dimanche 1 septembre 2013

Mes Evangiles - Eric-Emmanuel Schmitt

Mes Evangiles, de Eric-Emmanuel Schmitt

173 pages
Editions Albin Michel
Parution : 2004

4ème de couverture :
" Sur la colline des oliviers, quelques heures avant son arrestation, Jésus se demande comment il en est venu là. Est-il bien le Messie ? Trois jours plus tard, de son palais, Ponce Pilate mène l'enquête sur le cadavre qui a disparu de son tombeau. Même quand celui-ci réapparaît, vivant, Pilate tient à trouver une explication rationnelle des événements. Deux héros saisis par le doute. Deux héros dépassés par ce qui leur arrive.
En réécrivant mon roman L'Évangile selon Pilate pour la scène, j'ai taillé une version forte, brutale, urgente de ce récit. Si je l'ai appelé Mes Évangiles, c'est pour signifier que je n'y délivre aucune vérité, seulement ma vision très subjective des choses... N'avons-nous pas, tous, croyants ou incroyants, fabriqué un cinquième évangile ? Je préfère épaissir les mystères que les résoudre."


      Un autre ouvrage de cet auteur, un des 4 que j'ai empruntés à la bibliothèque.
      Le sujet peut-être sujet à controverse bien sûr, et je vais en parler ici de façon neutre, d'un seul et unique point de vue littéraire.
      Il s'agit tout d'abord de la réécriture d'un autre de ces ouvrages : L'évangile selon Pilate, que je n'ai à ce jour malheureusement pas lu. Mais finalement est-ce un tort ? Je garde un point de vu objectif sur ce texte en tant que tel, je ne peux pas faire de rapprochement avec son prédécesseur. Il s'agit ici d'une réécriture pour le théâtre. La pièce fut jouée en 2004 au théâtre Montparnasse dans une mise en scène de Christophe Lidon. Je n'ai pas vu la pièce non plus, mais j'avoue être fort intriguée du rendu scénique de ce texte.
     Un texte de théâtre est le plus souvent composé d'actes majeurs, partagés eux même en scènes. Les dialogues sont le plus souvent usités, faisant intervenir moult personnages. Parfois quelques monologues viennent étoffés le texte.
     Ici rien de tout cela.
     La première partie est un long texte (monologue ?) qui retrace la vie de Yéchoua. Il se présente dans la plus simple forme du récit, avec des descriptions et des dialogues. Et la seconde partie mets en scène seulement deux personnages : Pilate qui dicte des lettres à son secrétaire Sextus. Nous sommes une fois de plus dans le récit avec descriptions et dialogues, très loin du théâtre traditionnel. C'est un peu déroutant d'imaginer ce texte sur scène, sans imaginer de longueur ... C'est donc un ouvrage facile à lire, même pour les hermétique au style théâtral. En quoi diffèrent-ils de son prédécesseur du coup ? Je suis curieuse...
     Le sujet est toujours sensible lorsqu'il s'agit de religion. Pouvons-nous croire ? Devons-nous croire ?  Peut-on ne pas croire ? A chacun de choisir, à chacun de lire, de voir, réfléchir et interpréter les textes pour ensuite faire son choix. A l'heure du choix : chacun est libre !
      Eric-Emmanuel Schmitt, s'est beaucoup interrogé sur les grands courants religieux et ce qui les a fait. "L'étude" qu'il nous livre ici, est la sienne propre, basée sur sa propre réflexion, appuyée de recherches que d'autres ont pu faire devant le grand mystère de la résurrection. Pilate sera ainsi d'abord un homme rationnel, doutant et démontrant la non-possibilité de la chose, et puis il se laissera gagner par le doute, et si finalement s'était possible ? Et si l'idée de croire cela possible était plus apaisante ? plus rassurante ? L'important est-il de savoir et d'analyser ou de simplement croire ?
     Nous somme tous Pilate à un moment de sa vie, mais de quels tableaux de sa vie sommes-nous ?
     Le Christianisme fait partie de notre histoire, et il est toujours bon de s'interroger à son sujet. Nous avons ici un angle différent d'approche, et c'est ce qui est intéressant. Ce texte est à la portée de tous, croyants ou non-croyants car chacun saura s'y retrouver sans jamais été blessé ou outré par les propos de l'auteur. Eric-Emmanuel Schmitt a ce talent de savoir dire les choses en douceur, de soulever les questions et d'y apporter des réponses avec la plus grande simplicité et justesse, sans jamais chercher à convaincre son lecteur, les mots seuls suffisent à cela.

    "Je ne suis pas attiré par ce prodige, même si j'admets aujourd'hui que l'affaire Yechoua n'est pas seulement une énigme, mais un mystère. Rien de plus rassurant qu'une énigme : c'est un problème en attente de solution. Rien de plus angoissant qu'un mystère : c'est un problème définitivement sans solution. Il donne à penser, à imaginer... Or je ne veux pas penser. Je veux connaître, savoir. Le reste ne m'intéresse pas."

     Rien à voir, mais j'ai vraiment du mal avec les couvertures où figurent en si gros plan le visage de l'auteur, je crois que je préfère imaginer les écrivains ... Et vous ?

1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas du tout ce livre mais il doit être bien intéressant. Si je le croise un jour, je pense l'acquérir ! Merci pour cette découverte :)

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