jeudi 3 octobre 2013

Monde sans oiseaux - Karin Serres

Monde sans oiseaux, de Karin Serres

106 pages
Editions Stock, collection La Forêt
Parution :  21 août 2013

4ème de couverture :
" « Petite Boîte d’Os » est la fille du pasteur d’une communauté vivant sur les bords d’un lac nordique. Elle grandit dans les senteurs d’algues et d’herbe séchée, et devient une adolescente romantique aux côtés de son amie Blanche. Elle découvre l’amour avec le vieux Joseph, revenu au pays après le « Déluge », enveloppé d’une légende troublante qui le fait passer pour cannibale.
Dans ce monde à la beauté trompeuse, se profile le spectre d’un passé enfui où vivaient des oiseaux, une espèce aujourd’hui disparue. Le lac, d’apparence si paisible, est le domaine où nagent les cochons fluorescents, et au fond duquel repose une forêt de cercueils, dernière demeure des habitants du village.
Une histoire d’amour fou aussi poignante qu’envoûtante, un roman écrit comme un conte, terriblement actuel, qui voit la fin d’un monde, puisque l’eau monte inexorablement et que la mort rôde autour du lac…"


     Voici un autre livre issu de la rentrée littéraire. C'est le titre qui m'a interpellé en premier, puis son résumé bien sûr.
     C'est une sorte de dystopie, assez étonnante car on y retrouve beaucoup d'élèments des livres champêtres, où la vie se déroule, simple au rythme des saisons et de la nature ; mais aussi des élèments futuristes comme ces cochons fluorescents qui savent nager et qui se régénèrent tout seul.
      En général les romans se projettant dans le futur, nous entrainent dans des aventures situées au coeur même de la ville. Et souvent, nous découvrons comment la société urbaine est transformée par les nouvelles technologies et comment les habitants s'y adaptent.
      Ici, point de cité, enfin si il y en a une, loin, de l'autre coté du lac, c'est à dire presque dans un autre monde. Nous sommes ici dans un petit village de pêcheur au bord d'un lac. La vie pourrait y être paisible si le niveau de ce dernier ne cessait de monter au fur et à mesure de la fonte des glaces, grignotant les terres fertiles de ses rivages. Les habitants ont finit par vivre sur le lac, leurs maisons flottent et son équipées de roues. Les rues sont des pontons de planches parcourant la surface du lac. Les terres étant rares, les chercheurs ont fait muter les cochons et ceux-ci vivent dans le lac, leur fluorescence permettant de les situer au loin dans les profondeurs de l'eau.
     Dans cette étrange communauté vit "Petite Boîte d'Os", fille du pasteur. Jeune fille comme les autres, elle se laissera séduire par le vieux Joseph, un homme atypique, qui revient un jour au village. Cet homme là, n'est pas comme les autres garçons qu'elle côtoie, il ne cherche pas à tout prix à s'enrichir, non, il se contente de pêcher des heures dans le lac et de cultiver son jardin. Il lui fera découvrir les profondeurs du lac, lui révélant ainsi la mort, mais surtout il lui fera découvrir l'amour et la vie.
     Petite Boîte d'Os, vivra de nombreuses années, heureuse auprès de lui. Mais les évènements perturberont par plusieurs fois leur tranquilité, les entrainant sur d'autres voies ...
     Tous deux cherchent à vivre dans leur petit monde protégé, mais est-ce réellement possible dans une société en mouvement où tout change ? où l'argent règne en maître ?
      Comment vivre ici où le lac est à la fois source de vie et royaume des morts ?
     Certaines scènes décrites sont dures, car il faut bien savoir une chose : la vie de Petite Boîte d'Os et de son Joseph n'est pas toute rose. Certe leur histoire d'amour est belle, mais leur vie est loin d'être une belle romance ; le monde dans lequel ils évoluent est dur, cruel et la mort se trouve sans cesse au détour du chemin. Mais tout deux ont trouvé un solide soutien en l'autre, ce qui leur permet d'avancer sans jamais sombrer.

      "Si tous les icebergs du monde fondent, l'eau du lac mordra la terre, l'herbe, les joncs, elle escaladera les collines et noiera notre jardin potager, les routes de planches, les poteaux, les traverses. Un jour, toutes nos maisons remontées au plus haut seront tout de même inondées, nous serons obligées de nous réfugier sur leurs toits d'herbe, encordés."

     "On ne sait jamais, la dernière fois qu'on voit les gens qu'on aime, que ce sera la dernière fois."



3 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce livre ! Il fait partie des meilleurs que j'ai lus de la rentrée littéraire !

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  2. Un ouvrage surprenant que j'ai vraiment beaucoup aimé.

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    1. Pour moi le meilleur restera sans nul doute La Conjuration de Philippe Vasset, mais j'avoue ne pas en avoir lu beaucoup sur la quantité sortie ...
      Ce livre m'a laissé un goût étrange, doux-amer, pendant et après la lecture. Les idées sont intéressantes, mais dérangeantes, ce qui fait qu'il est difficile de se placer face à ce livre, qui est un véritable ovni au final.
      Ce n'est pas un livre que je conseillerais, mais lorsqu'on m'en parle je me rends compte qu'il m'a marqué car je m'en souviens.

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