jeudi 25 février 2016

Des mots jamais dits - Violaine Bérot

Des mots jamais dits, de Violaine Bérot

187 pages
Editions Buchet Chastel
Parution : Août 2015

4ème de couverture :
   « On ne sait pas où elle va. Elle, ne le sait sans doute pas non plus. Elle est maintenant dans la rue, son sac sur l’épaule. Elle marche, non pas comme on la voit marcher dans son habituelle frénésie, non, elle marche d’un pas nouveau, décidé et calme. Elle est dans la rue. Elle a commis l’impensable et pourtant elle est légère - une princesse se réveillant d’un sommeil de cent ans. »
   Elle est l’aînée et ne s’est jamais comportée en enfant. Elle s’occupe des frères et soeurs, du père et de la mère. Elle joue la maîtresse de maison, tient ce rôle avec un tel sérieux qu’elle ne parvient plus à s’en défaire.
   Depuis toujours, l’amour qui lie ses parents la fascine. Dans sa solitude, elle observe et rêve de vivre une aussi merveilleuse histoire.
   Un jour, pourtant, elle décide de quitter les siens.
Des mots jamais dits est un conte. Avec sensibilité, Violaine Bérot explore les failles mystérieuses que l’enfance et la famille creusent en chacun.

    Je dois reconnaître que si le titre m'avait interpellée, le résumé l'a fait encore plus. Quelle histoire allait donc se cacher derrière ces pages ?
    C'est un roman, dont j'ai repoussé plusieurs fois la lecture, ce ne devait pas être le bon moment... Mais le jour où je l'ai commencé est aussi celui où je l'ai terminé. Certes il n'est pas rare que je finisse un livre en une journée, mais c'est plutôt lorsque je commence un livre dans la soirée, et que j'en poursuis la lecture tard dans la nuit. Ici, ce fut différent. Je l'ai commencé le matin, avec mon petit-déjeuner, je l'ai lu jusqu'à la pause du déjeuner. Ce petit intermède était nécessaire avant de finir les dernières pages.
    Il y a des livres comme ça, qui vous happent, mais dont vous avez besoin de vous échapper un instant, de respirer, avant de pouvoir y retourner.

    Dans ce livre nous faisons la connaissance d'une jeune femme qui toute sa vie a été au service de sa famille. Depuis sa plus tendre enfance, elle a pris soin de son père et de ses petits frères et soeurs. Elle a grandit trop vite, restant en retrait des enfants de son âge, seule sa famille lui importait. Elle regardait fascinée l'amour inconditionnel de son père pour sa mère sans cesse alitée. Elle, elle ne vivait que pour et par le père. Elle avait un statut spécial à ses yeux.
    Et puis un jour, elle est tombée malade et s'est retrouvée à son tour alitée, tous sont alors venue la soigner et prendre soin d'elle. Est-ce ce jour qu'elle a réalisé qu'elle pouvait avoir une vie à elle ? Toujours est-il qu'elle décida de partir, d'aller à la grande ville travailler. Elle se trouve une jolie petite chambre sous les toits, qu'elle remplit de livres et de rêves.
    Elle rencontre aussi un homme, il est gentil. Elle ne cherche pas plus loin. Ils finissent par s'installer ensemble. La vie semble suivre son cours. Mais est-ce bien le cours normal des choses ? Est-ce bien ce qu'elle veut ? Va-t-elle un matin se réveiller en ayant l'impression d'être passé à côté de quelque chose ?

   Ce qui est vraiment intéressant dans ce livre c'est la façon dont les choses sont rapportées. L'auteur a choisi un point de vue extérieur et presque froid. Elle n'utilise que des phrases courtes, peu d'adjectifs et beaucoup de courts paragraphes. Et pourtant malgré cette froideur apparente, il y a beaucoup de poésie dans les mots et cela réchauffe le texte. Si par moment ce personnage féminin nous semble distant, et nous laisse presque indifférent, à d'autres moment au contraire il nous touche en plein cœur. Violaine Bérot sait magnifiquement bien manier les mots et la langue française. C'est cette maîtrise qui rend ce texte si envoutant, et qui fait qu'on ne peut poser le livre. Malgré cette distance avec le personnage principal, il résonne en nous, et notre curiosité est sans cesse titillée.

    A la fin de ma lecture, je suis restée sans voix et sans avis sur ce livre. L'avais-je aimé ? N'était-il resté complètement indifférent ? Est-il vraiment utile ou intéressant de le lire ? J'étais dans l'incapacité de me prononcer sur la question ou de jeter des impressions sur le clavier.
Mais je me rends compte que maintenant que les semaines ont passé, il a fait son chemin en moi, me donnant envie de le relire comme si une relecture pouvait mieux éclairer les impressions qu'il m'a finalement laissé.
    J'avoue ne pas l'avoir relu entièrement, je me suis contentée de relire les passages que j'avais marqués pendant ma lecture, de survoler également quelques pages. Et la lumière s'est faite.
     Oui il était utile de lire ce livre, car il nous éclaire sur la personne humaine. Non pas sur l'humanité toute entière, mais sur ce que peuvent vivre et ressentir certaines personnes. N'est-ce pas une raison pour laquelle nous lisons des livres : pouvoir comprendre l'autre ? Rien que pour cela il était intéressant.
    Mais il a aussi résonné en moi d'une autre manière. J'ai eu l'impression de lire la vie d'une femme absente de sa vie, qui ne la vit pas. Je ne veux jamais que ma vie ressemble à celle-ci. Je veux chaque jour être actrice de ma propre vie et en prendre conscience. Mais comme beaucoup, je ne l'ai pas toujours été, j'ai, comme elle, laissé les autres me rendre passive. Comment me direz-vous ? Mais de multiples manières, et ce livre pourra en donner quelques exemples.
    Il fait partie de ces livres qui éclairent ; qui par des mots simples, des faits justes relatés en disent milles fois plus entre les lignes et qui savent parler à notre coeur.

    Ce fut vraiment une belle découverte et un excellent moment de lecture. Je ne regrette pas de lui avoir laissé le temps, et d'avoir attendu le bon moment pour le lire, sinon je serais passée complètement à côté ou n'y aurait pas pris de plaisir.
    C'est une lecture que je conseille, qui fait du bien, mais dont les effets ne se font ressentir que plusieurs jours/semaines plus tard. N'hésitez pas pendant votre lecture à noter des passages, car c'est en les relisant plus tard que le livre pourra vraiment faire échos en vous et délivrer tout son message.
     Il fait également parti de ces livres que l'on peut relire toute sa vie, et qui s'éclairera différemment à chaque fois, selon les expériences vécues.

    L'amour entre eux est déraisonnable, vertigineux, enragé. Il fait presque peur. Même les contes de fées n'oseraient imaginer que l'on puisse à tel point aimer.

    Du père, l'aînée parle comme aucun enfant ne parle de son père. On la sent immensément fière d'être la fille de cet homme - et plus précisément cette fille-là, la première. Lui, paraît absolument convaincu de sa supériorité sur tous les autres enfants de son âge, et cela conforte encore l'invincible détermination de l'aînée. Elle avance vers ce que deviendra sa vie avec une inébranlable foi en elle-même/ Elle a l'air certaine qu'il ne pourra lui arriver que de grandes choses. Rien ne semble lui faire peur. On la regarde se hausser sur la pointe de ses petits pieds. Elle est la princesse du plus merveilleux des rois.  

   On dirait qu'elle n'est capable d'établir ses relations aux autres qu'ainsi : seul face au groupe. Avec les petits frères et sœurs comme avec les amoureux de quinze ans, elle se retrouve dans la même position : isolée, adorée, intouchable. 

    Dans la journée, sinon courir, elle semble n'avoir aucune envie. Elle qui, du temps de sa petite chambre, lisait beaucoup, ne lit plus. On dirait qu'elle n'en a pas le courage. Dans cette vie qui est la sienne maintenant, elle s'ennuie, et cela - l'ennui - semble une sensation tellement peu faite pour elle qu'elle s'en trouve comme éberluée. Peut-être est-ce cette fatigue d'elle-même, cette incompréhension devant ce qu'elle est devenue [...]

    Dans un quartier tranquille de la grande ville, elle a déniché un petit appartement. On devine son plaisir à s'y lover, seule.
Elle s'est remise à lire abondamment, passe à nouveau des heures à rêver. On dirait que lire et rêver sont pour elle deux activités indissociables.


    Plus jamais elle n'acceptera de se satisfaire d'un pâle amour, elle ne veux plus de demi-mesures, d'histoires tièdes, il lui faut du merveilleux, de l'indicible. La vie est un conte et elle en est la princesse, le père avait raison. 

   Peut-être éprouve-t-elle cette frénésie de lecture dans ce moment de sa vie parce que les livres confirment ses rêves, la fortifient dans sa croyance en son féérique avenir. Parfois, lorsqu'elle termine l'un d'eux, elle reprend immédiatement sa lecture au début, le livre devenant alors, entre ses mains, inépuisables. On comprend que lire l'aide à se préparer à la merveille que sera sa vie.

jeudi 18 février 2016

Madame St-Clair, Reine de Harlem - Raphaël Confiant

Madame St-Clair, Reine de Harlem, de Raphaël Confiant

323 pages
Editions Mercure de France
Parution : Septembre 2015

4ème de couverture :
    Ma chance à moi, Stéphanie St-Clair, Négresse française débarquée au beau mitan de la frénésie américaine, fut qu’à mon arrivée Harlem commençait à se dépeupler de ses premiers habitants irlandais, puis italiens, lesquels cédaient la place jour après jour, immeuble après immeuble, à toute une trâlée de Nègres venus du Sud profond avec leur accent traînant du Mississippi et leur vêture ridicule en coton de l’Alabama. Dès le premier jour sur cette terre d’Amérique, je me jurai que personne ne me marcherait plus sur les pieds ni ne me traiterait en petit Négresse. Personne !
   Dans le New York des années 1920-1940, Stéphanie St-Clair connut un incroyable destin. Venue de sa Martinique natale, elle deviendra reine de la loterie clandestine, surnommée "Madame Queen" ou "Queenie" par le milieu, et affrontera avec succès à la fois la pègre noire et la mafia blanche du Syndicat du crime. Traversant avec panache toutes les époques – la Première Guerre mondiale, la prohibition, la Grande Dépression de 1929, la Seconde Guerre mondiale et le début du Mouvement des droits civiques – elle s’enrichit et devint une icône à Harlem, mais aussi dans nombre de ghettos noirs du nord des États-Unis.
    Ce roman rend justice à celle qui fut, outre une femme-gangster impitoyable et cruelle, un précurseur de l’affirmation féministe afro-américaine.  


    Je vous parlais hier d'un livre auquel il faut laisser du temps, afin de mieux en profiter. C'est également le cas de celui-ci. Ce fut une de mes dernières lectures de 2015, peut-être même une des plus prenantes et passionnantes également.

    Raphaël Confiant nous propose ici un livre-document-biographie, difficile d'être vraiment plus précise. En effet il a choisi une narration originale : c'est Stéphanie St-Clair qui raconte sa vie, par épisodes, à son neveu venu la voir afin de collecter et rassembler son histoire en vue d'en faire un livre.
    De ce fait, la narration n'est pas linéaire : il y a des sauts dans le passé, des retours en arrière, des répétitions, des mises en miroir, etc ... on ne s'ennuie pas une minute à la lecture de ce récit. Ce choix de l'auteur rend le texte vivant et très réaliste : une personne âgée qui reviendrait sur sa vie, ne le ferait pas autrement, car comment raconter une vie, et d'autant plus SA vie de façon linéaire ? C'est impossible, la mémoire joue à cache-cache avec les souvenirs, il y a des épisodes que l'on préfère taire, mais qui devront ressurgir tout de même à la lumière d'autres évènements ; il y a les souvenirs que l'on pensait avoir tout simplement oublié ; ceux qui ne prennent sens qu'une fois qu'on a compris la vie de celui qui la raconte, etc ...
    Ce choix en fait une lecture prenante et passionnante : on ne s'y ennuie pas comme cela peut-être le cas dans une simple biographie, aussi bonne fut-elle. Nous souhaitons toujours en savoir plus, savoir jusqu'où est-elle allée, on soupçonne des non-dits, on espère avoir de la lumière sur certains faits, et surtout on admire son courage.

     S'il y a bien deux traits de caractères qui se dégagent de Stéphanie St-Clair, c'est bien : têtue et courageuse !
    C'est incroyable de savoir ce que ce petit bout de femme perdu sur son île Martiniquaise a réussi à faire. Rien ne semblait la prédestiner à tout cela, sauf elle. Car elle n'a jamais perdu foi en elle. Depuis l'adolescence elle savait qu'une vie simple en Martinique ne pourrait la combler, que jamais elle n'accepterait de vivre la même vie que cette mère qu'elle admire pourtant. Stéphanie a des rêves plus grands, elle est intrépide et n'hésite pas à se lancer tête baissée dans l'aventure. De toute façon qu'a-t-elle à perdre ? Il lui semble qu'au contraire : elle a tout à y gagner.
    C'est ainsi qu'elle embarque pour la France, elle y rencontre l'amour et un vieux monsieur passionné. Ce dernier va croire en elle et l'encourager à croire en ses rêves. Après avoir appris les bases de l'anglais, la voici qui débarque sur le sol américain, sans trop savoir encore comment elle va pouvoir s'y faire une place.
    Si l'on peut dire que son destin a été extraordinaire, il ne s'est pas fait en un jour : chaque jour elle a œuvré à se construire la vie qu'elle souhaitait. Elle a commencé par le bas de l'échelle, pour gravir petit à petit les échelons, et arriver à la place qu'elle a si fièrement occupée pendant de longues années : Reine de la loterie marron de Harlem, loterie populaire mais clandestine.
    Si dans son récit elle parle souvent des injustices raciales, des injustices envers son sexe, et les violences qu'elle a subit à cause du fait d'être une femme et noire de surcroit. Lorsqu'elle en parle, il y a parfois de la colère, mais il semble il y a avoir surtout de l'apaisement vis à vis de ce qui s'est passé, comme si la seule chose à retenir était : j'ai survécu, je suis encore là, cela ne m'a pas empêchée d'avancer et d'en arriver où je suis aujourd'hui. Il faut dire que depuis très jeune, elle connaissait les risques qu'encours son sexe de par le simple fait d'exister et de vivre dans une société dominée par les hommes.
    A travers sa vie, elle a essayé de renverser un petit peu cette tendance, au moins dans sa vie à elle : refusant la domination masculine et étant sans pitié pour ceux qui lui manquait de respect. Pour cela on ne peut que l'admirer.
    Bien sûr une vie à la tête d'une loterie clandestine n'est pas exempt de rappels à l'ordre par les autorités. Difficile d'y échapper lorsque l'empire que l'on a construit repose en totalité sur l'illégalité. Si elle nous raconte rapidement, comment elle a su corrompre les agents du gouvernement, elle n'évoque que très brièvement ses passages en prison. Par honte ? Non plutôt parce qu'ils étaient un mal nécessaire à son activité, elle connaissait les risques : elle ne va pas se plaindre à présent que la justice ait été rendue. La seule fois où elle en parle davantage, c'est suite à un passage plus long derrière les barreaux qui a un peu mis à mal son activité et donc qu'il lui a fallu plus de temps pour rasseoir sa position.

    Il y a un point que j'ai envie de développer ici : si Stéphanie St-Clair a pu aussi bien réussir à Harlem, c'est parce qu'elle a également su s'impliquer dans sa communauté. C'est grâce à elle qu'elle a pu s'enrichir et vivre la vie dont elle rêvait, donc elle n'oublie pas de la remercier en finançant divers projets nécessaires au bien-être des habitants de Harlem. Ainsi en gagnant leur confiance, elle ne fait que renforcer son business, ce qui était vraiment très habile de sa part, sûrement vital pour son activité et qui aurait totalement échappé à un homme.

    Vous l'avez compris, à travers ce livre, Raphaël Confiant nous livre l'intimité, les rêves et les espoirs de Stéphanie St-Clair. Il en respecte les origines en glissant de nombreuses expressions martiniquaises à travers le récit. A travers ses mots il sait décrire le courage et l'entêtement dont a su faire preuve cette femme au début du siècle dernier, là où aucune autre avant elle n'avait osé mettre les pieds.
    N'hésitez pas à plonger dans les profondeurs de Harlem avec un guide unique : Madame Stéphanie St-Clair herself !


    Pas facile du tout d'intégrer ce milieu du business d'alcool clandestin et surtout de m'y faire une place, car il était hors de question pour moi de croupir dans mon état de gagne-petit. J'étais venue en Amérique pour réussir ma vie, c'est-à-dire avoir une maison confortable, des domestiques sous mes ordres, des employés dans l'entreprise que je monterais et des hommes aimants à mes pieds qui me couvriraient de fleurs et de bijoux. Ce n'était nullement un rêve, mais une certitude ancrée en moi dès l'instant où j'avais quitté ma Martinique natale, la prédiction d'une vieille quimboiseuse y étant pour beaucoup. Simplement une femme dans la mafia, c'était comme qui dirait un chien à bord d'une yole, selon l'expression créole qu'affectionnait ma mère. Un éléphant dans un magasin de porcelaine, disait ce bon français que je ne connaissais que par les livres. 

    Un homme est un homme, une femme est une femme, certes, mais je ne voyais pas en quoi nous étions inférieures aux porteurs de pantalons et de chapeaux en feutre. 


    La nuit, après l'amour, j'avais, en bonne insomniaque, des difficultés à trouver le sommeil et j'observais mon amoureux qui respirait la bouche à demi ouverte, son visage d'ange couvert d'une fine rousinée de sueur. Est-ce que je l'aimais ? Était-ce vraiment cela l'amour, cet oublie du quotidien, cette désinvolture à l'égard du lendemain, cette impression qu'on avait l'éternité devant soi ? A force de sonder mon cœur, je découvris, à mon grand dam, qu'il ne chantait point, mais qu'il remerciait la personne qui se trouvait à mes côtés d'être là, simplement là. Cela aurait été une autre personne, belle d'une autre manière, serviable et dévouée à ma personne, mais d'une autre façon, que j'aurais éprouvé selon toute probabilité le même sentiment.  

mercredi 17 février 2016

Le piéton de Rome - Dominique Fernandez

Le piéton de Rome, de Dominique Fernandez

228 pages
Editions Philippe Rey
Parution : Octobre 2015

4ème de couverture :
    Depuis plus d'un demi-siècle, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec Rome, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, tel un Cicérone animé d'un véritable amour de l'urbs, il nous raconte les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain, la via Appia ou le Colisée ; évoque les figures puissantes et d'un raffinement extrême que furent Néron et Hadrien ; ouvre les palais de la Renaissance et les villas entourées de leurs jardins ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative et la décoration théâtrale des églises ; découvre les beautés surprenantes du Vatican ; débusque les chefs-d’œuvre du Caravage et du Bernin ; flâne sur les collines qui surplombent la ville, ou le long du Tibre, fleuve sauvage qui la traverse.
    Ce riche portrait de la cité est animé par les souvenirs de nombreux personnages rencontrés au détour des palais ou des cafés. Surgissent ainsi les figures de Pasolini, Moravia, Morante, Fellini, Levi, Bassani, et tant d'artistes de cet âge d'or de la création italienne que Dominique Fernandez a connus personnellement.
    Ce parcours révèle bien des aspects secrets de la Ville éternelle, et c'est avec bonheur que le lecteur place ses pas dans ceux d'un inlassable et passionné "piéton de Rome".


    Il est temps que je vous parle de ma première lecture de l'année. Et je dois dire que si elle m'a enchantée, elle m'a aussi occupée de longs jours, presque trois semaines il me semble ... Rare sont les lectures qui me tiennent aussi longtemps. Mais il fallait du temps pour savourer celle-ci, alors je lui ai laissé le temps.
    Tout d'abord parce qu'il ne s'agit pas d'un roman : c'est un recueil de réflexions et souvenirs de voyage de l'auteur. A travers ces pages il s'exprime sur ses ressentis présents et passés, lors de ses visites régulières dans la capitale italienne.
    Ensuite parce que l'écriture est soutenue. Chaque phrase demande à être intégrée car elles recèlent toutes un grand nombre d'informations. Dominique Fernandez ne brode pas autour de son texte et de ses idées, chaque mot est choisi avec soin, et chaque expression enrichit ce qu'il a à dire.

    C'est un texte très riche en histoire : en effet pour découvrir Rome il faut s'imprégner de son passé, car c'est l'une des rares villes à avoir autant conserver l'ancien, quitte à re-batir par-dessus, en y ajoutant du nouveau. Dominique Fernandez la qualifie de "ville à étages", nous apprenant que par endroit il y a jusqu'à 7 couches d'histoire empilée les unes sur les autres. C'est tout simplement incroyable.
   Il y a énormément de descriptions de bâtiments et une liste affolante d'oeuvres d'art citées. S'il est préférable pour le lecteur d'avoir déjà visité Rome pour mieux en saisir tous les aspects mentionnés, la technologie permet aujourd'hui de voyager à distance. Il ne faut pas hésiter à rechercher sur le net les oeuvres et peintres cités. A aller visionner les promenades que l'auteur nous enjoint à faire lors de ses récits, sur googlemaps.  Si à travers ces mots, il réveille la cité, à travers les images, ils prennent encore plus de force.

    Chaque chapitre est indépendant des autres, même s'ils respectent une certaine logique de construction du livre ; le lecteur peut donc les lire au gré de ses envies. J'ai choisi une lecture linéaire, chapitre après chapitre, pour très vite me rendre compte qu'il valait mieux les lire un par un, ne pas forcer mon esprit à vouloir avancer dans le texte. En effet chaque page délivrant une incroyable foule d'images, de réflexions, et de rêves, mon cerveau ne pouvait en recevoir plus. S'il y a vraiment une chose à donner à ce livre : c'est du temps. Tout comme Rome ne s'est pas construite en un jour, il n'a pas été écrit en un jour, ce sont les récits de toute une vie qui y sont condensés, leurs accordés quelques jours/soirées/semaines de notre temps ne sera que lui rendre hommage.

   J'ai aimé parcourir la capitale italienne avec Dominique Fernandez, car il nous la livre sans fards et sans détours. Attirant l'attention sur des détails qui auraient échappés au plus grand nombre, mais pas à un amoureux de cette ville, de l'histoire et de l'Art. Il ne cherche pas à la rendre plus belle, ou plus attrayante, car elle se suffit à elle-même : son histoire, sa composition et les trésors qu'elle renferme suffisent à la rentre séduisante, au moins aux yeux de ceux qui n'y habitent pas. Car il semblerait qu'en effet elle brille plus dans les yeux des étrangers que des autochtones, mais n'est-ce pas vrai pour toutes les villes ?
   J'ai beaucoup apprécié aussi son analyse de son paysage culturel actuel, plutôt faible ou composé d'étrangers, comme si la ville portait trop de richesses du passé pour être encore source d'inspirations pour les auteurs, peintres et musiciens actuels. Après tant d'années où Rome régnait en maître dans le développement des arts, il semble qu'elle ait avec les temps modernes perdu sa couronne au profit d'une autre cité. Telle est du moins la conclusion que fait l'auteur. 

    J'avais eu la chance de découvrir un grand nombre des sites touristiques de Rome lors d'un voyage là-bas il y a quelques années, lire ce livre a rappelé certains souvenirs à ma mémoire, ce fut doux et agréable, et j'en remercie l'auteur pour cela.
    J'espère un jour pouvoir parcourir à nouveau les rues de cette ville historique et peut-être que cette fois-ci je pourrais le faire accompagnée en direct des mots de l'auteur, tel un guide littéraire original.

    Découvrir ce livre, se plonger dedans c'est s'offrir un voyage immobile inoubliable, c'est rêver et imaginer, mais aussi réfléchir et s'interroger. Je ne peux que vous conseille d'embarquer dès que possible pour ce périple inédit. 
 
    Rome n'a donc guère changé depuis 1950, c'est l'auteur de ces lignes qui a changé. En 1950, je ne voyais, comme tout être humain, quel qu'il soit, en tout temps, que ce que j'étais, à mon insu, programmé pour voir. Nul n'est à l'abri de cette cécité : les exemples de Goethe et de Stendhal, ces esprits si lucides et indépendants en apparence, montrent à l'évidence, pour notre consolation, que personne ne réussit à être dégagé de son époque, personne à être vraiment original. 

    Le mélange - chez Scipione Borghese comme chez Ferdinand de Médicis, mais ce ne sont pas les seuls - d'énergie criminelle et de passion pour les beaux-arts, est le trait le plus fascinant de cette époque. L'admiration pour les chefs-d’œuvre justifiait le poison, le poignard, le pistolet, l'escroquerie, toutes les formes d'abus. Si l'Italie de la Renaissance a laissé une empreinte aussi profonde dans l'histoire, c'est grâce à des personnalités de ce calibre. 

    La chapelle Branda est un rarissime exemple à Rome de cette simplicité linéaire et de cette élégance si caractéristiques du Quattrocento toscan. On mesure ce qui sépare le génie romain du génie florentin. A Florence, prévalent le dessin, la mesure, la grâce ; à Rome, dominent la volonté de puissance et l'exhibitionnisme volumineux.

 

dimanche 7 février 2016

Par bonheur, le lait - Neil Gaiman & Boulet

Par bonheur, le lait, de Neil Gaiman

Illustré par Boulet
Traduit de l'anglais par Patrick Marcel

108 pages
Editions Au Diable Vauvert
Parution : Novembre 2015

4ème de couverture :
      J'étais tout au bout de la planche, face à une mort certaine, quand une échelle de corde m'a cogné l'épaule et une voix grave et sonore a crié : "vite ! Grimpez !"
     Un concentré d'action tonique et débridée, hommage au petit-déjeuner, à l'imagination, aux enfants et à tous les parents. 



    Avec ce livre Neil Gaiman veut changer le regard des enfants sur les papas. Derrière l'homme parfois distant, qui lit son journal, peu de personnes le savent : se cache un super-héro, qui est régulièrement amené à sauver le monde. C'est d'ailleurs pour cela que le père reste souvent à lire son journal tranquillement, parce qu'il faut qu'il se remette de sa dernière super-mission. Super-mission qui comme son nom le laisse présager, lui tombe dessus à l'improviste, au moment où ça l'arrange le moins et où il a déjà quelque chose à faire.

     Ce père-là, parti acheté du lait en urgence pour le petit-déjeuner de ses enfants (et pour son thé du matin) se retrouve engagé malgré lui dans une aventure incroyable. Pendant ce temps-là, ses enfants voyant le temps s'écouler, s'inquiètent ; il le sait. Il pense à eux et à leur petit-déjeuner à chaque instant, faisant de son mieux pour protéger sa précieuse bouteille de lait. Va-t-il pouvoir la ramener intacte à la maison ? Va-t-il pouvoir sauver le monde et leur petit-déjeuner ?
     Lorsqu'il rentre à la maison, car oui tous les super-pères reviennent à la maison, il décide de leur raconter toute la vérité. Il leur raconte les extra-terrestres, les pirates, le Transporte-personne-par-boule-flottante, le bouton, etc ... Il ne leur cache aucuns détails de sa folle aventure.

    J'ai adoré suivre les aventures de ce père à l'apparence si tranquille. Neil Gaiman nous entraine avec lui, dans une aventure passionnante, dont les rebondissements sont plus dingues et incongrus les uns que les autres. Et pourtant on y croit ! Le récit est rythmé, rapide ; il ne nous laisse jamais le temps de nous ennuyer, ni de réfléchir sur la logique ou la possibilité des évènements.
    En le lisant on redevient un enfant qui écoute son père, captivé par ses paroles.
     Lorsque j'étais petite il y avait deux romans que mon papa nous lisait à moi et à mon frère. Ils étaient assez longs donc il les divisait en plusieurs parties. C'était souvent sur un week-end ou pendant des vacances. J'aimais beaucoup ces moments privilégiés. Je me dis aujourd'hui que ce roman aurait pu être un de ces livres. Mon papa aurait pris beaucoup de plaisir à nous lire et surtout à le partager avec nous. Il y a dans son écriture une touche typiquement masculine qui en fait un livre idéal pour les moments de complicité père-enfants.

    En plus d'être drôle et un peu fou, ce livre est superbement illustré par Boulet. L'illustrateur a su saisir l'essence de l'histoire de Neil Gaiman, transposant en images les descriptions tacites de l'auteur. Leur deux univers se fondent pour ne devenir plus qu'un. Serait-il père tous les deux ?

    C'est une merveilleuse histoire à mettre dans les mains des jeunes lecteurs. Je le conseille également à tous les nostalgiques de leur papa, qui aurait envie de se rappeler un peu leur enfance et l'éclairer à une nouvelle lumière.
    C'est également un parfait cadeau pour la fête des pères, afin de rapprocher la famille autour de la lecture, dans une belle complicité.


"Mangez vos céréales, a-t-il dit. Souvenez-vous, il y a répétition cet après-midi.
- On ne peut pas manger nos céréales, a dit ma soeur avec tristesse.
- Je ne vois pas pourquoi, a dit mon père. Nous avons plein de céréales. Il y a des CrocMiams et du muesli. On a des bols. On a des cuillères. C'est excellent, les cuillères. Un peu comme les fourchettes, mais pas tout à fait aussi pointu.
- Pas de lait, ai-je annoncé.
- Pas de lait", a confirmé ma soeur.
J'ai regardé mon père y réfléchir. Il a paru vouloir nous suggérer de manger au petit-déjeuner quelque chose qui n'avait pas besoin de lait, des saucisses pas exemple, mais ensuite, il a eu l'air de se souvenir que, sans lait, il ne pouvait pas prendre son thé. Il avait sa tête des moments "pas de thé". 

Quand nous avons arrêté d'être projetés à travers tout le ciel, il faisait nuit et, selon le professeur Steg, nous n'étions revenus en arrière que d'un millier d'années. La lune était presque pleine.
- Je suis encore plus loin de mes enfants et de notre petit-déjeuner, ai-je dit.

- Vous avez votre lait, a-t-il dit. Tant qu'il y a du lait, il y a de l'espoir. Ah ! Là-bas ! On dirait une plate-forme d'atterrissage idéale pour des savants voyageant dans le temps en Transporte-personne-par-boule-flottante.

mercredi 3 février 2016

Erwan, l'elfe au canard, Paul A. Garance & Léa Fabre



Erwan, l'elfe au canard, de Paul A. Garance & Léa Fabre

134 pages
Editions Callisto
Parution : Avril 2014


4ème de couverture :
A ses 10 ans, Erwan, un elfe, va enfin découvrir son animal totem, une créature magique qui deviendra son plus fidèle compagnon toute sa vie. Est-ce que ce sera un dragon ? Une licorne ? Hélas ! C'est un canard ! Toute l'école des elfes se moque de lui. Honteux, Erwan s'enfuit et se perd…
Il va alors rencontrer de nouveaux amis : un nain qui préfère les livres aux pierres précieuses, une sorcière férue de nouvelles technologies, et une humaine en fauteuil roulant, championne de natation.
Tous ensemble, ils vont aider Erwan à se réconcilier avec son canard qui pourrait bien réserver quelques surprises.

     Dans le monde où vit Erwan, tous les elfes reçoivent un animal-totem qui leur est remis sous forme d'oeuf lors d'une cérémonie l'année de leur dix ans. Erwan est très impatient de recevoir le sien, il rêve déjà d'animaux forts et mystérieux qui en mettront plein la vue à ses amis.
    Mais lors de la cérémonie, rien ne semble se passer comme prévu... Erwan s'inquiète : il est le dernier à recevoir un oeuf, longtemps après les autres. Mais peu importe : un oeuf lui est remis, un oeuf dont il va prendre soin pendant le mois qui s'écoule avant la cérémonie de l'éclosion. Mais ce jour-là s'est la déception : alors que des coquilles sortent de fabuleuses créatures, du sien ne sort qu'un petit caneton tout gris. Il devient la risée de ses camarades et sent la honte s'abattre sur lui.
     Rien de ce que peut lui dire sa maman ou sa maîtresse ne parvient à le consoler et à lui faire accepter son caneton comme ami. Et lorsqu'il entend que le travail de son père est menacé à cause de sa boule de plumes, il décide de s'enfuir.
     Mais où se cacher quand on est un petit elfe de 10 ans ? Que faire d'un petit canard qui semble n'attirer que les ennuis ?
    Heureusement pour Erwan, il va rencontrer sur son chemin d'autres enfants de son âge qui l'aideront à se remettre sur le droit chemin et lui feront découvrir la chance qu'il a d'être "l'elfe au canard".

    Chacun des enfants qu'il va rencontrer est différent, différent des autres enfants de leur âge, différent de ce que la société attend d'eux.
     Comment trouver sa place quand on est un nain asthmatique et qu'il est alors impossible de travailler à la mine ?
     Comment concilier magie et nouvelles technologies quand on est une jeune sorcière ?
     Comment devenir une véritable athlète quand la vie vous a privé de l'usage de vos jambes ?
     Tous ces enfants ont pris le parti de vivre à fond leur différence et d'en faire une force pour aller de l'avant, et c'est ce qu'ils vont enseigner à Erwan au cours des quelques jours passés en sa compagnie.

     C'est pendant l'enfance que la personnalité se construit, et ce n'est pas toujours facile. La tendance générale serait peut-être de se fondre dans le moule, ou alors paraître exceptionnel aux yeux des autres. Mais ce n'est pas si simple : chacun de nous est différent, et parfois cette différence semble nous éloigner des autres, souvent parce qu'ils nous comprennent pas.
    Mais doit-on ignorer ou faire taire cette différence qui sourde en nous, afin de vivre plus sereinement ? Certainement pas !
    Toute différence est une force !
Ce sont les différences de chacun qui rendent le monde plus passionnant et plus riche. Si tout le monde était pareil, beaucoup de choses seraient impossibles ...
    Ce livre incite le lecteur à cultiver sa différence, à se distinguer des autres et à rechercher et apprécier les différences et les caractéristiques des autres.
    Ce genre d'ouvrage est bon pour le moral et pour l'estime de soi, il nous aide à nous remettre au centre de nos vies, en nous ouvrant la porte du monde des possibles et celle des rêves.

    Ce livre est une ode à la différence, et je trouve cela encore plus plaisant que ce livre est d'abord destiné à des enfants souffrant de dyslexie. L'écriture et la mise en page ont été travaillées et conçues pour leur faciliter la lecture. Je fais confiance à l'éditeur pour le choix de cette mise en page car j'avoue ne pas assez connaître ce domaine pour pouvoir juger, mais je sais en revanche qu'elle ne m'a absolument pas gênée dans ma lecture. Pour ce qui est du texte, il est en effet bien écrit, avec du rythme, un large vocabulaire, des tournures de phrases étudiées. Ce qui fait que sa lecture est agréable et facile. Il y a de nombreux dialogues pour agrémentés le texte, et quelques petits dessins très mignons. L'univers est assez riche et amusant pour que n'importe quel lecteur soit embarqué par l'histoire, et ce malgré des difficultés de lecture.

    J'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est un texte qui fait grandir son lecteur, que celui-ci ait sept ou soixante-dix sept ans. Il est à mettre entre toutes les mains, car il est amusant, léger et pourtant riche en enseignements. Je ne pense pas qu'il puisse laisser qui que ce soit indifférent.

     Maman tient mon caneton dans la main. Il a un regard tout triste et n'arrête pas de regarder à droite et à gauche. Maman me chuchote qu'il cherche son maître, mais moi, je refuse de le prendre. Il me fait trop honte.

    Je veux fuir le quartier des elfes, le plus loin possible.
    Mais où ? Dans le quartier des nains ? Je suis trop grand et mince. Je me ferais vite remarquer. Dans le quartier des sorciers ? Il paraît qu'ils peuvent lire dans ta tête et tout savoir de ta vie. Je serais vite dénoncé. Il est hors de question d'aller chez les gobelins ! Je veux fuir et me cacher, pas me faire manger par ces monstres.
 

    - Ce doit être bien de voler sur un balai ! s'enthousiasme Tim.
- Pas du tout. Ce n'est pas confortable et ça fait mal aux fesses.


Je remercie les éditions Callisto et le forum Livraddict pour la découverte de ce livre.

lundi 1 février 2016

C'est lundi que lisez-vous ? [70]

"C'est lundi ! Que lisez-vous?" C'est une idée originale créé par Mallou, maintenant coordonnée par Galleane.

On répond comme chaque Lundi à trois petites questions :

1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Du 25 au 31 janvier 2016
Une jolie semaine de lecture. Les Nuits Fauves ne m'ont pas plus convaincues que cela, je suis contente de savoir de quoi il retourne, mais je pense que ma rencontre avec cet auteur va s'arrêter là : son monde est trop éloigné du mien et ne m'attire pas du tout. Tes sourires, tes secrets a été une belle lecture très émouvante et que j'ai trouvé vraiment bien écrite. C'est ta vie ! a été une délicieuse découverte : livre simple, complet et vraiment bien tourné.

*

- Les nuits fauves, de Cyril Collard
- Tes sourires, tes secrets, de Sylvie Baussier & Pascale Perrier
- C'est ta vie ! , de Thierry Lenain & Benoît Morel


Ce que je suis en train de lire : 
   
   Je me suis plongée dans un livre pour les amoureux des livres : l'histoire se déroule dans une librairie et ne semble concerné que l'univers du livre. Il y est également question de l'Espagne de Franco après la seconde guerre mondiale.
 

- La vie quand elle était à nous, de Marian Izaguirre
« Quand la vie était à nous »... Lola regrette le temps où son existence était peuplée de promesses et d illusions, de livres et de discussions enflammées, d amour et de projets pour bâtir une Espagne démocratique. L espoir de 1936.
Quinze années ont passé et ses rêves se sont envolés. Il ne lui reste de cette époque, à elle et à son mari Matias, qu une petite librairie dans les ruelles sombres d un quartier de Madrid. C est dans ce modeste lieu de résistance culturelle que Lola fait la connaissance d Alice, une anglaise hantée par son passé et particulièrement par la mort de l homme qu elle aimait.
Intriguée par un livre en vitrine, Alice entraîne Lola dans une lecture singulière et bouleversante : La fille aux cheveux de lin, l histoire de Rose, anglaise comme elle, soupçonnée d être la fille du duc d Ashford... Une amitié sincère voit le jour à mesure que les deux femmes découvrent ce livre qui va lier leur destin à jamais.
Des paysages de Normandie à l Angleterre de la première guerre mondiale, du Paris des années folles à l Espagne des Brigades internationales, la romancière Marian Izaguirre nous entraîne dans un véritable voyage à travers la littérature, vibrant hommage à la force des mots.
 
 Mes prochaines lectures :

Un peu de théâtre, une touche de fantaisie littéraire et une pointe de jeunesse ...