieillesse n’est qu’abandon.


     J’ai beaucoup aimé découvrir la vieillesse sous la plume de cette auteure, plus que la jeunesse finalement. La vieillesse ici, est belle, légère, presque désirable.


     Peut-être est-ce du au fait que sur les trois premières nouvelles, l’auteure peut se laisser portée par la sérénité de la vieillesse, mais qu’ensuite elle doit se confronter aux luttes de la maturité et de la jeunesse, ce qui la fait, hélas, tomber dans certains clichés : la mère de famille qui a l’impression de gâcher sa vie, la cinquantenaire qui se rend compte qu’elle est cocue depuis des années, la quarantenaire qui dit « plus jamais d’hommes » et qui retombe dans le panneau, avec un plus jeune qu’elle, histoire de revivre à nouveau la même désillusion.


     Malgré ces stéréotypes, les nouvelles se lisent avec plaisir, car CKSCHMITT a un réel don pour manier les mots. Sa prose est poétique, simple mais efficace ; les sentiments de ses personnages sont percutants et vrais.
     Je suppose que l’on doit pouvoir se retrouver dans ses femmes, ou du moins celles de notre entourage dans ses portraits.
      Il est intéressant en tant que femme de lire ces textes, qui abordent certaines vérités et circonstances, à méditer et à analyser, peut-être pour ne pas faire les mêmes erreurs.

     Par contre je dois avouer que je n’ai été étonnée par l’avant dernière nouvelle, qui pour moi avait un air de déjà vu, du au fait qu’une des nouvelles de Charlotte Boyer reprenait la même histoire. Est-ce la mode pour les jeunes filles de 20 ans de vouloir tuer plutôt que de perdre celui qui nous repousse, et que l’on a déjà perdu de toute façon. Quelle bêtise de s’aliéner ainsi et gâcher sa vie, pour être seule au final. Est-ce la naïveté de l’âge qui parle ? Toujours est-il que j’ai été surprise de retrouver ce même sujet en aussi peu de temps. Comme quoi, le hasard des fois !

      En bref c’est un petit recueil vraiment sympathique, qui se lit vite, à l’écriture soignée et poétique, sur un sujet plein de vérité et d’existence. Si vous avez l’occasion de le lire, surtout ne vous en privez pas !

    "C'est drôle la vie, quand on y pense : on ne voit que ce que l'on est capable de comprendre ou de pardonner."


    "A bientôt trente ans, elle n'a pas dévié une seule fois de la trajectoire lisse qu'elle s'est choisie. On la trouve intelligente, belle et posée. Elle se sent inintéressante, éteinte et fragile."


     J'ai reçu ce livre en partenariat avec l'auteur et le forum Have a Break, Have a Book, et je les en remercie.



lundi 24 mars 2014

C'est lundi que lisez-vous ? [26]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?
 
Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du 17 au 23 mars 2014
J'ai terminé deux livres sur deux sujets très différents mais construit un peu de la même manière. Dans ces deux ouvrages en effet la fiction n'est qu'un prétexte pour enseigner quelque chose au lecteur : l'histoire du café pour l'un et une certaine réflexion et spiritualité pour l'autre. J'avoue avoir vraiment beaucoup apprécié le premier, mais nettement moins le second.

- Le roman du café, de Pascal Marmet
- Le voyage de Nambu, tome 1, de Tony Hemery

 Ce que je suis en train de lire :
 
J'avoue je suis en retard dans mes lectures. Je suis plongée dans ce livre document-fiction (oui encore) qui est passionnant et j'avoue prendre mon temps pour vraiment savourer chaque page, car les sujets abordés sont vraiment intéressants. 

- Trois filles et leurs mères, de Sophie Carquain (à paraître aux Editions Charleston)


 Mes prochaines lectures :

- Le grand écart, de CKSCHMITT
- La décroisade, de Pierre Végart
- Ombre chinoise, de Christophe Masson

  Cette semaine j'ai publié :

Deux chroniques de lecture : Le roman du café et Le voyage de Nambu

Et vous que lisez-vous ?

mercredi 19 mars 2014

Le voyage de Nambu - Tome 1 - Tony Hemery

Le voyage de Nambu -Tome 1, de Tony Hemery

197 pages
Editions Sudarènes
Année de parution : 2013

Présentation de l'éditeur :
Ceci n’est pas un roman ordinaire… Découvrant une quête de soi et de paix dans un univers asiatique aux contours discrets, « Le voyage de Nambu » se révèle être une œuvre à méditer, un récit au message spirituel qui ne demande qu’à vous imprégner, vous ouvrir les yeux sur votre moi et vos capacités. Entre le héros et vous, les frontières iront donc en s’amenuisant. L’auteur ponctue le roman d’exercices de méditation que le lecteur aura loisir à pratiquer au fil de l’histoire. 
 
      Le livre nous raconte le début de la quête de lui-même du jeune Nambu ; ainsi que le début de son cheminement spirituel qui le mènera vers l’accomplissement de sa destinée : être Eclaireur.
      Nambu a été amené en piteux état chez Oktan, Maître de pensées. Avec la douce Nemi, celui-ci a pris soin du garçon pendant deux ans et lui a appris à se tourner vers son être intérieur.
      Le vent de la vie tourne et il est temps pour Nambu, de partir suivre sa voie.
      Un appel au secours d’un royaume voisin, apporté par un ami/ennemi d’enfance, leur fera prendre la route.
      Mais pourquoi faire le voyage d’une seule traite ? C’est l’occasion de faire vivre de nouvelles expériences à Nambu, de lui faire découvrir d’autres réalités que celles de sa montagne, de faire de nouvelles rencontres, d’observer les rapports humains … tout est sujet à interrogations et réflexions pour lui.

    « Le rôle de l’éclaireur est de révéler le potentiel qui sommeille en chacun afin de permettre à chaque être de se réaliser sur terre. »
      Présenté comme ça, j’imaginais les éclaireurs plutôt âgés, ayant accomplis un long parcours spirituel et ayant atteint la sagesse. Et bien, non, pas du tout. Qu’elle n’a pas été ma surprise quand Nambu se voit remettre, à peine quelques jours après le début de sa quête, sa ceinture d’Eclaireur. Comme si en si peu de temps, il était déjà en symbiose parfaite avec son âme… et avait accumulé assez de réflexions et de savoirs pour éclairer n’importe quel quidam.
      Je ne suis vraiment pas convaincue par ce procédé.
      Voyant cet attribut sur sa taille, on lui demande depuis quand il occupe cette « fonction » , « à peine quelques mois, je suis encore en formation » répond-il, et pourtant tout le monde s’adresse à lui comme s’il était un grand maître, et que ne sortait que des vérités de sa bouche.
      Condenser le temps, était une idée intéressante, mais présentement, elle ne fonctionne pas, et cela demeure peu crédible.

     Les personnages évoluent dans un monde fictif, et très flou. Il y a une forêt à côté de la maison d’Oktan, un temple à quatre ponts d’accès, une ville à proximité, et pas très loin une montagne avec des grottes. Voilà pour la cartographie. On sait qu’il y a au moins trois royaumes et qu’un conflit se trame. Voilà pour la situation géo-politique.
      Pour le coup, l’auteur laisse le champ libre à notre imagination… un peu trop peu être. Je suppose qu’il défend une idée de quête atemporelle, et que cette neutralité est voulue.
       Mais j’ai trouvé que cela manquait de cohérence avec le fait que Oktan répète plusieurs fois à Nambu « qu’il est le monde qui l’entoure », je m’attendais du coup à plus d’interactions entre lui et son environnement ; et à moins de stéréotypes : la forêt et la grotte escarpée pour la méditation, la ville pour les pensées embrouillées, etc …

     Tony Hemery nous invite tout au long du livre à cheminer spirituellement avec Nambu au travers d’exercices de méditation. J’avoue avoir lu les instructions, mais ne pas m’y être essayée. On n’improvise pas une séance de médiation comme ça ,et sûrement pas au plein milieu de la lecture. Aussi, j’ai plutôt envisagé cela comme des axes de réflexions, et donc forcément, j’ai tout faux. Je suis partie sur la mauvaise voie, en écoutant mes pensées et non mon âme.
     Il faudra reprendre tout ça sous le bon angle une prochaine fois.

     Dans ce premier tome, l’histoire ne me semble qu’un prétexte, à ce pseudo apprentissage de la voie de soi-même : il ne se passe pas grand-chose, tout est palabre. Les réflexions sont trop condensées pour être facilement saisies par un lecteur lambda.
     Un style plus simple aurait été judicieux, ponctué de quelques phrases de pensées philosophiques. Ici le lecteur s’englue dans des phrases complexes qui s’agglutinent les unes aux autres dans un méli-mélo d’idées, la lecture avance donc lentement et il faut souvent s’y reprendre à deux fois, afin de saisir l’idée décrite. 
     J’avoue avoir rapidement eu recours à une lecture orale, mais malgré cela certains passages sont restés obscurs.

     Pour ce qui est des idées proposées, c’est à chacun de voir si elles résonnent en lui. Certaines parleront aux uns, et d’autres aux autres, certains rejetteront l’ensemble ou acquiesceront à la totalité. On y retrouve des inspirations des maîtres de pensées de l’Asie, du bouddhisme et des religions et philosophies centrées sur le Soi de ces régions.

      Ce livre est un premier tome, qui souffre cruellement de ne pas être suivi de son second, car il y a ici beaucoup de mise en place pour, au final, nous laisser sur notre faim.
      Tony Hemery relève un challenge ambitieux avec ce livre qui se veut à la fois roman, guide de méditation et chemin initiatique.
      A relire ? peut-être. A poursuivre avec la suite ? sûrement.

     "Prisonnière de sa propre attente, elle n'envisage plus l'avenir. C'est probablement la principale raison de son tourment."

     "Ce qui est grand est comme ce qui est petit et c'est par de petites choses que l'on en accomplit de grandes."

     "Certains comportements et attitudes vivent en nous malgré nous, nous sommes pris au piège de leur expression et pouvons êtres habités de caractères contraires. Mais sommes-nous ce qui vit en nous, cette spécificité propre à notre éducation et marquée par notre caractère ? Qui sommes-nous dans tout cela ? Ces pensées qui nous habitent et nous affublent de ce que nous sommes et que nous voudrions nous cacher ... Elles nous habillent d'un décor qui plaît à ce que nous voulons penser de nous. Nous restons souvent spectateur de notre comportement."

     Je remercie les Editions Sudarènes et le forum Have de Break, Have a Book, pour la découverte de ce livre.

mardi 18 mars 2014

Le Roman du café - Pascal Marmet

Le Roman du café, de Pascal Marmet

230 pages
Editions du Rocher
Parution : 23 janvier 2014

4ème de couverture :
Café, qui es-tu ? Drogue, business, médicament, plaisir, carburant, poison, ou un ami qui nous veut du bien ? Dans les coulisses des légendes illustrant le grain sombre, au coeur d'un colossal commerce voué à l'écologie pour durer, ce récit romanesque se déguste à travers l'amitié d'un jeune aveugle passionné de cafés et de son extravagante amie d'enfance. Du Brésil au Costa Rica, du Vietnam à la Côte d'Ivoire, rien n'échappe aux regards croisés d'un torréfacteur éco responsable et d'une pimpante journaliste. L'essor de cet or brun est une véritable épopée gorgée de rebondissements, de faits d'armes parfois, plus souvent de passions partagées pour le divin breuvage, une histoire liée à l'esclavage, et tout simplement, à l'humanité. Après la lecture de ces pages qui n'épargnent ni les consommateurs, ni les industriels, vous serez peut-être enclin à changer radicalement vos habitudes de café. Attention ! Ce livre provoque une irrésistible envie de se précipiter chez un torréfacteur pour y déguster un p'tit noir d'excellence.
       Ce livre est un roman sans en être tout à fait un.

       Je m’explique : il y deux protagonistes, une histoire de fiction, une petite aventure, une pointe de suspens, … donc tout ce qui fait un roman, mais les choses ne sont pas poussées au maximum car elles ne sont qu’un prétexte pour délivrer le savoir.
      Oui, ce livre est un documentaire déguisé.
      A la fin de votre lecture, vous connaîtrez une foule d’anecdotes et de détails sur l’histoire du café, et vous oublierez bien vite Julien et Johanna.

 

    Pourquoi un livre sur le café ?

     Parce que le café occupe une place importante dans notre vie. Près d’un français sur deux commence sa journée par un bol ou une tasse de café, au travail la machine à café est prise d’assaut lors des pauses, il accompagne les étudiants qui travaillent leurs cours tard le soir. Il est consommé après les repas, tel un rituel, et quand des amis passent à la maison, toujours une tasse de café leur est proposée. Le café est partout : dans nos placards, sur notre lieu de travail, dans les magasins, dans les restaurants, mais aussi dans tous les lieux publics : gare, piscine, stade, … grâce aux distributeurs automatiques.
     Trouver un lieu sans café est presque mission impossible. Même chez moi, qui n’en boit pas une goutte, il est présent sous sa forme lyophilisée !
     Le café est devenu un acteur de la vie sociale, et des temples ont été édifiés à sa gloire : les Cafés. Certes ces derniers ne proposent souvent qu’un jus de piètre qualité, mais ils sont présents à presque tous les coins de rues des grandes villes, et sur presque toutes les places de village.

      Le café s’est imposé à nous, bien davantage que le thé, pourtant ce n’est pas une plante de chez nous, et sa consommation dans nos contrées remontent à moins de 400 ans.
     Comment est-il arrivé jusqu’à nous ? Mais avant ça, où poussait-il à l’état sauvage ? Comment a-t-il été découvert ? Qui a eu l’idée de le torréfier ?

      L’histoire du café est mouvementée : tantôt interdit, protégé, offert, contrôlé, il a joué un grand rôle dans les relations internationales de ces derniers siècles. Et il a pris une très grande place dans l’économie mondiale.

      Le café demande une main d’œuvre importante, des conditions de culture très particulière. S’il a été délocalisé plusieurs fois depuis sa découverte, aujourd’hui, cette culture est peut-être en péril, et c’est sur cette mise en garde que nous laisse Pascal Marmet.
     Ce livre nous fait voyager, mais il nous fait aussi découvrir le Paris du café, celui d’aujourd’hui, mais aussi celui d’hier.

      Il est amusant de constater à quel point le café a enchanté les grands écrivains, et les a accompagnés dans leurs travaux d’écriture, ou les accompagne encore, alors que les lecteurs  semblent lui préférer le thé.

      Un breuvage pour celui qui propose ses mots et un autre pour celui qui les reçoit ? Cette idée me plaît.

     Si vous habitez Paris, ce livre sera un guide pour vous, et vous entraînera vers des adresses sympathiques et atypiques, vers ces temples où le grain noir est roi. C’est ainsi que l’on découvre des passionnés, qui ont voué toute leur vie au café.
     Et si vous n’êtes pas parisien, il peut être bon de noter les adresses dans un coin de carnet pour vous y arrêter un jour où vous serez à la capitale.

      Ce livre se propose comme une invitation à savourer de bons cafés. Je regrette de ne pas aimer le goût de ce breuvage, alors que j’adore son odeur.
      Je suis presque frustrée de ne pouvoir aller chez un petit torréfacteur goûter et savourer des grains d’ici ou là.
      Mais je me dis que ceux qui aiment le café, ne verront peut-être plus de la même façon celui qui coulera dans leur cafetière, et qu’ils auront envie de partir à la recherche d’autres saveurs plus fines, plus riches et plus qualitatives que le café de grande distribution. Eux aussi auront leur petite frustration.


     Ce livre est une belle ode à ce nectar noir, et on sent que le récit est écrit par un passionné. Bien sûr ce livre ne nous dit pas tout, alors une large bibliographie nous est proposée pour aller plus loin, et compléter nos connaissances.
    L’auteur a également repris la totalité des informations historiques et culturelles disséminées dans le livre dans les annexes, afin d’en faire un ouvrage pratique à consulter pour vérifier une information ou embraser d’un coup d’œil les évènements majeurs sur un siècle ou deux.

      C’est un roman et je n’en parle pas ?
      L’histoire de Julien et Johanna, est captivante, ils nous emmènent de Paris au Brésil, sur les traces de cet or noir. Julien a passé toute sa vie dans la boutique de torréfacteur de son grand-père, il est fin connaisseur et passionné. C’est à travers ce garçon que Pascal Marmet nous transmet son amour du jus noir.
      Ce sont deux jeunes gens très attachants, aux belles personnalités et plutôt atypiques.
      Comme je l’ai dit au début, la fiction sert de support à la transmission, donc je préfère vous laisser le plaisir de découvrir leurs vies, leurs rêves, leurs peurs, leurs doutes, et leur aventure par vous-même.
      La surprise vous attend dès les premières lignes et vous porteront jusqu’à la dernière !


      "C'est ainsi que mes études se sont limitées au brevet des collèges et à un doctorat en arabica-robusta avec mon grand-père en directeur de thèse.
[...] A dix-huit ans, j'avais, en nez, un bac +18 en caféologie.
Ce qui fut dit fut fait : je suis devenu histograin, caféologue, expressomane er kawathérapeute. Et la semaine dernière, j'ai ajouté à ma liste prestigieuse la capsulogie. Ne cherchez pas dans le dico, ce sont des mots de mon invention."

 
     "J'adore sa joyeuse assurance, son sens de la répartie et du gai rebond. C'était inné chez elle ! En résumé, mon amie était une sans-gêne qui riait aux éclats comme elle pleurait. Et pas question de retenir ses émotions ou ses énormissimes coups de cafard. Elle avait l'agilité de l'escrimeur, l'audace d'un parachutiste et un coeur de guimauve dopé à l'adrénaline qui contrôle tout et rien à la fois."
 
     "Juste avant ton arrivée, je pensais dresser la liste des meilleurs façons d'en finir avec la vie parce que je suis à deux doigts de me noyer dans les réseaux sociaux. Mon ambition est morte, c'est comme un vide. Julien, je ne sais pas où aller et j'ai des problèmes avec la bouffe. Voilà, tu sais tout de mon riquiqui de malheur."
 
     "Comprendre pourquoi elle m'adore et me protège est un grand mystère. C'est juste un fait."

     Merci à l'auteur et au forum Have de Break, Have a Book, pour la découverte de ce livre.

lundi 17 mars 2014

C'est lundi que lisez-vous ? [25]


"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?
 
Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du 10 au 16 mars 2014
Peu de romans lus encore cette semaine, et seulement trois bandes dessinées. Maigre bilan.
- Que ton règne vienne, de Xavier de Moulins

- Les Nombrils - Tome 4 - Duel de belles, Delaf & Dubuc

- Tamara - Tome 9 - Diego..., Darasse, Bosse & Zidrou
- Tamara - Tome 11 - Quelle famille d'enfer !, Darasse, Bosse & Zidrou

 Ce que je suis en train de lire :
 
Ce livre est intéressant, original et prenant. 

- Le roman du café, de Pascal Marmet


 Mes prochaines lectures :

Sans surprises, vu que je vous les ai déjà annoncé la semaine dernière.


- Le voyage de Nambu, de Tony Hemery
- Trois filles et leurs mères, de Sophie Carquain

  Cette semaine j'ai publié :
Une chronique de lecture : Que ton règne vienne
Et je me suis inscrite à un nouveau challenge : Nettoyage de printemps !

Et vous que lisez-vous ?