dimanche 18 août 2013

Tous les matins du monde - Pascal Quignard

Tous les matins du monde, de Pascal Quignard

117 pages
Collection Folio, Gallimard

Parution : 1993

4ème de couverture : 
«Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : - Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids.»


     Voici un autre livre emprunté à la bibliothèque. Qui n'a jamais entendu ce titre ? Il parait si célèbre... est-ce bien de ce livre-ci dont on parle tant ? Car si c'est bien le cas, la raison m'en échappe un peu j'avoue.
      L'histoire se passe plusieurs siècles plus tôt, du temps où il y avait encore une cour et un roi à Versailles, dans la campagne en bordure de la région parisienne. Il n'y a en réalité que peu d’éléments descriptifs qui ancrent le récit dans une époque, j'ai trouvé le récit très superficiel de ce côté là, et aurais appréciée que l'auteur prenne le temps de faire des recherches historiques pour donner du poids à l'histoire.
      L'histoire tourne autour d'un personnage principal monsieur de Sainte Colombe, qui a la mort de sa femme se plonge à corps et âme dans la musique. Une musique solitaire, qu'il pratique dans une cabane au fond de son jardin. Il joue de la viole et bien sûr apprendra la technique de cet instrument à ces deux filles. Un jeune homme viendra un jour lui demander d'être son élève, ce que monsieur de Sainte Colombe, finira par accepter. Pendant que cet élève tourne la tête de l'une de ses filles, et blessera cette dernière à cause de sa soeur, il croit revoir sa femme qui lui revient du pays des morts et qui lui apparait.
     Tout reste flou quant à cette apparition, on ne sait pas trop comment, pourquoi, à quoi elle sert ? Je n'ai pas saisi où voulait en venir l'auteur.
     Quant à la jeune écervelée séduite par l'élève, j'aurais eu bien des choses à lui dire pour la secouer, quant à la frangine qui trahit honteusement sa soeur ... Les femmes sont mises à mal dans ce récit et paraissent n'être là que pour appuyer le destin des deux hommes, que ce soit madame de Sainte Colombe ou ses deux filles.

      Ce que semblerait vouloir nous dire l'auteur à travers de ce texte, c'est qu'il faut avoir été profondément blessé en amour pour avoir le génie de la musique... Je reste peu convaincue.
      C'est un texte assez court, 117 pages, qui ne se lit pas particulièrement bien pour autant. Le texte manque de profondeur, tout comme les personnages. Les descriptions restent floues. Je n'ai pas été touchée plus que ça par les mots de l'auteur voulant magnifier la musique. Il est vrai que la musique fascine, mais mettre cette fascination, cette technique, les émotions qu'elle procure en mots, est un exercice des plus difficile.
       Et je vais peut-être paraître dure, mais pour moi ce texte manque de travail, de sérieux et de maîtrise du sujet évoqué. Historiquement il ne correspond à rien, ne s'appuie sur rien et est dans le flou le plus total. Les personnages sont survolés et creux. 

      Le plus réussit reste sans conteste : le Titre du récit !

      "Pour moi il y a quelque chose de plus que l'art, de plus que les doigts, de plus que l'oreille, de plus que l'invention : c'est la vie passionnée que je mène."

     "Tous les matins du monde sont sans retour." 




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